Vendredi 9 mai 5 09 /05 /Mai 16:22

Chapitre 1 Le récit de Dorine de la Marche : Virginie prépare notre bal de fin d’examen.

 

Assise au premier rang de la salle des fêtes, Virginie a le cœur serré. Elle écoute, sans parvenir à fixer son attention, les prestations de ses condisciples. Bientôt ce sera à son tour de monter sur cette scène brillamment éclairée pour tenter de remporter le titre. Si Virginie voit venir ce moment avec appréhension, ce n’est pas qu’elle souffre de trac. Certes, elle va s’exprimer devant une salle comble : professeurs, parents et invités occupent tout l’auditoire, mais ce n’est pas la première fois qu’elle parlera en public. Au S., chaque élève se confronte à l’art oratoire, plusieurs fois par trimestre. Représentations théâtrales, lectures de poésie ou comme ce soir tournois d’éloquence sont autant d’occasions d’affronter un public certes bienveillant mais toujours attentif et exigeant. L’an dernier, Virginie s’est classée deuxième au concours de diction et elle adore participer à ces joutes publiques qui sont aussi prétextes d’évènements mondains. Ce soir encore, la partie académique sera suivie d’une réception et chacun, dans la salle comme sur scène, a revêtu une tenue de soirée.

Virginie fait seule exception et c’est bien sûr ce qui la trouble. Vêtue d’un soutien-gorge et d’un petit slip blancs, elle se sent affreusement inconvenante, assise entre ses camarades en smoking. Il y a une heure à peine, sa jolie robe très décolletée attirait tous les regards. Et dire qu’en l’essayant elle a hésité à la porter ce soir ! Sa belle-mère lui a offert ce vêtement pour se faire pardonner de ne pouvoir assister au concours et comme à son habitude, elle a jeté son dévolu sur une robe qui expose Virginie beaucoup trop à son goût. Pourtant, comme elle aimerait en être vêtue à présent.

Alors qu’elle avait déjà pris place dans la salle, le directeur est venu jusqu’à elle. Aussitôt toute la rangée des concurrents s’est levée respectueusement. Il lui a immédiatement fait part de son extrême déplaisir : un des parents invités vient de lui rapporter, indigné, qu’il a aperçu le week-end dernier Virginie flirtant outrageusement avec un garçon dans un cinéma de la capitale. Cela est-il vrai ? Qui est ce garçon ? Virginie sait que mentir ne fera qu’aggraver le courroux du directeur. Elle avoue s’être mal conduite avec un cousin plus âgé.

« Mal conduite est un doux euphémisme, Virginie, vous vous êtes laissée déshabiller par ce garçon qui durant deux heures ne s’est refusé aucune privauté. Et vous-même, vous vous êtes comportée comme une catin.» Virginie rougit violemment et baisse la tête. Elle sait que ces révélations devant ses camarades seront bien vite connues de toute l’école.

« Et le comble est que vous vous êtes conduite de cette manière alors que vous portiez l’uniforme de notre école. Vous rendez-vous compte du scandale que vous auriez pu provoquer et du tort que vous causez à la réputation de cet établissement et à tous ses élèves ? »

Virginie reconnaît l’incorrection et la stupidité de sa conduite et présente ses excuses. La sentence tombe sur le champ :

« Puisque vous ne respectez pas votre uniforme, vous n’êtes pas digne de le porter ; vous en serez privé pendant un mois ; prise de cours immédiate. »

Virginie accuse le coup et ne réalise pas à l’instant ce que l’on attend d’elle. Le directeur lui rappelle patiemment qu’un élève sous le coup d’une privation d’uniforme ne peut porter, dans l’enceinte de l’école, ni uniformes, ni vêtements de substitution : les vêtements civils ou même les tenues de sport lui sont interdits. Seuls les sous-vêtements sont tolérés, mais chaque professeur et en particulier pour les activités sportives reste libre d’en apprécier l’opportunité.

Au milieu du brouhaha des invités prenant place dans l’amphithéâtre, il lui faut ôter sa robe de soirée. Ses compagnons, filles et garçons, abasourdis par la tournure soudaine de la soirée, la regardent sans retenue. Elle a parfaitement conscience que son soutien-gorge adapté au décolleté provoquant de sa robe et son slip très échancré sont affreusement érotiques. Elle plaide pour avoir au moins la possibilité de choisir d’autres sous-vêtements avant de se produire sur scène mais le directeur lui rétorque sèchement que c’est au cinéma, dans un lieu public et parmi des inconnus qu’elle aurait dû se préoccuper de décence et non ici, en sécurité au sein de son école, en compagnie de leurs invités. Il s’éloigne, emportant la robe et les chaussures confisquées, alors que la salle plonge dans une demi-obscurité qui annonce le début des épreuves.

