Les chroniques du pensionnat de S., par D de La M

Vendredi 9 mai 5 09 /05 /Mai 16:23

Chapitre 2. Le récit de Julie : Sibylle apprend le self control

 

Je venais d’avoir 19 ans et j’entamais ma dernière année lorsque Sibylle entra dans ma vie. On lui avait attribué un lit dans notre chambre et elle devint bien vite notre quatrième mousquetaire. Elle était nouvelle au S. Son père diplomate étant en poste à l’étranger, elle n’avait pu comme nous, être inscrite au pensionnat à l’âge de 16 ans et je compris que son adaptation tardive à notre système disciplinaire s’avérerait problématique. Elle travaillait peu, toujours en retard dans ses travaux, souvent distraite en classe. Mais surtout contrairement à son père, notre nouvelle amie n’avait aucun sens de la diplomatie. Le verbe haut, la répartie facile, elle ne réfrénait jamais l’envie de placer un bon mot au risque de froisser une de ses compagnes de classe ou de se tailler une solide réputation d’insolence auprès des professeurs. En fait la plupart des filles la jalousaient. Il est vrai que la nature l’avait dotée d’un physique de mannequin. Svelte et élancée, une élégance toute naturelle, des cheveux d’une blondeur scandinave, un regard impérieux que l’on qualifiait vite d’hautain. Quant aux garçons, ils la considéraient comme une improbable apparition et beaucoup n’osaient même pas lui adresser la parole.

Ses ennuis commencèrent au cours d’une soirée au club house. Une des filles qui la détestait, prit la mouche quand elle fut la cible d’un de ses mots d’esprit lâché devant des garçons. Le ton s’envenima rapidement et heurtée à son tour par une réplique cinglante, Sibylle se lança sur son adversaire, la gifla et lui déchira même le haut du chemisier. L’affaire fit grand bruit dans cet établissement si policé et dès le lendemain notre impétueuse amie fut convoquée chez le directeur.

Il nous sembla charitable de la préparer quelque peu à ce qui l’attendait. Son comportement lui vaudrait avec certitude une punition corporelle. Après un bon sermon sur les vertus de la civilité, le directeur lui imposerait probablement une solide fessée, peut-être complétée par quelques coups de martinet : rien d’insurmontable côté douleur. Au S. les châtiments corporels ne sont évidemment pas des séances sadomasochistes comme on les imagine dans la littérature anglaise. Ce serait plutôt sa pudeur qui aurait à souffrir de ce rendez-vous, puisque chez nous, les châtiments s’accompagnent toujours d’un déshabillage qui, selon la gravité de la faute mais aussi l’humeur du professeur, peut se révéler plus ou moins important, plus ou moins public et plus ou moins prolongé. La gêne et l’embarras d’avoir à s’exposer à l’une ou plusieurs personnes participent ainsi pleinement au système disciplinaire tant pour les filles que pour les garçons. A ses questions embarrassées, nous dûmes bien lui avouer que comme elle était nouvelle et faite comme elle l’était, nous imaginions mal notre cher directeur se contenter de lui relever la jupe. Il ne résisterait sûrement pas au plaisir d’une « présentation complète. » Par contre, la convocation dans son bureau était un signe plutôt encourageant. L’habitude lorsqu’il s’agissait de sévir à l’encontre d’une inconduite publique était d’infliger une punition tout aussi publique. On aurait pu craindre que le directeur se déplace lui-même dans notre classe ou au réfectoire des filles pour la corriger ou pire qu’il choisisse de la punir au club- house en présence des garçons. S’il préférait la faire venir dans son bureau, c’est qu’il entendait sans nul doute lui épargner, pour cette première fois, l’humiliation supplémentaire de témoins. Nous lui fîmes remarquer qu’elle aurait particulièrement détesté devoir se déshabiller sous le regard narquois de ses ennemies ou même que le directeur demande à la fille qu’elle avait giflée de se charger de la dévêtir comme il l’avait déjà fait dans un cas semblable. Cependant il fallait qu’elle sache que même dans le bureau du directeur, elle ne serait pas totalement à l’abri de témoins occasionnels car il avait pour règle de toujours maintenir sa double porte grande ouverte durant les punitions, si bien que n’importe qui passant dans le couloir pouvait regarder la scène. Or il y avait pas mal d’allées et venues d’enseignants et d’étudiants des deux sexes dans ce corridor qui desservait l’ensemble des bureaux du corps professoral et la salle des professeurs.

Virginie lui donna aussi le précieux conseil de prendre ses précautions avant de présenter au secrétariat de la direction, puisque les élèves ne pouvaient se rhabiller qu’une fois leur punition complètement terminée. Elle-même en avait fait la pénible expérience. Ayant demandé à satisfaire un besoin pressant, le directeur l’avait envoyée aux toilettes sans l’autoriser à remettre le moindre vêtement, et c’est entièrement nue qu’elle avait dû déambuler dans les longs couloirs de l’école, heureusement pour elle, déserts à cette heure de cours. Cette péripétie avait été d’autant plus éprouvante que le bureau du directeur se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment des garçons et que les élèves ne pouvant utiliser les sanitaires réservés aux enseignants, elle avait dû aller jusqu’aux toilettes des garçons au premier étage en passant devant toutes les portes de classe.

Sibylle était assez effarée par nos avertissements. Elle nous promit pourtant de faire bonne figure et l’on se quitta sur son engagement de tout nous raconter le soir même. Sa convocation était pour quatorze heures et à dix-huit heures nous l’attendions de plus en plus inquiètes dans notre chambre lorsque nous eûmes la surprise de la voir entrer essoufflée, les larmes aux yeux, le torse et les pieds nus. En fait sa jupe d’uniforme était son seul vêtement. Après s’être couverte, elle nous rapporta ainsi le désastre.

« Après tout ce que vous m’aviez raconté, j’avais la gorge nouée en m’engageant dans le couloir de la direction. Mlle D., la secrétaire m’accueillit avec une allure dédaigneuse, je l’ai sur le champ détestée. Elle parcourut mon billet de convocation, me toisa d’un air amusé et me demanda si j’étais bien la nouvelle de la classe terminale. Sur ma réponse positive, elle me lança :

« Savez-vous que l’on ne parle plus que de vous ? »

Et elle ajouta d’un air entendu :

« Je comprends que l’on soit impatient de vous . . . découvrir. »

Elle me demanda d’attendre dans le couloir mais bien vite, elle m’appela pour m’introduire chez le directeur. Il était absent lors de mon inscription si bien que je ne l’avais encore jamais vu. La cinquantaine, vêtu avec élégance, teint bronzé, yeux clairs, menton volontaire et allure énergique, je le trouve vraiment impressionnant.

Comme vous l’aviez prévu, il se lança immédiatement dans une diatribe sur le respect des autres et sur la nécessaire maitrise de soi. Je laissai passer l’orage en prenant bien soin d’adopter un air de parfaite contrition ; je reconnus humblement mes torts et je promis de m’amender. Il se calma alors, me fit asseoir et devint très aimable. Il m’interrogea longuement sur mon cursus à l’étranger, sur mes premières impressions du S. et si je m’y plaisais ; puis il prit des nouvelles de mes parents qu’il compte parmi ses relations. Je commençais à penser que vous m’aviez menée en bateau avec vos histoires, lorsque, sans aucune transition, juste après m’avoir dit combien il avait été ravi de revoir mon père lors de la réception de clôture des journées diplomatiques, il poursuivit sur le même ton de conversation mondaine :

« Auriez-vous l’obligeance de vous dévêtir ? »

Ce fut comme si l’air venait brutalement de se retirer de la pièce. Les tempes en feu, je me demandai si j’avais bien compris, tant il avait semblé me dire la chose la plus banale, la plus naturelle du monde. Il n’eût pas d’autres inflexions dans la voix s’il m’avait aimablement demandé si je prenais un ou deux sucres dans mon café. Je le regardai un moment incrédule, ne sachant comment réagir. Je m’attendais à ce qu’il répète son ordre et à tout le moins qu’il le précise mais rien ne vint. Il gardait le silence en me dévisageant de son air aimable et courtois. Renfoncé dans son fauteuil, il avait croisé les bras, attendant visiblement une action de ma part, mais sans me brusquer comme s’il voulait me tester. Je finis par me lever et face à son bureau, j’entrepris de déboucler la ceinture de ma jupe. J’avais les doigts gourds et ce simple geste me prit une éternité. En dégrafant ma jupe, je ne pus m’empêcher de me détourner de profil et je remarquai que comme vous l’aviez prévu la secrétaire avait laissé les doubles portes grandes ouvertes. Il comprit mon regard :

« Je suis désolé pour ce manque d’intimité mais les portes doivent toujours rester ouvertes lorsqu’un enseignant punit un élève du sexe opposé. C’est une règle que j’ai moi-même instaurée, ainsi on évite tout soupçon malsain puisque les punitions se déroulent sous les yeux de tout qui le souhaite. Il n’y aura jamais rien à cacher de ce qui se passe dans cette pièce. D’ailleurs reculez donc un peu vers votre gauche, ainsi vous serez parfaitement vue du couloir. »

J’obéis et ayant descendu ma fermeture éclair, je fis glisser ma jupe au sol. Je pris appui sur le coin de son bureau, pour me dégager du vêtement et en le ramassant, j’hésitai un instant où le poser.