A tour de rôle, les douze compétiteurs sont appelés sur scène par le professeur de français qui fait office de maître de cérémonie. Virginie sera l’avant dernière à passer. Lorsque son nom est annoncé, elle doit mobiliser tout son courage pour monter sur la scène. Une rumeur court dans la salle quand elle apparaît en pleine lumière. Des exclamations d’étonnement se mêlent à d’autres d’indignation ; elle perçoit aussi quelques ricanements et son nom chuchoté à maintes reprises. Le professeur explique que l’oratrice vient d’être sanctionnée d’une privation d’uniforme, pour une grave inconduite publique, puis il souhaite bonne chance à la candidate et la laisse seule face à son public.

Virginie se lance aussitôt dans son exposé et à l’instant même oublie tout de l’incongruité de sa tenue. Tout à son jeu, elle parcourt la scène, fait de grands gestes emphatiques, maîtrise parfaitement le timbre de sa voix. Elle est merveilleusement belle et la légèreté de sa tenue est tout en contraste avec l’austérité de son propos (un plaidoyer en faveur de Néron).

Un tonnerre d’applaudissement salue la fin de son discours. Décidément, il faut que cette jeune fille ait un sang-froid peu commun pour ne pas s’être laissée démontée par son handicap vestimentaire. Virginie espiègle, esquisse un entrechat sur ses pieds nus et bras levés en un parfait ovale, elle s’incline profondément à la manière d’une ballerine. Dans son triomphe, elle songe à l’inconnu, qui non content de jouer les voyeurs, l’a ignoblement dénoncée : il doit rager de la voir si maîtresse d’elle-même.

Vite, elle descend de scène mais ses camarades la retiennent et la congratulent, si bien que le malheureux dernier candidat est bien perturbé lorsqu’il doit se frayer un passage en la serrant tout contre lui

Après cet ultime exposé, le directeur annonce que le jury rendra son verdict au cours de la réception et invite le public et les concurrents à se rendre dans les salons du clubhouse de l’école. Virginie sait qu’il est hors de question d’échapper à cette réception : un élève privé d’uniforme n’est nullement dispensé des activités et obligations sociales. Mais l’épreuve apparaît à la jeune fille bien plus pénible que sa prestation sur scène. Tout à l’heure, l’éclairage l’empêchait de voir les regards posés sur elle et elle avait le soutien de son rôle. A présent, elle se sent terriblement embarrassée en déambulant si peu vêtue parmi tant de personnalités en smoking et robe du soir. Il lui semble que tout son self contrôle s’est évanoui et elle s’en veut d’être si intimidée et de se sentir rougir comme cette sainte nitouche de Julie. Chacun la sollicite et veut la féliciter pour son exposé. Elle passe ainsi de groupe en groupe, répond aux compliments, soutient des conversations tandis que ses interlocuteurs la dévorent des yeux.

Elle frémit lorsqu’elle aperçoit la baronne de R. Cette dame est bien la dernière personne qu’elle souhaitait rencontrer. C’est une amie de sa belle-mère et Virginie a déjà pu apprécier sa perversité. Nul doute que cette vieille taupe s’empressera de raconter à son amie cette soirée en insistant sur l’humiliation de sa belle-fille plutôt que sur son courage et ses succès. Tenter de l’éviter ne servirait pas sa cause, aussi Virginie prend son parti d’aller poliment la saluer. La baronne l’accueille avec une complicité feinte :

« Eh bien, Virginie vous voilà bien dévêtue pour participer à une soirée . . . habillée. Et je n’ai même pas eu le bonheur de vous voir porter cette robe ravissante que nous avons choisi pour vous, votre belle-mère et moi, la semaine dernière. Mais venez que je vous présente à nos amis puisque l’on ne parle plus que de vous et de vos exploits. »

Et elle l’entraîne dans son cercle. Les messieurs ne se gênent nullement pour la détailler en lui parlant, ce qui a le don d’agacer leurs épouses qui rivalisent de compassion hypocrite pour la mettre mal à l’aise. Une jeune femme, à peine plus âgée qu’elle, lui demande comment elle peut supporter d’être à moitié nue au beau milieu d’une réception. Sans attendre de réponse, elle ajoute que pour sa part, elle mourrait de honte si elle était placée dans une situation aussi embarrassante. Son mari venant naïvement au secours de la jeune fille fait remarquer qu’en fin de compte elle n’en montre pas beaucoup plus qu’à la plage. Il est aussitôt rabroué par une autre dame :

« Allons donc vous plaisantez très cher. Il peut être agréable pour un joli brin de fille de se faire admirer sur une plage où tout le monde est en maillot, mais ici le contexte est tellement différent. La gêne tient à l’incongruité de la situation : Virginie est seule à être en sous-vêtements alors que nous sommes en tenue de soirée. »

 « Vous avez mille fois raison, » renchérit la baronne « et puis n’oublions pas que notre jeune amie n’a pas choisi de nous montrer si généreusement ses attraits. C’est contraint par sa punition que cette pauvre Virginie s’exhibe en slip et soutien-gorge au milieu d’une réception mondaine et vous osez comparer sa situation à une naïade qui a décidé de se laisser bronzer sur une plage ? »