« Vous pouvez abandonner vos vêtements sur le bureau, ma secrétaire viendra les chercher. »

Je me souviens m’être demandée sur l’instant ce qu’il entendait par là et s’il me faudrait subir l’humiliation supplémentaire de devoir aller rechercher mes vêtements chez cette jeune femme si désagréable. Mais ma préoccupation immédiate était autre : il me fallait à présent enlever mon chemisier. Je ne porte jamais de soutien-gorge, je n’en ai d’ailleurs aucun et j’étais terriblement consciente que retirer ce chemisier assez long pour couvrir plus ou moins mon slip allait d’un coup me basculer dans un statut humiliant de quasi nudité. Le directeur me fixait toujours d’un regard curieux mais bienveillant. Je me résolus à l’inévitable et je commençais à défaire mes boutons lorsque son téléphone sonna. La conversation fut brève. En raccrochant il semblait très contrarié. Il se leva en me priant de l’excuser pour ce contretemps : il devait répondre à une urgence mais sa secrétaire me prendrait en charge pendant son absence. Sur ce, il prit son trench-coat et sortit. Presqu’aussitôt Mlle D. arriva, elle me dit que le directeur souhaitait que je reste en sa compagnie jusqu’à son retour mais qu’avec tout le travail qu’elle avait encore, elle ne tenait vraiment pas de me voir traîner dans son bureau, aussi elle allait me conduire au deuxième étage, dans la classe des dernières années où j’attendrais qu’il vienne me chercher. J’étais contrariée que des garçons que je rencontrais tous les jours sachent que j’étais sanctionnée, néanmoins je n’osais pas protester et je saisis ma jupe pour la remettre. Mlle D. m’arrêta sèchement :

« Votre jupe reste ici, Mademoiselle, vous pourrez vous rhabiller après votre punition. »

Je protestai qu’il est indécent de m’emmener en slip dans une classe de garçons, que d’ailleurs ma punition n’a pas encore réellement commencé et que le directeur me punit dans son bureau précisément pour m’éviter des témoins. . . etc. Mlle D. m’écouta avec un sourire moqueur exaspérant puis sans daigner répondre à mes arguments, elle trancha sèchement :

« Vous obéissez un point c’est tout, ma petite. Vous restez comme ça et vous me suivez. »

Je crois que je l’aurais tuée ! J’explosai en lui disant qu’elle aussi devait obéir au directeur et me permettre de l’attendre dans son bureau, qu’elle cherchait à m’humilier parce qu’elle n’était un petit gratte-papier aigri qui profitait de l’occasion pour se venger sur une jeune fille bien-née. Le coup avait manifestement porté car elle pâlit, me traita de garce et me gifla. Vous me connaissez! Je n’ai malheureusement pas pu me retenir, je lui ai rendu la pareille et nous en sommes venues aux mains. Un surveillant alerté par les cris nous a séparées et me saisissant par le bras, il m’emmena de force au second étage. Vous pouvez imaginer l’émoi que notre entrée provoqua dans la classe.

La classe était en fait un petit auditoire en gradin divisé par une allée centrale. Nous étions en haut de la salle et c’est de là que le surveillant expliqua la situation au professeur. Tous les garçons s’étaient évidemment retournés vers nous. Quand le surveillant eut quitté la classe, le professeur m’invita à venir m’installer au premier rang « où il pourrait me tenir à l’œil. ». Je descendis d’un pas hésitant, intimidée par tous ces regards masculins. Les quatre places du premier rang étaient occupées et je demandais timidement où je pouvais m’asseoir.

« Vous asseoir ? Mais il n’en est pas question. Puisque vous avez manifestement besoin d’une leçon de discipline vous attendrez Monsieur le directeur debout. Et commencez par poser vos mains sur la tête : c’est l’attitude des gamines qui attendent de recevoir leurs fessées. »

J’obéis piteusement déclenchant les ricanements dans mon dos. J’avais de la peine à contenir ma rage. Avec mes bras relevés, mon chemisier découvrait mon slip que je n’avais pas pu ajuster après la bagarre si bien qu’une de mes fesses était largement dénudée. J’étais le point de mire d’une vingtaine d’étudiants qui n’en revenaient pas de leur chance de pouvoir contempler à loisir une fille de leur âge punie et privée de sa jupe. La disposition en gradins leur assurait une vision parfaite jusqu’au dernier rang.

J’essayais de fixer mon attention sur le cours pour oublier que je devais être le sujet de bien des fantasmes et je devais certainement être la seule à encore écouter ce que racontait le prof.

Je crus arriver à la fin de mon humiliation lorsque j’entendis entrer le directeur. Ce parfait gentleman allait me délivrer d’une situation si inconvenante et me ramener immédiatement à son bureau. Mais je déchantai vite. Il semblait hors de lui. Il se campa à côté du professeur. Sans me prêter la moindre attention, il parcourut lentement des yeux toute la classe. Le silence était impressionnant. Il fixait à tour de rôle chacun des garçons comme s’il voulait bien connaître son public. L’homme du monde de tout à l’heure avait fait place à un supérieur autoritaire et déterminé. Il avait les lèvres serrées, le visage empourpré de colère, une veine battait sous sa tempe. Enfin ses yeux descendirent sur moi. J’avais envie de rentrer sous terre tant il me dévisageait froidement.

« Venez jusqu’ici, jeune fille, que l’on vous voit bien puisque vous aimez tant vous faire remarquer. »

Je montai sur l’estrade face à lui et il se déchaîna :

« Votre conduite est inqualifiable, Mademoiselle : vos résultats scolaires sont on ne peut plus médiocres ; vous agressez vos compagnes ; alors que je m’apprêtais à vous infliger une sanction modérée, vous aggravez votre cas en refusant d’obéir ; vous insultez ma secrétaire et comme si tout cela ne suffisait pas encore, pour la seconde fois en moins de vingt-quatre heures, vous vous colletez avec un supérieur et cela cinq minutes à peine après m’avoir promis de ne plus régler vos contentieux comme une sauvageonne. Des caractères rebelles comme le vôtre, je sais comment les mater, croyez-moi. »

Il me toisa de la tête au pied avec une glaciale froideur et je crus que le sol se dérobait sous moi, quand il ajouta sur un ton cette fois très calme :

« Non seulement je sais comment les mater mais qui plus est, je peux y trouver un certain plaisir.»

Il me laissa le temps d’envisager le sens de cette phrase ambiguë.

« Ma secrétaire m’a rapporté que vous l’avez brutalisée parce que vous refusiez de paraître devant les garçons dans une tenue que vous jugiez indécente ; est-ce exact ? »

Je n’en menais pas large. Rien que sa voix me faisait trembler. Je me sentais toute petite. Les yeux baissés, je réussis tout juste à balbutier :

« Oui, enfin les convenances . . . devant des garçons. Je voulais simplement remettre ma jupe en vous attendant.

− En m’attendant ? Vous vous déshabillez dans mon bureau, vous vous rhabillez pour vous présenter à ces jeunes gens . . . de manière à pouvoir vous déshabiller à nouveau dès mon retour. C’est bien cela. Croyez-vous que nous ayons du temps à perdre à vous regarder vous rhabiller et vous déshabiller ? Je crois que vous confondez notre établissement avec une école de strip-teases, Mademoiselle. »

Cette évocation suscita quelques rires nerveux dans la classe immédiatement stoppés quand il reprit la parole tant son autorité était incontestée et que chacun brûlait d’impatience de découvrir ce qui allait se passer.

« Trêve de plaisanteries. Vous saviez fort bien - et ma secrétaire vous l’a d’ailleurs rappelé – qu’on ne se rhabille pas avant la fin d’une punition. Quant au respect des convenances, voilà bien un sujet dont vous n’aviez nul besoin de vous préoccuper. Une élève punie n’est plus responsable de sa tenue vestimentaire. Le professeur décide de l’accoutrement qui lui convient et l’élève obéit, un point c’est tout. Si ma secrétaire a estimé qu’il n’était pas outrageant de vous faire venir chez les garçons sans votre jupe, elle ne pouvait qu’avoir raison puisque vous étiez sous son autorité. Et quand bien même elle vous aurait dit d’entrer nue dans cette classe, la seule règle de bienséance et de convenance qui se serait imposé à vous, eût été une immédiate et stricte obéissance. »

Sa suggestion déclencha une nouvelle vague d’agitation vite calmée.

« Mais pour l’heure, c’est à moi de décider de ce qui est convenable et de ce qui ne l’est pas. Cette mise au point est-elle suffisamment claire et êtes-vous disposée à présent à accepter votre punition sans discussion ou désirez-vous que nous commencions par une petite démonstration de la valeur relative des termes décence et obéissance ? »

L’espoir d’assister à cette « petite démonstration » parut enchanter mon public et les chuchotements qui suivirent la menace couvrit ma timide réponse qui se résuma en un sorte de stupide « oui enfin non. »

« Exprimez-vous clairement. Je veux que ces jeunes gens puissent vous entendre et soient témoins de votre engagement. Et d’abord, tournez-vous vers eux. »

Pour la première fois, je dus faire face à l’auditoire. Je n’osais lever les yeux de crainte de reconnaître tant de visages connus.

« Voilà qui est mieux. J’attends à présent des phrases dignes d’une jeune fille responsable et non des monosyllabes chaotiques d’une gamine. Êtes-vous consciente que vous méritez une punition exemplaire et allez-vous cette fois vous soumettre de bonne grâce aux instructions que l’on vous donnera ? »

Je compris que cet interrogatoire public faisait déjà partie de ma punition et que je n’avais nul intérêt à me soustraire à l’humiliation attendue de ma réponse. Aussi je m’efforçai de répondre d’une voix ferme :

« Oui, Monsieur le Directeur, ma conduite a été inqualifiable et je mérite d’être sanctionnée sévèrement. Je me soumettrai en toute obéissance à la punition que vous voudrez bien m’infliger.

− Parfait, il semble que vous commenciez à comprendre ce que l’on attend de vous. Mais je vois que nous avons ici de nombreux jeunes hommes qui semblent très intéressés. Je dois reconnaître que je les ai rarement vus si attentifs en classe. Puisque les questions de décence vous tiennent tant à cœur, il serait dommage de ne pas requérir leurs opinions sur un sujet qui, j’en suis sûr, va les captiver. Qu’en pensez-vous ? »

Et sans attendre ma réponse, il s’approcha de moi et il releva légèrement mon chemisier pour dévoiler mon slip.

« Vous estimez donc que cette petite culotte est impudique ? Voyons ce qu’ils en pensent ? Jusqu’à présent, vous leur en avez surtout exposé le côté pile. Avancez donc lentement jusqu’au fond de la classe que chacun ait l’occasion d’en examiner le côté face. Vous pouvez baisser les bras, et marchez naturellement. »

Tête basse pour ne croiser aucun regard et tirant machinalement sur les pans de mon chemisier pour mieux me couvrir, je me mis à monter les gradins entre les bancs des garçons. Arrivée en haut, je me retourne pour revenir vers le directeur espérant encore qu’il allait cette fois mettre fin à mon supplice et me ramener dans son bureau, mais il m’arrêta :

« Je vous ai demandé de nous montrer votre petite culotte afin que nous puissions juger en toute connaissance de cause de sa décence. Je constate qu’à nouveau, vous me désobéissez en tentant de la cacher sous votre chemisier. Vous êtes décidément incorrigible. Mais c’est tant pis pour vous, vous me contraignez à adopter des mesures plus radicales. »

Soignant ses effets, il marqua un temps d’arrêt. Je pris conscience de ma gaffe. Tous les garçons s’étaient retournés vers moi et je ne sais si c’était mon cœur ou le leurs qui battait le plus fort dans l’attente de la sentence.

« Puisque vous vous servez de ce chemisier pour contrecarrer mes ordres, je n’ai d’autres choix que de vous demander d’ôter aussi ce vêtement malgré la présence de ces jeunes gens. »

Rouge comme une pivoine, je ne sais ce que je parvins à marmonner d’incompréhensible.

« Une nouvelle fois on ne vous entend pas, jeune fille. Ayez la politesse de nous parler à haute et intelligible voix si vous avez quelque chose à nous dire.

− Veuillez m’excuser Monsieur. Mais c’est que . . . je suis . . . je n’ai pas . . . enfin c’est-à dire que je. .

− On vous écoute, très chère, insista le directeur qui avait compris mon problème.

− Je ne porte jamais de soutien-gorge.

− Mais c’est votre choix et votre liberté, jeune fille. Pour ma part, je n’y vois aucun inconvénient puisque les sous-vêtements ne font pas partie de l’uniforme et il m’étonnerait que votre option contrarie grandement vos camarades. »

Les doigts tremblants, le cœur battant à tout rompre, je me déboutonnai maladroitement et fis glisser le vêtement sur mes épaules dévoilant un instant mes seins avant de vite les couvrir de mes mains.

« Voilà qui est parfait. A présent que vos mains sont occupées ailleurs, nous avons une parfaite vision de cette fameuse petite culotte. Reprenez votre présentation. »

Je dus une nouvelle fois parcourir l’auditoire, cette fois dans les deux sens ; les mains croisées sur mes épaules, je cachais soigneusement ma poitrine .

Tandis que je venais de faire demi-tour au fond de la classe, le directeur m’interpella :

« En fin de compte, je pense que vous aviez raison. Ce petit slip est tout-à-fait impudique. Il serait indécent et inconvenant de continuer à vous laisser parader au milieu de ces jeunes gens uniquement vêtue de ce minuscule bout de tissu. »

Il semblait adorer créer le suspens. Chacun pensait qu’il annonçait ainsi la fin du spectacle. La déception de l’auditoire se manifesta par quelques soupirs tandis que moi je me demandais s’il allait me ramener dans son bureau sans m’autoriser à remettre ma chemise. Il poursuivit en souriant :

« Vous rendez-vous compte que vous infligez un véritable supplice de Tantale à ces pauvres garçons qui aimeraient tant en voir plus et d’ailleurs, je suis pas du tout certain que vous ne paraîtriez pas moins indécente si vous étiez complètement nue. Quoiqu’il en soit j’estime que Monsieur le Professeur et ces jeunes hommes dont vous avez tellement perturbé la classe ont bien mérité une compensation : ils assisteront donc à votre correction. Ce petit slip est désormais superflu. Retirez-le et revenez sur l’estrade ; vous serez fessée toute nue. »

Là, je me mis à vraiment paniquer. Les murmures d’étonnement et d’enthousiasme traversaient la salle: une étudiante fessée dans leur classe, personne n’aurait osé le rêver. Je crois que je restai un bon moment au sommet de l’auditoire sans pouvoir bouger. Les garçons s’étaient évidemment retournés sur leurs bancs, certains se tordaient le cou pour mieux voir, d’autres s’étaient carrément levés. Ils attendaient dans un silence pesant le moment où inévitablement j’allais devoir tout leur montrer. Le directeur lui-même ne faisait preuve d’aucune impatience. Il se contenta d’ironiser :

« Prenez tout votre temps, nous ne sommes nullement pressés; je dois à la vérité que bien que vous nous cachiez l’essentiel vous êtes très agréable à contempler.»

J’étais véritablement paralysée, essayant désespérément de trouver une échappatoire. Ce qui me gênait le plus, c’était la présence toute proche des deux garçons assis au dernier rang, de part et d’autre de l’allée centrale. Charles et Philippe S., les deux cousins les plus insupportablement snobs de l’école, s’étaient carrément assis de biais sur leurs bancs pour se tourner vers moi. Ils m’encadraient de si près que je sentais la respiration de Charles sur ma cuisse tandis que le genou de Philippe frôlait ma jambe. Rassemblant tout mon courage, je finis par ôter une main de ma poitrine et lentement je tirai sur l’élastique de mon slip en l’abaissant sous mes fesses. Là encore je bloquais, tétanisée, incapable de poursuivre le geste de découvrir mon sexe et recroquevillée sur moi-même, je restais immobile, parcourant la pièce d’un regard affolé. Le petit bout de tissu blanc était roulé sous mes fesses et il cachait encore à peine mon sexe. Il me semblait que je n’avais plus aucune volonté propre. Je me sentais comme un jouet offert aux caprices de tous.

« Décidément vous avez l’art d’attiser notre curiosité, Mademoiselle. Si vous ne parvenez pas à vous en sortir seule, je vais demander à ces deux jeunes gens qui sont à vos côtés de bien vouloir vous aider. »

Effarée par cette menace, morte de honte à l’idée que ces prétentieux me touchent, je trouvai enfin la force de baisser mon slip. Je l’enjambai avec tant de gaucherie que je dus me rattraper à l’épaule de Charles pour ne pas trébucher. Vite je plaquai mes deux mains sur mon pubis préférant laisser voir mes seins. Le directeur me rappela qu’il m’attendait entièrement nue et je compris que je devais enlever mes chaussures à lacets et mes chaussettes ce qui m’obligea à m’agenouiller. Il voulait décidément faire durer mon exhibition car il me fit remarquer qu’une jeune fille bien éduquée n’abandonne pas ses vêtements au sol. Il me pria de les ramasser et les placer sur la table de Charles. Celle-ci était encombrée de documents. Charles, comme un mufle, ne bougea pas, assis de biais sur son banc, il me défiait d’un air narquois. Je fus contrainte de me pencher sur lui, les seins quasiment sur son visage pour déposer mes effets par-delà ses livres et cahiers. Ce fut pire pour mes chaussures car je reçus l’ordre de les poser à l’extrémité du banc de Philippe. Pour éviter de l’enjamber comme on souhaitait sans doute que je le fis, je dus m’astreindre à une gymnastique tout aussi humiliante qui me coucha presque en travers de ses genoux. Je sursautai quand je sentis que ce goujat en profitait pour m’effleurer furtivement l’intérieur de la cuisse.

Je fus presque soulagée quand le directeur m’ordonna de venir près de lui, « à pas lents, s’il vous plaît, apprenons la patience à ces jeunes gens». Je me sentais si nue, si vulnérable, terriblement consciente de tous ces yeux fixés sur moi. Tandis que je descendais, les uns cherchaient à capter mon regard, d’autres se focalisaient sur mes seins ou sur mes mains croisées sur mon sexe. Je savais que les ayant dépassés, ils se délectaient de ma chute de reins et de mes fesses. Le directeur me fit monter sur l’estrade et me plaça face à la classe pendant qu’il déplaçait une chaise sur le bord de cette scène comme s’il mettait en place un spectacle. Il s’assit, me prit la main et m’attira tout contre sa cuisse. Dans un instant, il allait me coucher sur ses genoux mais il prenait son temps. Je ne pus réprimer un agréable frisson lorsque sa paume se posa dans le creux de mes reins puis descendit sur mes fesses. Ses doigts étaient sur ma raie. Je sentais une excitation parcourir mon bas ventre. J’étais au-delà de la peur et de la honte à présent ou plutôt ma honte m’excitait. Les garçons me découvraient de profil. Ils devaient deviner mon émotion à mes tétons dressés et durcis, presque douloureux. Il me prenait l’envie confuse que le directeur me force à écarter mes mains que je tenais toujours serrées sur mon pubis. Mais sans un mot, il se contentait de contempler de bas en haut et de haut en bas ce que je lui offrais à quelques centimètres de son visage. Je sentis enfin qu’il déplaçait sa main. Ses phalanges s’insinuèrent dans ma raie et il appuya pour me faire basculer en travers de ses genoux. Mes mains prirent appui sur le plancher tandis que mes pieds quittaient le sol. Il veilla alors à me placer à sa convenance.

« Avancez un peu. Encore. Un rien encore. Non, là vous êtes trop avancée, reculez donc à présent.»

Et tandis qu’il m’obligeait à me contorsionner sur ses genoux, sa main était doucement posée dans le creux de mon dos.