Plusieurs hommes conviennent qu’en effet la gêne vient surtout d’être la seule si peu vêtue, plus encore que de ce que l’on dévoile. Une dame, séduisante, altière et élégante, fixe Virginie depuis qu’elle lui a été présentée. Elle ne cesse de la toiser, de la jauger d’un air hautain, de détailler son corps sans retenue, comme si elle était sur un marché aux esclaves. Virginie se sent bizarrement intimidée, mal à l’aise en sa présence et chaque fois que leurs yeux se croisent, elle ne peut soutenir ce regard qui semble la déshabiller avec bien plus de précision que celui d’un homme. Elle intervient pour la première fois d’une voix lente qui force l’attention :

« Je ne sais si vous ressentez de la gêne, ma petite mais . . . » et elle suspend sa phrase, la regarde de la tête aux pieds puis s’arrête ostensiblement sur sa poitrine et ses tétons dressés et durcis qu’une fine dentelle voile si mal, « mais vous ne pouvez cacher qu’être exposée à moitié nue au milieu de nous, ne vous laisse pas indifférente. »

Et elle s’esclaffe cruellement tandis que la pauvre Virginie au bord des larmes ne sait plus quelle contenance adopter. Un des messieurs veut bien maladroitement la défendre. Ne pouvant comme tous se retenir de contempler ses seins, il s’exclame :

« Voyons, ma chère, il est bien naturel que cette jeune fille soit émue ; c’est certainement la première fois qu’elle est contrainte à se montrer si dévêtue. »

La baronne s’empresse de le contredire :

« N’en croyez rien, très cher, mon amie Béatrice éduque sa fille avec une grande fermeté et je dois souligner qu’il est heureux pour cette petite que Mme du P. soit actuellement en séjour à l’étranger. Elle eût certes été très fière d’entendre sa fille disserter si brillamment mais tout aussi en rage de la savoir si honteusement punie pour son inconduite. Je suis même certaine qu’elle n’aurait pas hésité un seul instant à la châtier sévèrement, ici même, devant nous tous.»

Et elle se met à vanter les excellentes méthodes d’éducation de son amie, qui se fondent sur le principe que tout écart de conduite appelle une sanction immédiate, sans considération du lieu et des personnes présentes.

« Au fait, Virginie, votre mère vous impose-t-elle encore ces longues périodes de complète nudité à la moindre de vos punitions ? »

La pauvre pique un fard et tandis qu’intrigués par cette révélation, tous attendent sa réponse, elle ne peut que bredouiller un timide acquiescement. Pour illustrer son propos, la baronne entreprend de narrer avec force de détails une scène dont elle fut témoin récemment. Virginie est catastrophée ; elle se souvient bien évidemment de ce fâcheux épisode. Son humiliation de ce soir ne suffit donc pas à cette vieille garce, elle veut en outre lui imposer de revivre, devant son auditoire attentif, cette affaire qu’elle aimerait tant oublier.

Son père veuf s’est remarié alors qu’elle avait quatorze ans et puisque sa profession le contraint à parcourir sans trêve le monde, il laisse à sa nouvelle épouse toute autorité pour éduquer sa fille. La belle-mère entend appliquer chez elle le principe des punitions en vigueur au pensionnat. Elle est persuadée que seule l’humiliation peut contrer un caractère rebelle, humiliation d’autant mieux ressentie par une adolescente que sa punition est publique.

Et tandis que la baronne déroule son récit, Virginie ne peut s’empêcher de se repasser le film des évènements tel qu’elle l’a vécu.

Elle se revoit cette après-midi des vacances de Pâques entrer au château de R.

La baronne y reçoit une dizaine d’amies, dont les enfants participent au même rallye. Virginie accompagne sa belle-mère, Béatrice du P., car on a souhaité entendre l’avis d’une des adolescentes sur l’organisation du bal qui sera organisé pour fêter la fin des examens et le début des vacances. Elle est d’humeur massacrante: par ce temps superbe, elle a dû renoncer à une partie de canoë avec ses cousins pour venir s’enfermer avec ses vieilles snobs.

Décidée à faire sentir son dépit, elle se contente de répondre brièvement aux questions qu’on lui pose. C’est ce qu’elle appelle le service minimum. La baronne qui s’est rendu compte de sa bouderie et se réjouit secrètement de l’irritation croissante qu’elle provoque chez sa belle-mère, s’ingénie à mettre en évidence la mauvaise volonté de la jeune fille en la sollicitant constamment. Ainsi quand on apporte le thé, elle lui propose d’en assurer le service. Virginie s’exécute de si mauvaise grâce qu’elle laisse choir la théière sur deux tasses qui se brisent.

En voyant sa belle-mère pâlir de colère, elle se rend compte que cette fois, elle est allée trop loin. Elle sait la punition certes inévitable, mais puisqu’elles sont en visite et qu’il faudra attendre le retour à la maison, elle se prend à espérer que ce délai de grâce lui permettra de se racheter quelque peu. Se confondant en excuses, elle entreprend de ramasser les morceaux de la précieuse porcelaine mais sa belle-mère se lève et se dit désolée de devoir déjà prendre congé : elle se doit de rentrer car l’attitude de sa fille mérite une sanction sévère et immédiate.