« Voilà qui est parfait pour moi. Cette position est-elle à votre goût, jeune fille? En générale celles qui l’expérimentent la trouvent quelque peu humiliante. Qu’en pensez-vous ? »

Il voulait encore me faire parler. Je ne pouvais me contenter de recevoir passivement ma correction et il avait décidément l’art de faire participer activement les punies à leur humiliation. D’une voix nette, je dus répondre à toutes ses questions: oui, j’avais honte d’être nue devant des garçons de mon âge ; oui, j’avais conscience de l’indécence de ma position et il était très embarrassant d’être ainsi couchée en travers de ses genoux ; oui, il avait eu raison de me faire mettre nue dans cette classe plutôt que dans son bureau car je ne méritais pas que l’on ménage ma pudeur. Durant ces préliminaires verbaux, sa main parcourait mon fessier avec une incroyable douceur. Sa paume enfin se souleva et je me préparais à recevoir une première claque mais il la reposa délicatement sur mes fesses. Il recommença ce geste plusieurs fois mettant un comble à la tension qui régnait dans la pièce. Puis sans avertissement, une série de claques s’abattirent sur mon derrière. Il fessa longtemps mais en variant constamment la méthode. Tantôt il alternait les claques sur un lobe puis sur l’autre, tantôt il consacrait ses efforts sur une zone particulière. Parfois il ralentissait la cadence et j’avais le temps d’appréhender le coup suivant, parfois au contraire une grêle de claques sonores se déchaînaient soudain sur mon postérieur. Mes fesses, mes cuisses et surtout la jonction de ces deux zones étaient successivement l’objet de tous ses soins. Mon corps d’abord inerte se mit à onduler sur ses jambes. Je me débattais, je ruais en tout sens et je ne pensais plus à refermer mes jambes devenues incontrôlables. Quand je m’agitais trop, il s’arrêtait pour me repositionner. C’était prétexte à me toucher aux endroits les plus sensibles. Sa paume se plaquait entre mes cuisses pour me hisser plus avant sur ses genoux, tandis qu’il me soulevait en plaçant son bras sous mes seins. J’étais d’autant plus gênée de me sentir ainsi manipulée devant les garçons que je ne pouvais dissimuler que ces attouchements me procuraient des sensations. Un petit gémissement m’échappa même et je me détournai aussitôt pour cacher ma honte mais ce geste me valut une nouvelle réprimande.

« Ne dissimulez pas votre visage, jeune fille. Tête relevée. Ainsi, voilà qui est bien. Et regardez la classe.»

Il marquait aussi des poses plus ou moins longues durant lesquelles, sans un mot, il me caressait les fesses, les massait, les malaxait, les écartait même quelques fois. Du bout de ses doigts, il parcourait avec une émouvante délicatesse toute mon échine jusqu’à la nuque puis redescendait savamment le long de mon flan provoquant de délicieux frissons. Il eut la cruauté de faire remarquer aux garçons un soupir.

« On dirait que cette jeune personne finit par prendre goût à l’exhibition. Si vous aimez tant que l’on vous regarde, je pourrais la prochaine fois vous punir au réfectoire.»

Des images érotiques me traversaient l’esprit, aggravant mon trouble. J’avais des envies d’abandon, de me laisser aller, de me porter vers cette main qui me frappait si vigoureusement et me caressait si divinement. Il avait emprisonné ma jambe entre ses genoux si bien qu’il m’interdisait d’encore refermer mes cuisses. Je me sentais honteusement mais délicieusement ouverte, offerte à sa vue et à sa main s’il le voulait. Je ne sais s’il se rendit compte de mon état, mais il interrompit soudain claques et caresses et il m’aida gentiment à me relever alors que mon visage était aussi empourpré que mon fondement. A nouveau, il me plaça face à la classe. Après quelques instants, je pris conscience de ce que j’exposais et je me couvris de mes mains malgré ma terrible envie de me frotter les fesses. Je dus le remercier de m’avoir puni, il me fallut aussi présenter mes excuses au professeur puis aux garçons pour avoir dérangé leur cours et les remercier de leur patience à mon égard.

Le directeur me congédia alors en me priant d’aller me mettre à disposition de sa secrétaire. Elle était la principale préjudiciée de ma conduite, c’est à elle, me dit-il, qu’il revenait de lever ma sanction, je pourrais alors retourner dans ma section.

Je voulus aller récupérer mes vêtements au fond de la salle mais il m’apostropha :

« Laissez là vos vêtements. Vous n’en avez nul besoin pour l’instant. Vous viendrez les rechercher lorsque Mlle D. vous y autorisera. En attendant veillez à lui montrer que vous avez appris à obéir.»

Parcourir les couloirs et l’escalier du bâtiment des garçons dans le plus simple appareil fut une nouvelle épreuve. Je me dissimulais au mieux de mes mains et de mes bras et je me recroquevillais tant et plus en passant devant chaque salle de classe, terrorisée à l’idée que quelqu’un n’en sorte. En descendant l’escalier, j’entendis deux étudiants qui discutaient en descendant au−dessus de moi. Je dévalai les dernières marches et j’atteignis le bureau de Mlle D. un peu essoufflée. Elle m’accueillit en me lançant ironique :

« Je vois avec plaisir que votre sens de la pudeur et de la décence évolue rapidement. Mais ne vous arrêtez donc pas en si bon chemin; puisque vous êtes nue, toute nue, autant vous montrer sans détour ; posez donc vos mains sur la tête. »

A l’arrière de son bureau, une porte-fenêtre donnait sur la cour, elle me poussa contre la vitre.

« Laissez-moi admirer le travail de notre cher directeur sur ce joli petit cul.»

Tandis qu’elle me palpait les fesses et le haut des cuisses, j’eus un mouvement de recul quand un de mes professeurs passa tout proche mais sans m’apercevoir. Ce réflexe de pudeur déclencha sa colère.

« Si je vous place devant cette porte-fenêtre, c’est précisément pour vous exposer à tout qui passe par la cour, étudiants ou professeurs. Si vous essayez encore de vous dérober aux regards, je vous conduis au beau milieu de cette cour et vous y resterai jusqu’après la sortie des classes.»

Et elle en profita pour m’asséner quelques claques supplémentaires puis me positionna à son gré. Elle me fit reculer d’un pas, m’obligea du genou à me camper jambes écartées, elle joignit mes mains dans mon dos puis me poussa le torse vers la fenêtre. Je n’osais plus bouger et je restais plantée là, cambrée, nez contre la vitre tandis qu’elle recommençait ses attouchements. Son champ d’exploration ne connaissait plus de frontières et en me laissant faire, je me fis la réflexion que notre directeur eut été bien inspiré d’étendre la règle de la porte à maintenir ouverte aux situations où professeur et élève sont du même sexe. Ses investigations de plus en plus envahissantes, ses caresses de plus en plus précises m’emportaient dans de profonds frissons. Je tentais de résister mais elle me manipulait avec une science diabolique et j’étais affolée à l’idée que quelqu’un pût me surprendre dans un tel état.

On frappa à sa porte et elle me vit sursauter. Je me tournai vers elle et l’on se regarda un moment puis malgré ma supplique silencieuse, elle me sourit et cria d’entrer. J’étais dos à la porte mais je compris que deux étudiants venaient d’entrer et qu’elle les invitait à s’asseoir. La conversation portait sur l’organisation de la prochaine fête de l’école; ces garçons étaient en terminal mais je ne reconnaissais pas leur voix. Je me demandais s’ils étaient dans la classe où j’avais été fessée ou si c’était la première fois qu’ils me voyaient nue. Dans ce cas, au moins ils ignoreraient mon nom car Mademoiselle D. n’avait pas fait la moindre allusion à moi. La présence d’une fille nue avait dû les surprendre et les troubler profondément comme je le percevais au ton de leur voix et à leurs bafouillages. Je me tenais bien droite, les cuisses serrées l’une contre l’autre, les fesses contractée pour ne pas laisser voir mon sexe. Après quelques minutes, Mlle D. s’interrompit au milieu d’une phrase comme si elle se souvenait soudain de ma présence. J’eus l’impression que mon cœur s’arrêtait de battre lorsque je sentis ses mains se poser sur mes hanches et qu’elle m’obligea doucement à pivoter pour faire face à ses visiteurs. Les mains toujours croisées dans le dos, rouge de confusion, je gardais les yeux baissés n’osant pas regarder les garçons qui devaient se délecter de ma nudité. Mlle D. enserra de son bras le haut de ma cuisse pour m’attirer tout contre son fauteuil. Sa main chaude posée sur la partie la plus sensible de ma cuisse, à toucher presque mes lèvres, il n’y avait plus que cela que je ressentais. Elle expliquait :

« Sibylle est punie ; pour lui apprendre à conserver son self control, elle doit rester toute nue sans chercher à se cacher ou à se couvrir. Mais il lui faut encore faire des efforts pour accepter de se laisser regarder sans réticence. N’est-ce pas Sibylle que l’exercice est difficile ? Il est tellement gênant d’offrir aux regards du tout-venant ce que l’on a de plus intime, ce que l’on a l’habitude de cacher soigneusement. Mais ne vous tracassez pas vous faites de rapides progrès; il y a une heure à peine vous me frappiez parce que vous refusiez de paraître en sous-vêtements devant quelques garçons et à présent voyez comme vous vous exhibez à ces jeunes gens.»

Tout en parlant, elle me maintenait contre elle, et du bout des doigts de sa main libre, elle reprit sa lente exploration, côté face cette fois. Elle s’attardait sur ma fine toison, la lissant puis l’enroulant autour de ses doigts. Elle prenait les garçons à témoin du soin de mon épilation qui me découvrait parfaitement. Elle trouvait que l’ourlet de mes lèvres tellement apparentes constituait « une merveille d’indécence ». Son bras qui me retenait prisonnière lâcha prise mais sa main entreprit de me caresser l’intérieur de la cuisse. Elle remontait de plus en plus haut et plusieurs fois son pouce atteignit, comme par mégarde, mon sexe en provocant des petits bruits mouillés. Les garçons regardaient fascinés ce jeu pervers tandis que ma respiration se faisait saccadée. Un orgasme m’aurait fait mourir de honte. Ma tourmenteuse interrompit à temps ses caresses et m’abandonna un peu hagarde.

« Les préparatifs de cette fête doivent rester confidentiels, je sais que vous avez grand plaisir à découvrir les charmes que Sibylle vous offre si généreusement mais il est préférable que nous la fassions sortir pendant que nous discutons entre membres du comité. Allez donc attendre dans le couloir, Mademoiselle, et surtout ne vous avisez pas de vous couvrir. Aujourd’hui chacun peut vous contempler à loisir, ne l’oubliez pas. Vous n’avez rien à cacher.»