Mme de R. se récrie qu’il est hors de question qu’elle les quitte pour si peu. Elle peut comprendre que son amie veuille punir sans délais Virginie mais elle a tout le loisir de le faire ici. Elle mettra bien volontiers une chambre ou un salon du château à sa disposition et personne ne viendra les y déranger. Mme du P. remercie son hôtesse, elle préfère en effet sanctionner sa fille tout de suite mais pour sa part, elle n’estime nullement nécessaire qu’elles s’isolent pour autant : si ses amies n’y voient pas d’objections, elle disciplinera sa fille dans ce salon, quelques témoins ne sont nullement un inconvénient pour ce qu’elle a à faire, que du contraire. Plusieurs dames acquiescent: elles aussi éprouvent des difficultés à se faire obéir et c’est avec grand intérêt qu’elles observeront comment Mme du P. s’y entend pour mettre au pas une grande adolescente. La baronne conclut que puisque l’inconduite a été publique, il n’est pas illogique que la sanction le soit tout autant et elle prie son amie d’opérer à son aise, on reprendra la discussion par la suite. La pauvre Virginie a assisté à cet assaut de politesse avec une inquiétude sans cesse croissante.

 Sa belle-mère pointe la place à côté de la table à thé :

« Tiens-toi là, je veux que tout le monde te voit bien. »

Virginie est ainsi au centre du cercle des invitées. Elle sent peser sur elle tous les regards. Durant plusieurs minutes, il ne se passe rien. Mme du P., lèvres pincées, le regard froid et inexpressif, se contente de lui laisser imaginer ce qui l’attend. La tension est lourde. Ce long face-à-face silencieux intrigue et l’on en attend avec impatience le dénouement. Virginie elle, a deviné ou du moins redoute la suite. Elle espère encore follement que l’ordre qui va tomber ne sera pas celui qu’elle craint tant. Des yeux, elle supplie silencieusement sa belle-mère : « Pas ça, je vous en prie, pas ici, pas dans cette maison étrangère, pas devant tous ces gens. »

Mais la sentence finit par tomber, claquant sèchement comme un coup de fouet:

« Déshabille-toi. »

Il n’est pas nécessaire d’en dire plus. Lors des punitions, ces mots n’ont qu’une seule signification: Virginie doit retirer tous ses vêtements, il lui faut toujours se présenter nue à la correction, quelles que soient les circonstances. Sa belle-mère l’a déjà obligée à se montrer en tenue d’Eve devant des domestiques ou des fournisseurs et même à une seule occasion, il est vrai, en présence d’un ami de la famille. Mais ces expositions ont toujours eu lieu après sa punition, pendant les deux ou trois heures où lui est enjoint de rester nue sans pour autant qu’elle soit dispensée de participer aux activités habituelles de la maison.

A présent, c’est la première fois qu’elle lui demande de retirer ses vêtements devant des témoins qui vont assister à sa correction et ce nouveau pas dans l’exhibition lui semble encore plus difficile à vivre dans cette demeure inconnue où elle ne sait qui peut survenir. Cependant elle a appris qu’il ne sert à rien de protester ou de supplier, sa punition n’en serait qu’aggravée. Dès lors que sa belle-mère a franchi ce cap psychologique de transgression des convenances en la contraignant à la nudité, une totale et immédiate obéissance est la seule attitude possible, si pénible que soit l’épreuve ; la contrarier serait aussitôt interprété comme un nouveau témoignage de rébellion justifiant encore davantage d’humiliations.

Tête basse, elle fait glisser la fermeture éclair de sa jupe et tire sur le vêtement qui tombe à ses pieds. Le cérémonial défini une fois pour toute par sa belle-mère lui impose de ranger avec soin chaque vêtement ôté. Elle plie donc sa jupe sur son bras et la table à thé étant encombrée, elle cherche un instant du regard un meuble où la poser. La baronne saisit immédiatement la perplexité de la jeune fille et lui indique un guéridon à l’extrémité de l’immense pièce de réception. Virginie se rend compte qu’il s’agit d’agrémenter le spectacle qu’elle va offrir bien malgré elle en l’obligeant à de nombreuses allées et venues de plus en plus dévêtues. En se dirigeant vers le meuble, elle comprend que la baronne lui impose en outre de passer à plusieurs reprises devant les quatre grandes portes-fenêtres ouvertes sur la terrasse et sur le parc. Comme chaque fois qu’elle est contrainte à se dévêtir, elle commence à ressentir un sentiment diffus où se mêlent crainte, gêne et émoi. Elle ne peut s’empêcher d’imaginer ce qui pourrait lui arriver d’un instant à l’autre et toujours revient le même fantasme : elle est nue et un homme séduisant est soudain le témoin inattendu de sa punition, elle doit se laisser contempler à loisir et elle est remplie de honte en ne pouvant dissimuler le trouble plaisir que cette soumission lui procure. Perturbée par cette pensée, elle revient se placer au centre du groupe pour retirer son chemisier puis parcourt à nouveau la pièce, cette fois en petite tenue.