Je restai devant sa porte plus d’une demi-heure. Deux professeurs passant dans le hall s’arrêtèrent pour m’interroger. Ils voulaient savoir pourquoi j’étais privée de vêtements et je dus leur raconter toutes mes mésaventures en détail tandis qu’ils m’examinaient sans vergogne. Les deux étudiants finirent enfin par sortir et je pus rentrer à l’abri tout relatif du bureau. Mlle D. avait à présent l’air pressée de s’en aller. Elle me fit signer le registre des punitions, me rendit ma jupe qu’elle avait récupérée chez le directeur et me congédia en me disant que je pouvais aller chercher le reste de mes vêtements au deuxième étage. Elle me précisa que la classe était maintenant inoccupée et que la porte n’était pas fermée à clé. Je sortis tout heureuse du bureau, je remis prestement ma jupe et j’allais me précipiter vers l’étage quand la sonnerie de fin des cours retentit. Presqu’aussitôt, les élèves sortirent des classes ; un flot bruyant et joyeux descendait l’escalier. M’engager à moitié nue à contre-sens d’un tel déferlement me sembla impossible. Je pris alors le parti de rentrer sans mes vêtements et je me mis à courir à travers la cour et le parc pour revenir jusqu’ici.

Je dois à la vérité de préciser que cette punition fut la seule que mérita Sibylle au cours de son année au S. Après cette mémorable équipée dans le bâtiment des garçons, son comportement changea radicalement. Ses résultats scolaires connurent une notable amélioration mais surtout elle devint beaucoup plus sociable avec ses compagnes. Quant aux garçons, ils cessèrent de la voir comme une icône intouchable et elle devint le centre de toutes leurs attentions.

Par histoires-erotiques-de-soumission-feminine - Publié dans : Les chroniques du pensionnat de S., par D de La M - Communauté : Soumissions féminines
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Vendredi 9 mai 5 09 /05 /Mai 16:22

Chapitre 1 Le récit de Dorine de la Marche : Virginie prépare notre bal de fin d’examen.

 

Assise au premier rang de la salle des fêtes, Virginie a le cœur serré. Elle écoute, sans parvenir à fixer son attention, les prestations de ses condisciples. Bientôt ce sera à son tour de monter sur cette scène brillamment éclairée pour tenter de remporter le titre. Si Virginie voit venir ce moment avec appréhension, ce n’est pas qu’elle souffre de trac. Certes, elle va s’exprimer devant une salle comble : professeurs, parents et invités occupent tout l’auditoire, mais ce n’est pas la première fois qu’elle parlera en public. Au S., chaque élève se confronte à l’art oratoire, plusieurs fois par trimestre. Représentations théâtrales, lectures de poésie ou comme ce soir tournois d’éloquence sont autant d’occasions d’affronter un public certes bienveillant mais toujours attentif et exigeant. L’an dernier, Virginie s’est classée deuxième au concours de diction et elle adore participer à ces joutes publiques qui sont aussi prétextes d’évènements mondains. Ce soir encore, la partie académique sera suivie d’une réception et chacun, dans la salle comme sur scène, a revêtu une tenue de soirée.

Virginie fait seule exception et c’est bien sûr ce qui la trouble. Vêtue d’un soutien-gorge et d’un petit slip blancs, elle se sent affreusement inconvenante, assise entre ses camarades en smoking. Il y a une heure à peine, sa jolie robe très décolletée attirait tous les regards. Et dire qu’en l’essayant elle a hésité à la porter ce soir ! Sa belle-mère lui a offert ce vêtement pour se faire pardonner de ne pouvoir assister au concours et comme à son habitude, elle a jeté son dévolu sur une robe qui expose Virginie beaucoup trop à son goût. Pourtant, comme elle aimerait en être vêtue à présent.

Alors qu’elle avait déjà pris place dans la salle, le directeur est venu jusqu’à elle. Aussitôt toute la rangée des concurrents s’est levée respectueusement. Il lui a immédiatement fait part de son extrême déplaisir : un des parents invités vient de lui rapporter, indigné, qu’il a aperçu le week-end dernier Virginie flirtant outrageusement avec un garçon dans un cinéma de la capitale. Cela est-il vrai ? Qui est ce garçon ? Virginie sait que mentir ne fera qu’aggraver le courroux du directeur. Elle avoue s’être mal conduite avec un cousin plus âgé.

« Mal conduite est un doux euphémisme, Virginie, vous vous êtes laissée déshabiller par ce garçon qui durant deux heures ne s’est refusé aucune privauté. Et vous-même, vous vous êtes comportée comme une catin.» Virginie rougit violemment et baisse la tête. Elle sait que ces révélations devant ses camarades seront bien vite connues de toute l’école.

« Et le comble est que vous vous êtes conduite de cette manière alors que vous portiez l’uniforme de notre école. Vous rendez-vous compte du scandale que vous auriez pu provoquer et du tort que vous causez à la réputation de cet établissement et à tous ses élèves ? »

Virginie reconnaît l’incorrection et la stupidité de sa conduite et présente ses excuses. La sentence tombe sur le champ :

« Puisque vous ne respectez pas votre uniforme, vous n’êtes pas digne de le porter ; vous en serez privé pendant un mois ; prise de cours immédiate. »

Virginie accuse le coup et ne réalise pas à l’instant ce que l’on attend d’elle. Le directeur lui rappelle patiemment qu’un élève sous le coup d’une privation d’uniforme ne peut porter, dans l’enceinte de l’école, ni uniformes, ni vêtements de substitution : les vêtements civils ou même les tenues de sport lui sont interdits. Seuls les sous-vêtements sont tolérés, mais chaque professeur et en particulier pour les activités sportives reste libre d’en apprécier l’opportunité.

Au milieu du brouhaha des invités prenant place dans l’amphithéâtre, il lui faut ôter sa robe de soirée. Ses compagnons, filles et garçons, abasourdis par la tournure soudaine de la soirée, la regardent sans retenue. Elle a parfaitement conscience que son soutien-gorge adapté au décolleté provoquant de sa robe et son slip très échancré sont affreusement érotiques. Elle plaide pour avoir au moins la possibilité de choisir d’autres sous-vêtements avant de se produire sur scène mais le directeur lui rétorque sèchement que c’est au cinéma, dans un lieu public et parmi des inconnus qu’elle aurait dû se préoccuper de décence et non ici, en sécurité au sein de son école, en compagnie de leurs invités. Il s’éloigne, emportant la robe et les chaussures confisquées, alors que la salle plonge dans une demi-obscurité qui annonce le début des épreuves.

A tour de rôle, les douze compétiteurs sont appelés sur scène par le professeur de français qui fait office de maître de cérémonie. Virginie sera l’avant dernière à passer. Lorsque son nom est annoncé, elle doit mobiliser tout son courage pour monter sur la scène. Une rumeur court dans la salle quand elle apparaît en pleine lumière. Des exclamations d’étonnement se mêlent à d’autres d’indignation ; elle perçoit aussi quelques ricanements et son nom chuchoté à maintes reprises. Le professeur explique que l’oratrice vient d’être sanctionnée d’une privation d’uniforme, pour une grave inconduite publique, puis il souhaite bonne chance à la candidate et la laisse seule face à son public.

Virginie se lance aussitôt dans son exposé et à l’instant même oublie tout de l’incongruité de sa tenue. Tout à son jeu, elle parcourt la scène, fait de grands gestes emphatiques, maîtrise parfaitement le timbre de sa voix. Elle est merveilleusement belle et la légèreté de sa tenue est tout en contraste avec l’austérité de son propos (un plaidoyer en faveur de Néron).

Un tonnerre d’applaudissement salue la fin de son discours. Décidément, il faut que cette jeune fille ait un sang-froid peu commun pour ne pas s’être laissée démontée par son handicap vestimentaire. Virginie espiègle, esquisse un entrechat sur ses pieds nus et bras levés en un parfait ovale, elle s’incline profondément à la manière d’une ballerine. Dans son triomphe, elle songe à l’inconnu, qui non content de jouer les voyeurs, l’a ignoblement dénoncée : il doit rager de la voir si maîtresse d’elle-même.

Vite, elle descend de scène mais ses camarades la retiennent et la congratulent, si bien que le malheureux dernier candidat est bien perturbé lorsqu’il doit se frayer un passage en la serrant tout contre lui

Après cet ultime exposé, le directeur annonce que le jury rendra son verdict au cours de la réception et invite le public et les concurrents à se rendre dans les salons du clubhouse de l’école. Virginie sait qu’il est hors de question d’échapper à cette réception : un élève privé d’uniforme n’est nullement dispensé des activités et obligations sociales. Mais l’épreuve apparaît à la jeune fille bien plus pénible que sa prestation sur scène. Tout à l’heure, l’éclairage l’empêchait de voir les regards posés sur elle et elle avait le soutien de son rôle. A présent, elle se sent terriblement embarrassée en déambulant si peu vêtue parmi tant de personnalités en smoking et robe du soir. Il lui semble que tout son self contrôle s’est évanoui et elle s’en veut d’être si intimidée et de se sentir rougir comme cette sainte nitouche de Julie. Chacun la sollicite et veut la féliciter pour son exposé. Elle passe ainsi de groupe en groupe, répond aux compliments, soutient des conversations tandis que ses interlocuteurs la dévorent des yeux.