Quand elle retrouve sa place, elle hésite quelques instants.

On la scrute avec curiosité : sans doute à présent que cette adorable adolescente est en sous-vêtements, son déshabillage n’ira pas plus loin ; Béatrice ne va sûrement pas lui imposer de se dévêtir totalement.

Virginie regarde en vain sa belle-mère. Son visage reste totalement inexpressif. En soupirant, elle rassemble son courage et croise les mains dans le dos pour dégrafer son soutien-gorge. Quand elle découvre ses jeunes seins, elle perçoit des commentaires échangés à voix basse, tant est émouvante cette arrogante fermeté. Quelle étrange impression que de parcourir ce salon le soutien-gorge à la main. En revenant du bout de la pièce, elle marque un bref temps d’arrêt devant la première des portes-fenêtres.

Elle vient d’apercevoir qu’une équipe de jardiniers a entrepris de tailler les buis le long de la terrasse. Elle franchit l’obstacle d’un pas rapide en espérant qu’aucun ouvrier ne regarde dans sa direction. Sa belle-mère a-t-elle remarqué son hésitation devant les baies ? Pourvu que non car elle serait capable d’y trouver une nouvelle source d’inspiration.

Il ne lui reste plus qu’un geste à accomplir, le plus simple, le plus difficile, le plus symbolique aussi. Celui qui lui fera franchir l’ultime frontière de la soumission et abdiquer tout libre arbitre. A nouveau elle hésite et même les plus compatissantes dans le salon trouvent un plaisir cruel à observer tous les signes de son désarroi. Comme à chaque fois, elle ressent intensément qu’en acceptant de se mettre nue, elle se livre tout entière et s’en remet pleinement à d’autres volontés que la sienne ; pour sa part, elle ne décidera plus rien : ni ce qu’elle fera, ni qui la regardera, elle ne sera plus qu’acceptation et obéissance. Mais rien ne peut lui éviter cette avanie et retarder ce dernier abandon ne fera qu’en accroitre la difficulté. En évitant tous les regards qui la scrutent, elle fait glisser son petit slip le long de ses jambes, se penche pour prestement le dégager et immédiatement se retourne pour aller le déposer, toute nue, sur ses autres vêtements. En passant devant les baies, elle s’interdit de regarder en direction des jardiniers. Le souffle d’air frais qui caresse son corps amplifie encore sa perception de la nudité mais elle s’efforce de ne pas presser le pas et c’est toute chamboulée qu’elle revient se placer au milieu de ces dames. Elle jette un coup d’œil à sa belle-mère en quête d’une nouvelle instruction mais celle-ci semble absorbée par une discussion avec ses voisines, et fait mine de l’avoir complètement oubliée. Virginie sait que sa belle-mère joue à son petit jeu favori. Elle n’agit jamais comme on pourrait s’y attendre, elle n’aime rien tant que de désarçonner sa victime, la placer dans des situations fausses, puis la faire patienter un temps qui lui semblera d’autant plus long qu’elle ne saura ni ce que sera sa prochaine humiliation, ni quand elle la provoquera. Puisque plus rien ne se passe, les conversations reprennent peu à peu autour de Virginie. On ne semble plus lui prêter attention. Elle se sent tellement déplacée debout toute nue dans ce salon, attendant que l’on veuille bien s’occuper d’elle. De temps à autre, un regard s’attarde lourdement sur son corps, parfois elle surprend un sourire rêveur, ou encore on chuchote en la contemplant. Elle cherche alors à se donner une contenance. Elle ne sait comment se tenir. Elle aimerait bien sûr, couvrir au moins son sexe mais tout geste de modestie lui est strictement défendu. Ses mains se joignent dans son dos, ou bien se posent sur sa taille. Elle croise les pieds ou se déhanche, passe d’une jambe sur l’autre. L’arrivée d’une jeune servante fait diversion. Elle apporte une nouvelle théière et des petits gâteaux. Elle circule autour de la table à thé pour assurer son service. Elle aussi prend son temps, visiblement heureuse de voir la fille d’un patron humiliée. Pour accéder à la table, elle doit passer tout contre Virginie. Elle le fait plus souvent que nécessaire et prend un malin plaisir en préparant tasses et assiettes à la frôler comme par mégarde. Le coton de sa robe caresse continuellement la peau nue de la jeune fille soulignant par ce contact leur différence de statut. Son bras pèse contre sa taille, un revers de manche effleure son téton. Elle s’enhardit même et tout en s’excusant de cette privauté, elle lui pose ses deux mains sur les hanches pour qu’elle se recule. Lorsqu’elle quitte enfin la pièce, Virginie ne doute pas que tout l’office saura bien vite qu’une de ces « demoiselles » est complètement déshabillée au salon.

Elle sent son cœur battre plus vite lorsqu’elle se rend compte que sa belle-mère la dévisage comme si elle venait de se rappeler de son existence. Mme du P. se lève, passe derrière sa belle-fille et pose sa main sur son épaule. Sans un mot, elle l’emmène ainsi au centre de la pièce. La jeune fille se tient à présent face à sa belle-mère dans l’espace dégagé du milieu du salon. Malgré elle, elle fixe comme hypnotisée les baies ouvertes, évaluant ce que les jardiniers pourraient apercevoir. Sa belle-mère suit son regard, découvre le sujet de son appréhension et lui adresse un sourire méchant. Elle dirige sa victime vers la porte-fenêtre centrale. Virginie frémit, sa belle-mère veut-elle la faire sortir sur la terrasse en pleine vue des jardiniers ? Elle veut résister mais quelques claques bien sonores l’en dissuadent. La main qui la guide par l’épaule la retient juste avant qu’elle ne franchisse le seuil. Un ordre claque :

« En position, Mademoiselle. »

Elle se place dans l’encadrement de la porte ainsi que prescrit lorsqu’elle doit être corrigée : tête relevée, le regard droit, les bras croisés haut dans le dos, jambes bien écartées et reins cambrés. Sa belle-mère la surprend une fois de plus en annonçant à ses amies qu’elle va chercher un martinet dans sa voiture. Elle reste là sans oser changer de position. Elle entend que dans le salon, certaines dames changent de siège pour mieux la voir. On juge sa position très impudique. En face d’elle, séparés seulement par la terrasse, les trois hommes cisaillent les buis. Ils sont jeunes et n’ont pas l’air de manuels, sans doute des étudiants arrondissant leurs fins de mois. Tout à leur délicat travail, aucun d’eux n’a remarqué sa présence à quelques dizaines de mètres. L’un deux finira tôt ou tard par regarder vers le château. Quel incompréhensible et érotique spectacle doit-elle offrir ainsi positionnée ?

Elle entend sa belle-mère rentrer dans la pièce et se placer dans son dos. Elle se cambre d’avantage pour offrir ses fesses au châtiment et se prépare à ressentir la morsure des fines lanières. Mais sa belle-mère n’est pas pressée. Elle explique à présent à ses amies l’intérêt du martinet qui ne blesse, ni ne marque la peau fragile des jeunes filles mais permet bien plus que la fessée de doser le châtiment sans fatiguer la main. La baronne acquiesce à ces arguments et ajoute qu’à son avis, le recours à un accessoire uniquement conçu pour la correction ajoute une touche supplémentaire à l’humiliation de la punie. L’instrument circule de main en main et parfois on le fait sinistrement claquer. Soudain au moment où elle s’y attend le moins un premier coup l’atteint et lui arrache un gémissement. Elle se mord les lèvres pour ne plus crier de crainte d’attirer l’attention des jardiniers. Mais c’est peine perdue, au cinquième coup, elle ferme les yeux et ne peut retenir une plainte. Quand elle rouvre les yeux, elle voit qu’un des jeunes hommes la montre du doigt. La suite de sa fouettée se passe sous leurs regards. Ils ont abandonné leurs cisailles et se sont rapprochés sans pour autant oser monter sur la terrasse. Ils l’observent et se poussent du coude en riant chaque fois qu’un petit cri lui échappe.

Enfin sa belle-mère arrête de la frapper, elle promène les lanières de cuir le long de son dos en la félicitant pour son courage. Elle peut enfin rentrer dans le salon.

En présence de la soubrette qui le sourire aux lèvres s’affaire à son service, il lui faut présenter ses excuses à la baronne de R. Elle regrette son attitude arrogante de tout à l’heure, elle se dit désolée de la contrariété qu’elle lui a occasionnée en contraignant sa belle-mère à la punir chez elle. En jeune fille bien éduquée, elle doit enfin exprimer tout son embarras de lui imposer ainsi qu’à ses invitées la vue de sa nudité. Mme du P. explique que lorsqu’elle punit sa fille à la maison, elle lui impose de rester encore nue quelques heures après sa correction. Elle a adopté cette règle parce qu’à son avis la gêne de la nudité participe à l’efficacité de la sanction d’une adolescente tout autant, si pas plus, que la punition corporelle proprement dite. Aussi elle s’enquière de savoir si ses amies auraient quelques objections à ce que sa fille assiste nue à leur réunion. Toutes approuvent la méthode sans réserve, remerciant Mme du P. de ses conseils et plusieurs se promettent d’essayer de les mettre en œuvre en famille.

Pourtant la baronne affecte quelques réticences. Elle se dit préoccupée pour Virginie et explique en la regardant dans les yeux que la « petite » risque à tout moment d’être exposée à des visiteurs masculins : Charles-Antoine, son mari va bientôt rentrer et voudra sans doute les saluer, ses deux fils qui jouent au tennis dans le parc avec leurs amies peuvent à tout moment faire irruption dans la pièce, un domestique même est susceptible d’entrer. Sûre de la réponse de son amie, elle lui propose pour préserver la pudeur de sa fille de donner instruction qu’on ne les dérange pas.