Elle frémit lorsqu’elle aperçoit la baronne de R. Cette dame est bien la dernière personne qu’elle souhaitait rencontrer. C’est une amie de sa belle-mère et Virginie a déjà pu apprécier sa perversité. Nul doute que cette vieille taupe s’empressera de raconter à son amie cette soirée en insistant sur l’humiliation de sa belle-fille plutôt que sur son courage et ses succès. Tenter de l’éviter ne servirait pas sa cause, aussi Virginie prend son parti d’aller poliment la saluer. La baronne l’accueille avec une complicité feinte :

« Eh bien, Virginie vous voilà bien dévêtue pour participer à une soirée . . . habillée. Et je n’ai même pas eu le bonheur de vous voir porter cette robe ravissante que nous avons choisi pour vous, votre belle-mère et moi, la semaine dernière. Mais venez que je vous présente à nos amis puisque l’on ne parle plus que de vous et de vos exploits. »

Et elle l’entraîne dans son cercle. Les messieurs ne se gênent nullement pour la détailler en lui parlant, ce qui a le don d’agacer leurs épouses qui rivalisent de compassion hypocrite pour la mettre mal à l’aise. Une jeune femme, à peine plus âgée qu’elle, lui demande comment elle peut supporter d’être à moitié nue au beau milieu d’une réception. Sans attendre de réponse, elle ajoute que pour sa part, elle mourrait de honte si elle était placée dans une situation aussi embarrassante. Son mari venant naïvement au secours de la jeune fille fait remarquer qu’en fin de compte elle n’en montre pas beaucoup plus qu’à la plage. Il est aussitôt rabroué par une autre dame :

« Allons donc vous plaisantez très cher. Il peut être agréable pour un joli brin de fille de se faire admirer sur une plage où tout le monde est en maillot, mais ici le contexte est tellement différent. La gêne tient à l’incongruité de la situation : Virginie est seule à être en sous-vêtements alors que nous sommes en tenue de soirée. »

 « Vous avez mille fois raison, » renchérit la baronne « et puis n’oublions pas que notre jeune amie n’a pas choisi de nous montrer si généreusement ses attraits. C’est contraint par sa punition que cette pauvre Virginie s’exhibe en slip et soutien-gorge au milieu d’une réception mondaine et vous osez comparer sa situation à une naïade qui a décidé de se laisser bronzer sur une plage ? »

Plusieurs hommes conviennent qu’en effet la gêne vient surtout d’être la seule si peu vêtue, plus encore que de ce que l’on dévoile. Une dame, séduisante, altière et élégante, fixe Virginie depuis qu’elle lui a été présentée. Elle ne cesse de la toiser, de la jauger d’un air hautain, de détailler son corps sans retenue, comme si elle était sur un marché aux esclaves. Virginie se sent bizarrement intimidée, mal à l’aise en sa présence et chaque fois que leurs yeux se croisent, elle ne peut soutenir ce regard qui semble la déshabiller avec bien plus de précision que celui d’un homme. Elle intervient pour la première fois d’une voix lente qui force l’attention :

« Je ne sais si vous ressentez de la gêne, ma petite mais . . . » et elle suspend sa phrase, la regarde de la tête aux pieds puis s’arrête ostensiblement sur sa poitrine et ses tétons dressés et durcis qu’une fine dentelle voile si mal, « mais vous ne pouvez cacher qu’être exposée à moitié nue au milieu de nous, ne vous laisse pas indifférente. »

Et elle s’esclaffe cruellement tandis que la pauvre Virginie au bord des larmes ne sait plus quelle contenance adopter. Un des messieurs veut bien maladroitement la défendre. Ne pouvant comme tous se retenir de contempler ses seins, il s’exclame :

« Voyons, ma chère, il est bien naturel que cette jeune fille soit émue ; c’est certainement la première fois qu’elle est contrainte à se montrer si dévêtue. »

La baronne s’empresse de le contredire :

« N’en croyez rien, très cher, mon amie Béatrice éduque sa fille avec une grande fermeté et je dois souligner qu’il est heureux pour cette petite que Mme du P. soit actuellement en séjour à l’étranger. Elle eût certes été très fière d’entendre sa fille disserter si brillamment mais tout aussi en rage de la savoir si honteusement punie pour son inconduite. Je suis même certaine qu’elle n’aurait pas hésité un seul instant à la châtier sévèrement, ici même, devant nous tous.»

Et elle se met à vanter les excellentes méthodes d’éducation de son amie, qui se fondent sur le principe que tout écart de conduite appelle une sanction immédiate, sans considération du lieu et des personnes présentes.

« Au fait, Virginie, votre mère vous impose-t-elle encore ces longues périodes de complète nudité à la moindre de vos punitions ? »

La pauvre pique un fard et tandis qu’intrigués par cette révélation, tous attendent sa réponse, elle ne peut que bredouiller un timide acquiescement. Pour illustrer son propos, la baronne entreprend de narrer avec force de détails une scène dont elle fut témoin récemment. Virginie est catastrophée ; elle se souvient bien évidemment de ce fâcheux épisode. Son humiliation de ce soir ne suffit donc pas à cette vieille garce, elle veut en outre lui imposer de revivre, devant son auditoire attentif, cette affaire qu’elle aimerait tant oublier.

Son père veuf s’est remarié alors qu’elle avait quatorze ans et puisque sa profession le contraint à parcourir sans trêve le monde, il laisse à sa nouvelle épouse toute autorité pour éduquer sa fille. La belle-mère entend appliquer chez elle le principe des punitions en vigueur au pensionnat. Elle est persuadée que seule l’humiliation peut contrer un caractère rebelle, humiliation d’autant mieux ressentie par une adolescente que sa punition est publique.

Et tandis que la baronne déroule son récit, Virginie ne peut s’empêcher de se repasser le film des évènements tel qu’elle l’a vécu.

Elle se revoit cette après-midi des vacances de Pâques entrer au château de R.

La baronne y reçoit une dizaine d’amies, dont les enfants participent au même rallye. Virginie accompagne sa belle-mère, Béatrice du P., car on a souhaité entendre l’avis d’une des adolescentes sur l’organisation du bal qui sera organisé pour fêter la fin des examens et le début des vacances. Elle est d’humeur massacrante: par ce temps superbe, elle a dû renoncer à une partie de canoë avec ses cousins pour venir s’enfermer avec ses vieilles snobs.

Décidée à faire sentir son dépit, elle se contente de répondre brièvement aux questions qu’on lui pose. C’est ce qu’elle appelle le service minimum. La baronne qui s’est rendu compte de sa bouderie et se réjouit secrètement de l’irritation croissante qu’elle provoque chez sa belle-mère, s’ingénie à mettre en évidence la mauvaise volonté de la jeune fille en la sollicitant constamment. Ainsi quand on apporte le thé, elle lui propose d’en assurer le service. Virginie s’exécute de si mauvaise grâce qu’elle laisse choir la théière sur deux tasses qui se brisent.

En voyant sa belle-mère pâlir de colère, elle se rend compte que cette fois, elle est allée trop loin. Elle sait la punition certes inévitable, mais puisqu’elles sont en visite et qu’il faudra attendre le retour à la maison, elle se prend à espérer que ce délai de grâce lui permettra de se racheter quelque peu. Se confondant en excuses, elle entreprend de ramasser les morceaux de la précieuse porcelaine mais sa belle-mère se lève et se dit désolée de devoir déjà prendre congé : elle se doit de rentrer car l’attitude de sa fille mérite une sanction sévère et immédiate.

Mme de R. se récrie qu’il est hors de question qu’elle les quitte pour si peu. Elle peut comprendre que son amie veuille punir sans délais Virginie mais elle a tout le loisir de le faire ici. Elle mettra bien volontiers une chambre ou un salon du château à sa disposition et personne ne viendra les y déranger. Mme du P. remercie son hôtesse, elle préfère en effet sanctionner sa fille tout de suite mais pour sa part, elle n’estime nullement nécessaire qu’elles s’isolent pour autant : si ses amies n’y voient pas d’objections, elle disciplinera sa fille dans ce salon, quelques témoins ne sont nullement un inconvénient pour ce qu’elle a à faire, que du contraire. Plusieurs dames acquiescent: elles aussi éprouvent des difficultés à se faire obéir et c’est avec grand intérêt qu’elles observeront comment Mme du P. s’y entend pour mettre au pas une grande adolescente. La baronne conclut que puisque l’inconduite a été publique, il n’est pas illogique que la sanction le soit tout autant et elle prie son amie d’opérer à son aise, on reprendra la discussion par la suite. La pauvre Virginie a assisté à cet assaut de politesse avec une inquiétude sans cesse croissante.

 Sa belle-mère pointe la place à côté de la table à thé :

« Tiens-toi là, je veux que tout le monde te voit bien. »

Virginie est ainsi au centre du cercle des invitées. Elle sent peser sur elle tous les regards. Durant plusieurs minutes, il ne se passe rien. Mme du P., lèvres pincées, le regard froid et inexpressif, se contente de lui laisser imaginer ce qui l’attend. La tension est lourde. Ce long face-à-face silencieux intrigue et l’on en attend avec impatience le dénouement. Virginie elle, a deviné ou du moins redoute la suite. Elle espère encore follement que l’ordre qui va tomber ne sera pas celui qu’elle craint tant. Des yeux, elle supplie silencieusement sa belle-mère : « Pas ça, je vous en prie, pas ici, pas dans cette maison étrangère, pas devant tous ces gens. »

Mais la sentence finit par tomber, claquant sèchement comme un coup de fouet:

« Déshabille-toi. »

Il n’est pas nécessaire d’en dire plus. Lors des punitions, ces mots n’ont qu’une seule signification: Virginie doit retirer tous ses vêtements, il lui faut toujours se présenter nue à la correction, quelles que soient les circonstances. Sa belle-mère l’a déjà obligée à se montrer en tenue d’Eve devant des domestiques ou des fournisseurs et même à une seule occasion, il est vrai, en présence d’un ami de la famille. Mais ces expositions ont toujours eu lieu après sa punition, pendant les deux ou trois heures où lui est enjoint de rester nue sans pour autant qu’elle soit dispensée de participer aux activités habituelles de la maison.