Virginie se mord les lèvres en entendant sa belle-mère répondre de n’en rien faire, « la crainte d’être exposée à d’autres personnes, de tout âge et de toute condition est le corollaire naturel de la privation de vêtements. Que les regards masculins heurtent davantage la pudeur des jeunes filles, j’en conviens sans peine, mais est-ce là une raison de les en protéger alors que nous les punissons précisément en leur imposant d’être indécentes ? D’ailleurs, ce ne serait pas la première fois que Virginie devrait s’exposer devant des hommes car je ne tolère jamais d’exceptions à ces deux simple règles: primo, il lui est interdit de se rhabiller ou même de se couvrir avant le terme que j’ai préalablement fixé; secundo, il lui faut se comporter exactement comme si elle était habillée normalement. Ainsi il lui est arrivé de devoir accueillir nue un fournisseur et même d’accompagner dans cet état, un ami de son père qui souhaitait visiter notre domaine. »

Et pour bien montrer sa détermination quoiqu’il arrive à laisser sa fille toute nue jusqu’à la fin de leur visite, elle prie la jeune bonne de déposer ses vêtements sur le siège de sa voiture. Virginie est ensuite autorisée à se rasseoir et la préparation de la soirée de bal reprend.

Les mères se plaisent à mettre la jeune fille en évidence en sollicitant fréquemment son avis; plus question cette fois de monosyllabes, il lui faut répondre de manière circonstanciée et montrer tout l’intérêt qu’elle prend à l’organisation de ce raout.

Au bout d’un moment pourtant, on se lasse de ce jeu et on la laisse tranquille. Cette disponibilité permet à son imagination de vagabonder. Ses fantasmes reviennent en force alimentés par les risques qu’elle encourt. Sur ses gardes, elle est à l’écoute des bruits de la maison. Un pas qui résonne dans l’escalier, une porte qui claque, un crissement de pneus sur le gravier, autant d’alarmes qui lui font battre le cœur. Elle fixe la porte close du salon. Sur qui s’ouvrira-t-elle ? Pour qui devra-t-elle se lever ? Elle se voit faisant la bise aux fils de la maison, deux prétentieux snobinards et leurs insupportables copines. Ceux-là sont tellement bien éduqués qu’ils feinteront de ne pas même remarquer sa nudité mais ils feront tout pour accroître sa gêne. Ils sont capables de lui proposer une partie de tennis ou une promenade dans le parc pour qu’elle soit vue par un maximum de personnes. De toute façon avec eux, son histoire aura tôt fait le tour du rallye.

Une autre perspective lui revient de manière obsédante : celle d’une rencontre autrement plus troublante avec le baron. Il est plutôt bel homme, élégant et raffiné, un modèle de distinction. Bien qu’il soit en âge d’être son père, elle s’est déjà rendu compte qu’elle ne le laisse pas indifférent. Plus la séance se prolonge, plus l’idée qu’il va la voir lui parait inéluctable. Elle n’ignore pas les penchants du baron pour les châtiments corporels des jeunes personnes. Chaque fois qu’elle l’a rencontré, il a emmené la conversation sur les méthodes disciplinaires du pensionnat et elle doit bien s’avouer qu’elle a pris plaisir à l’émoustiller en lui racontant quelques cas vécus. Il va adorer que cette fois elle ne se contente pas de fiction. Lui n’est certes pas du genre à feindre l’indifférence : il ne se gênera pas pour la contempler. Elle devra accepter que son regard s’attarde sur ses seins, scrute son ventre et son pubis. Elle est presque entièrement épilée et l’ourlé sensuel de ses lèvres est tellement visible même lorsqu’elle se tient bien droite. Si le baron se présente dans le salon, il saluera d’abord chacune de ses dames tandis qu’elle l’attendra debout et offerte. Il viendra à elle en dernier et s’amusera sans doute à retarder cette rencontre en disant un mot aimable aux unes et aux autres. En principe, on ne baise pas la main d’une jeune fille ; sauf si elle est toute nue ? L’idée saugrenue la fait sourire un instant.

Ces pensées la troublent et elle se met à paniquer quand elle sent une humidité entre ses cuisses. Elle s’affole: que va-t-il se passer si elle doit se lever ? Une tache pourrait-elle se remarquer sur la soie du fauteuil ?

Elle tente de se raisonner : le fauteuil crapaud est revêtu d’une soie claire aux motifs des abeilles impériales. Cela ne devrait pas se voir. Elle se redresse, se crispe, si seulement elle pouvait vérifier. Elle n’ose envisager la réaction de sa belle-mère si elle vient à remarquer qu’elle a souillé un siège.

Mais ses tétons dressés et la moiteur de son sexe la préoccupent encore d’avantage. Comment pourrait-elle se présenter dans un état d’excitation si évident ? Elle a envie de toucher son clitoris. Il lui faut impérativement se calmer, penser à autre chose, se concentrer sur le bavardage affligeant qui bruisse autour d’elle.

Mais rien n’y fait. Elle imagine sa belle-mère faisant remarquer son état et invitant chacun à la toucher pour constater son excitation. Elle se met à broder à l’infini sur ce scénario qui, à chaque variante, devient plus bouleversant : tout le monde est rassemblé au salon ; elle doit se placer devant chaque personne présente et lui prendre la main pour la poser sur son sexe. Dans son fantasme, les deux garçons sont les premiers à la palper et ils la manipulent comme une catin puis leurs amies la fouillent sans ménagement et s’essuient les doigts sur son ventre en affectant le dégoût ; quand vient en dernier, le tour du baron, il reste assis mais ses doigts la caressent profondément avec douceur et fermeté et la science qu’il déploie l’amène à l’orgasme ; elle jouit dans sa paume, debout, arquée sur son bras, ses doigts frénétiquement agrippés à la manche de son veston.

Le claquement de la porte du grand hall la ramène brutalement à la réalité. Le couloir s’emplit de voix d’adolescents. Son cœur bat la chamade : ils vont entrer d’un instant à l’autre. Mais une cavalcade dans l’escalier met fin à son alarme. Elle échappe à ceux-là . . . du moins pour l’instant.

La réunion qui s’éternisait semble enfin se terminer. On prend congé. La baronne prie d’excuser Charles-Antoine qui aura dû être retardé par la circulation, elle assure qu’il sera désolé de les avoir manquées. Virginie glisse subrepticement un coussin sur son fauteuil, sans oser l’examiner. Elle retient un fou rire en songeant au désarroi du baron quand il apprendra ce qu’il a raté.

En passant dans le hall, elle a la confirmation que cette petite peste de soubrette n’a pu tenir sa langue. Comme par hasard, le majordome époussète avec le plus grand sérieux les bustes des ancêtres et sur le parking, le chauffeur a entrepris de laver la voiture qu’il a garée précisément à côté du cabriolet de sa belle-mère. Mais Virginie n’a cure de ces nouveaux voyeurs de rangs subalternes tant elle est ravie de ne pas s’être exposée au baron.

Sa belle-mère lui tend ses vêtements et elle commence à se rhabiller sous l’œil attentif du chauffeur. Elle est encore en sous–vêtements lorsqu’elle entend qu’on l’appelle. D’une fenêtre de l’étage, les fils de la maison lui crient de les attendre. Elle veut se hâter de se vêtir mais sa belle-mère lui intime l’ordre de rester ainsi. Les garçons et leurs amies les rejoignent et les échanges de mondanités reprennent de plus belle. Personne ne fait la moindre allusion à la tenue de Virginie comme s’il était parfaitement naturel de rendre des visites en sous−vêtements, mais les sourires narquois et les regards entendus montrent que les jeunes gens se réjouissent de l’humiliation de leur soi-disant amie.

Enfin Mme du P. fait monter sa fille dans la voiture et démarre. Le chemisier et la jupe sont restés sur le siège arrière mais Virginie n’a prudemment rien oser demander. Elle ne retrouve le droit de se vêtir complètement que sur le perron de leur manoir.

La baronne termine son récit en provoquant l’hilarité de son auditoire. Elle confesse en effet que son malheureux mari s’en voulait toujours de n’être pas rentré plus tôt cet après-midi-là. La dame dont les manières autoritaires impressionnent tant Virginie fait remarquer qu’il vient ce soir de rater une seconde occasion d’admirer Virginie « sous toutes ses coutures si j’ose dire bien que l’expression soit vraiment inadaptée en la circonstance. » Elle se tourne vers elle et lui demande si elle n’a pas l’intention d’accorder à ce cher Charles-Antoine une troisième session. Virginie perd ses moyens comme à chaque fois que cette dame s’adresse à elle et elle balbutie qu’elle ne sait pas ce qu’elle devrait faire mais la baronne s’exclame :

« Une troisième session mais quelle merveilleuse trouvaille, chère Séverine. Vous me donnez une idée absolument extraordinaire. Nous fêtons tous ensemble ce samedi l’anniversaire de Charles-Antoine et Béatrice m’a confirmé qu’elle pourra nous rejoindre en cours de soirée puisque son avion atterrit vers dix-huit heures trente. Faisons lui, ainsi qu’à Charles-Antoine la surprise de la présence de Virginie. Ce sera d’ailleurs pour vous, ma petite, l’occasion de nous montrer enfin cette jolie robe dont vous avez été privé tout à l’heure. Je suis certaine que Béatrice aura à cœur de vous faire raconter cette soirée, et je ne doute pas que vous en ferez un récit fidèle ; nous serons, de toute façon, là pour le complétez si par distraction vous en omettiez quelques détails. Nous pourrons ainsi nous assurer que votre belle-mère a gardé ses bonnes habitudes. Mais n’ayez crainte, nous serons entre nous; j’ai fait réserver les salons privés du Cercle diplomatique pour notre dîner. Le service du Cercle est très stylé et très discret et ne nous dérangera pas. Je ne doute pas que grâce à vous, notre Charles-Antoine aura le plus plaisant cadeau d’anniversaire de sa vie. Je compte sur votre discrétion à tous pour lui en laisser la surprise. »

Par histoires-erotiques-de-soumission-feminine - Publié dans : Les chroniques du pensionnat de S., par D de La M - Communauté : Soumissions féminines
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