A présent, c’est la première fois qu’elle lui demande de retirer ses vêtements devant des témoins qui vont assister à sa correction et ce nouveau pas dans l’exhibition lui semble encore plus difficile à vivre dans cette demeure inconnue où elle ne sait qui peut survenir. Cependant elle a appris qu’il ne sert à rien de protester ou de supplier, sa punition n’en serait qu’aggravée. Dès lors que sa belle-mère a franchi ce cap psychologique de transgression des convenances en la contraignant à la nudité, une totale et immédiate obéissance est la seule attitude possible, si pénible que soit l’épreuve ; la contrarier serait aussitôt interprété comme un nouveau témoignage de rébellion justifiant encore davantage d’humiliations.

Tête basse, elle fait glisser la fermeture éclair de sa jupe et tire sur le vêtement qui tombe à ses pieds. Le cérémonial défini une fois pour toute par sa belle-mère lui impose de ranger avec soin chaque vêtement ôté. Elle plie donc sa jupe sur son bras et la table à thé étant encombrée, elle cherche un instant du regard un meuble où la poser. La baronne saisit immédiatement la perplexité de la jeune fille et lui indique un guéridon à l’extrémité de l’immense pièce de réception. Virginie se rend compte qu’il s’agit d’agrémenter le spectacle qu’elle va offrir bien malgré elle en l’obligeant à de nombreuses allées et venues de plus en plus dévêtues. En se dirigeant vers le meuble, elle comprend que la baronne lui impose en outre de passer à plusieurs reprises devant les quatre grandes portes-fenêtres ouvertes sur la terrasse et sur le parc. Comme chaque fois qu’elle est contrainte à se dévêtir, elle commence à ressentir un sentiment diffus où se mêlent crainte, gêne et émoi. Elle ne peut s’empêcher d’imaginer ce qui pourrait lui arriver d’un instant à l’autre et toujours revient le même fantasme : elle est nue et un homme séduisant est soudain le témoin inattendu de sa punition, elle doit se laisser contempler à loisir et elle est remplie de honte en ne pouvant dissimuler le trouble plaisir que cette soumission lui procure. Perturbée par cette pensée, elle revient se placer au centre du groupe pour retirer son chemisier puis parcourt à nouveau la pièce, cette fois en petite tenue.

Quand elle retrouve sa place, elle hésite quelques instants.

On la scrute avec curiosité : sans doute à présent que cette adorable adolescente est en sous-vêtements, son déshabillage n’ira pas plus loin ; Béatrice ne va sûrement pas lui imposer de se dévêtir totalement.

Virginie regarde en vain sa belle-mère. Son visage reste totalement inexpressif. En soupirant, elle rassemble son courage et croise les mains dans le dos pour dégrafer son soutien-gorge. Quand elle découvre ses jeunes seins, elle perçoit des commentaires échangés à voix basse, tant est émouvante cette arrogante fermeté. Quelle étrange impression que de parcourir ce salon le soutien-gorge à la main. En revenant du bout de la pièce, elle marque un bref temps d’arrêt devant la première des portes-fenêtres.

Elle vient d’apercevoir qu’une équipe de jardiniers a entrepris de tailler les buis le long de la terrasse. Elle franchit l’obstacle d’un pas rapide en espérant qu’aucun ouvrier ne regarde dans sa direction. Sa belle-mère a-t-elle remarqué son hésitation devant les baies ? Pourvu que non car elle serait capable d’y trouver une nouvelle source d’inspiration.

Il ne lui reste plus qu’un geste à accomplir, le plus simple, le plus difficile, le plus symbolique aussi. Celui qui lui fera franchir l’ultime frontière de la soumission et abdiquer tout libre arbitre. A nouveau elle hésite et même les plus compatissantes dans le salon trouvent un plaisir cruel à observer tous les signes de son désarroi. Comme à chaque fois, elle ressent intensément qu’en acceptant de se mettre nue, elle se livre tout entière et s’en remet pleinement à d’autres volontés que la sienne ; pour sa part, elle ne décidera plus rien : ni ce qu’elle fera, ni qui la regardera, elle ne sera plus qu’acceptation et obéissance. Mais rien ne peut lui éviter cette avanie et retarder ce dernier abandon ne fera qu’en accroitre la difficulté. En évitant tous les regards qui la scrutent, elle fait glisser son petit slip le long de ses jambes, se penche pour prestement le dégager et immédiatement se retourne pour aller le déposer, toute nue, sur ses autres vêtements. En passant devant les baies, elle s’interdit de regarder en direction des jardiniers. Le souffle d’air frais qui caresse son corps amplifie encore sa perception de la nudité mais elle s’efforce de ne pas presser le pas et c’est toute chamboulée qu’elle revient se placer au milieu de ces dames. Elle jette un coup d’œil à sa belle-mère en quête d’une nouvelle instruction mais celle-ci semble absorbée par une discussion avec ses voisines, et fait mine de l’avoir complètement oubliée. Virginie sait que sa belle-mère joue à son petit jeu favori. Elle n’agit jamais comme on pourrait s’y attendre, elle n’aime rien tant que de désarçonner sa victime, la placer dans des situations fausses, puis la faire patienter un temps qui lui semblera d’autant plus long qu’elle ne saura ni ce que sera sa prochaine humiliation, ni quand elle la provoquera. Puisque plus rien ne se passe, les conversations reprennent peu à peu autour de Virginie. On ne semble plus lui prêter attention. Elle se sent tellement déplacée debout toute nue dans ce salon, attendant que l’on veuille bien s’occuper d’elle. De temps à autre, un regard s’attarde lourdement sur son corps, parfois elle surprend un sourire rêveur, ou encore on chuchote en la contemplant. Elle cherche alors à se donner une contenance. Elle ne sait comment se tenir. Elle aimerait bien sûr, couvrir au moins son sexe mais tout geste de modestie lui est strictement défendu. Ses mains se joignent dans son dos, ou bien se posent sur sa taille. Elle croise les pieds ou se déhanche, passe d’une jambe sur l’autre. L’arrivée d’une jeune servante fait diversion. Elle apporte une nouvelle théière et des petits gâteaux. Elle circule autour de la table à thé pour assurer son service. Elle aussi prend son temps, visiblement heureuse de voir la fille d’un patron humiliée. Pour accéder à la table, elle doit passer tout contre Virginie. Elle le fait plus souvent que nécessaire et prend un malin plaisir en préparant tasses et assiettes à la frôler comme par mégarde. Le coton de sa robe caresse continuellement la peau nue de la jeune fille soulignant par ce contact leur différence de statut. Son bras pèse contre sa taille, un revers de manche effleure son téton. Elle s’enhardit même et tout en s’excusant de cette privauté, elle lui pose ses deux mains sur les hanches pour qu’elle se recule. Lorsqu’elle quitte enfin la pièce, Virginie ne doute pas que tout l’office saura bien vite qu’une de ces « demoiselles » est complètement déshabillée au salon.

Elle sent son cœur battre plus vite lorsqu’elle se rend compte que sa belle-mère la dévisage comme si elle venait de se rappeler de son existence. Mme du P. se lève, passe derrière sa belle-fille et pose sa main sur son épaule. Sans un mot, elle l’emmène ainsi au centre de la pièce. La jeune fille se tient à présent face à sa belle-mère dans l’espace dégagé du milieu du salon. Malgré elle, elle fixe comme hypnotisée les baies ouvertes, évaluant ce que les jardiniers pourraient apercevoir. Sa belle-mère suit son regard, découvre le sujet de son appréhension et lui adresse un sourire méchant. Elle dirige sa victime vers la porte-fenêtre centrale. Virginie frémit, sa belle-mère veut-elle la faire sortir sur la terrasse en pleine vue des jardiniers ? Elle veut résister mais quelques claques bien sonores l’en dissuadent. La main qui la guide par l’épaule la retient juste avant qu’elle ne franchisse le seuil. Un ordre claque :

« En position, Mademoiselle. »

Elle se place dans l’encadrement de la porte ainsi que prescrit lorsqu’elle doit être corrigée : tête relevée, le regard droit, les bras croisés haut dans le dos, jambes bien écartées et reins cambrés. Sa belle-mère la surprend une fois de plus en annonçant à ses amies qu’elle va chercher un martinet dans sa voiture. Elle reste là sans oser changer de position. Elle entend que dans le salon, certaines dames changent de siège pour mieux la voir. On juge sa position très impudique. En face d’elle, séparés seulement par la terrasse, les trois hommes cisaillent les buis. Ils sont jeunes et n’ont pas l’air de manuels, sans doute des étudiants arrondissant leurs fins de mois. Tout à leur délicat travail, aucun d’eux n’a remarqué sa présence à quelques dizaines de mètres. L’un deux finira tôt ou tard par regarder vers le château. Quel incompréhensible et érotique spectacle doit-elle offrir ainsi positionnée ?

Elle entend sa belle-mère rentrer dans la pièce et se placer dans son dos. Elle se cambre d’avantage pour offrir ses fesses au châtiment et se prépare à ressentir la morsure des fines lanières. Mais sa belle-mère n’est pas pressée. Elle explique à présent à ses amies l’intérêt du martinet qui ne blesse, ni ne marque la peau fragile des jeunes filles mais permet bien plus que la fessée de doser le châtiment sans fatiguer la main. La baronne acquiesce à ces arguments et ajoute qu’à son avis, le recours à un accessoire uniquement conçu pour la correction ajoute une touche supplémentaire à l’humiliation de la punie. L’instrument circule de main en main et parfois on le fait sinistrement claquer. Soudain au moment où elle s’y attend le moins un premier coup l’atteint et lui arrache un gémissement. Elle se mord les lèvres pour ne plus crier de crainte d’attirer l’attention des jardiniers. Mais c’est peine perdue, au cinquième coup, elle ferme les yeux et ne peut retenir une plainte. Quand elle rouvre les yeux, elle voit qu’un des jeunes hommes la montre du doigt. La suite de sa fouettée se passe sous leurs regards. Ils ont abandonné leurs cisailles et se sont rapprochés sans pour autant oser monter sur la terrasse. Ils l’observent et se poussent du coude en riant chaque fois qu’un petit cri lui échappe.

Enfin sa belle-mère arrête de la frapper, elle promène les lanières de cuir le long de son dos en la félicitant pour son courage. Elle peut enfin rentrer dans le salon.

En présence de la soubrette qui le sourire aux lèvres s’affaire à son service, il lui faut présenter ses excuses à la baronne de R. Elle regrette son attitude arrogante de tout à l’heure, elle se dit désolée de la contrariété qu’elle lui a occasionnée en contraignant sa belle-mère à la punir chez elle. En jeune fille bien éduquée, elle doit enfin exprimer tout son embarras de lui imposer ainsi qu’à ses invitées la vue de sa nudité. Mme du P. explique que lorsqu’elle punit sa fille à la maison, elle lui impose de rester encore nue quelques heures après sa correction. Elle a adopté cette règle parce qu’à son avis la gêne de la nudité participe à l’efficacité de la sanction d’une adolescente tout autant, si pas plus, que la punition corporelle proprement dite. Aussi elle s’enquière de savoir si ses amies auraient quelques objections à ce que sa fille assiste nue à leur réunion. Toutes approuvent la méthode sans réserve, remerciant Mme du P. de ses conseils et plusieurs se promettent d’essayer de les mettre en œuvre en famille.

Pourtant la baronne affecte quelques réticences. Elle se dit préoccupée pour Virginie et explique en la regardant dans les yeux que la « petite » risque à tout moment d’être exposée à des visiteurs masculins : Charles-Antoine, son mari va bientôt rentrer et voudra sans doute les saluer, ses deux fils qui jouent au tennis dans le parc avec leurs amies peuvent à tout moment faire irruption dans la pièce, un domestique même est susceptible d’entrer. Sûre de la réponse de son amie, elle lui propose pour préserver la pudeur de sa fille de donner instruction qu’on ne les dérange pas.

Virginie se mord les lèvres en entendant sa belle-mère répondre de n’en rien faire, « la crainte d’être exposée à d’autres personnes, de tout âge et de toute condition est le corollaire naturel de la privation de vêtements. Que les regards masculins heurtent davantage la pudeur des jeunes filles, j’en conviens sans peine, mais est-ce là une raison de les en protéger alors que nous les punissons précisément en leur imposant d’être indécentes ? D’ailleurs, ce ne serait pas la première fois que Virginie devrait s’exposer devant des hommes car je ne tolère jamais d’exceptions à ces deux simple règles: primo, il lui est interdit de se rhabiller ou même de se couvrir avant le terme que j’ai préalablement fixé; secundo, il lui faut se comporter exactement comme si elle était habillée normalement. Ainsi il lui est arrivé de devoir accueillir nue un fournisseur et même d’accompagner dans cet état, un ami de son père qui souhaitait visiter notre domaine. »

Et pour bien montrer sa détermination quoiqu’il arrive à laisser sa fille toute nue jusqu’à la fin de leur visite, elle prie la jeune bonne de déposer ses vêtements sur le siège de sa voiture. Virginie est ensuite autorisée à se rasseoir et la préparation de la soirée de bal reprend.

Les mères se plaisent à mettre la jeune fille en évidence en sollicitant fréquemment son avis; plus question cette fois de monosyllabes, il lui faut répondre de manière circonstanciée et montrer tout l’intérêt qu’elle prend à l’organisation de ce raout.

Au bout d’un moment pourtant, on se lasse de ce jeu et on la laisse tranquille. Cette disponibilité permet à son imagination de vagabonder. Ses fantasmes reviennent en force alimentés par les risques qu’elle encourt. Sur ses gardes, elle est à l’écoute des bruits de la maison. Un pas qui résonne dans l’escalier, une porte qui claque, un crissement de pneus sur le gravier, autant d’alarmes qui lui font battre le cœur. Elle fixe la porte close du salon. Sur qui s’ouvrira-t-elle ? Pour qui devra-t-elle se lever ? Elle se voit faisant la bise aux fils de la maison, deux prétentieux snobinards et leurs insupportables copines. Ceux-là sont tellement bien éduqués qu’ils feinteront de ne pas même remarquer sa nudité mais ils feront tout pour accroître sa gêne. Ils sont capables de lui proposer une partie de tennis ou une promenade dans le parc pour qu’elle soit vue par un maximum de personnes. De toute façon avec eux, son histoire aura tôt fait le tour du rallye.

Une autre perspective lui revient de manière obsédante : celle d’une rencontre autrement plus troublante avec le baron. Il est plutôt bel homme, élégant et raffiné, un modèle de distinction. Bien qu’il soit en âge d’être son père, elle s’est déjà rendu compte qu’elle ne le laisse pas indifférent. Plus la séance se prolonge, plus l’idée qu’il va la voir lui parait inéluctable. Elle n’ignore pas les penchants du baron pour les châtiments corporels des jeunes personnes. Chaque fois qu’elle l’a rencontré, il a emmené la conversation sur les méthodes disciplinaires du pensionnat et elle doit bien s’avouer qu’elle a pris plaisir à l’émoustiller en lui racontant quelques cas vécus. Il va adorer que cette fois elle ne se contente pas de fiction. Lui n’est certes pas du genre à feindre l’indifférence : il ne se gênera pas pour la contempler. Elle devra accepter que son regard s’attarde sur ses seins, scrute son ventre et son pubis. Elle est presque entièrement épilée et l’ourlé sensuel de ses lèvres est tellement visible même lorsqu’elle se tient bien droite. Si le baron se présente dans le salon, il saluera d’abord chacune de ses dames tandis qu’elle l’attendra debout et offerte. Il viendra à elle en dernier et s’amusera sans doute à retarder cette rencontre en disant un mot aimable aux unes et aux autres. En principe, on ne baise pas la main d’une jeune fille ; sauf si elle est toute nue ? L’idée saugrenue la fait sourire un instant.

Ces pensées la troublent et elle se met à paniquer quand elle sent une humidité entre ses cuisses. Elle s’affole: que va-t-il se passer si elle doit se lever ? Une tache pourrait-elle se remarquer sur la soie du fauteuil ?

Elle tente de se raisonner : le fauteuil crapaud est revêtu d’une soie claire aux motifs des abeilles impériales. Cela ne devrait pas se voir. Elle se redresse, se crispe, si seulement elle pouvait vérifier. Elle n’ose envisager la réaction de sa belle-mère si elle vient à remarquer qu’elle a souillé un siège.

Mais ses tétons dressés et la moiteur de son sexe la préoccupent encore d’avantage. Comment pourrait-elle se présenter dans un état d’excitation si évident ? Elle a envie de toucher son clitoris. Il lui faut impérativement se calmer, penser à autre chose, se concentrer sur le bavardage affligeant qui bruisse autour d’elle.

Mais rien n’y fait. Elle imagine sa belle-mère faisant remarquer son état et invitant chacun à la toucher pour constater son excitation. Elle se met à broder à l’infini sur ce scénario qui, à chaque variante, devient plus bouleversant : tout le monde est rassemblé au salon ; elle doit se placer devant chaque personne présente et lui prendre la main pour la poser sur son sexe. Dans son fantasme, les deux garçons sont les premiers à la palper et ils la manipulent comme une catin puis leurs amies la fouillent sans ménagement et s’essuient les doigts sur son ventre en affectant le dégoût ; quand vient en dernier, le tour du baron, il reste assis mais ses doigts la caressent profondément avec douceur et fermeté et la science qu’il déploie l’amène à l’orgasme ; elle jouit dans sa paume, debout, arquée sur son bras, ses doigts frénétiquement agrippés à la manche de son veston.

Le claquement de la porte du grand hall la ramène brutalement à la réalité. Le couloir s’emplit de voix d’adolescents. Son cœur bat la chamade : ils vont entrer d’un instant à l’autre. Mais une cavalcade dans l’escalier met fin à son alarme. Elle échappe à ceux-là . . . du moins pour l’instant.

La réunion qui s’éternisait semble enfin se terminer. On prend congé. La baronne prie d’excuser Charles-Antoine qui aura dû être retardé par la circulation, elle assure qu’il sera désolé de les avoir manquées. Virginie glisse subrepticement un coussin sur son fauteuil, sans oser l’examiner. Elle retient un fou rire en songeant au désarroi du baron quand il apprendra ce qu’il a raté.

En passant dans le hall, elle a la confirmation que cette petite peste de soubrette n’a pu tenir sa langue. Comme par hasard, le majordome époussète avec le plus grand sérieux les bustes des ancêtres et sur le parking, le chauffeur a entrepris de laver la voiture qu’il a garée précisément à côté du cabriolet de sa belle-mère. Mais Virginie n’a cure de ces nouveaux voyeurs de rangs subalternes tant elle est ravie de ne pas s’être exposée au baron.

Sa belle-mère lui tend ses vêtements et elle commence à se rhabiller sous l’œil attentif du chauffeur. Elle est encore en sous–vêtements lorsqu’elle entend qu’on l’appelle. D’une fenêtre de l’étage, les fils de la maison lui crient de les attendre. Elle veut se hâter de se vêtir mais sa belle-mère lui intime l’ordre de rester ainsi. Les garçons et leurs amies les rejoignent et les échanges de mondanités reprennent de plus belle. Personne ne fait la moindre allusion à la tenue de Virginie comme s’il était parfaitement naturel de rendre des visites en sous−vêtements, mais les sourires narquois et les regards entendus montrent que les jeunes gens se réjouissent de l’humiliation de leur soi-disant amie.

Enfin Mme du P. fait monter sa fille dans la voiture et démarre. Le chemisier et la jupe sont restés sur le siège arrière mais Virginie n’a prudemment rien oser demander. Elle ne retrouve le droit de se vêtir complètement que sur le perron de leur manoir.

La baronne termine son récit en provoquant l’hilarité de son auditoire. Elle confesse en effet que son malheureux mari s’en voulait toujours de n’être pas rentré plus tôt cet après-midi-là. La dame dont les manières autoritaires impressionnent tant Virginie fait remarquer qu’il vient ce soir de rater une seconde occasion d’admirer Virginie « sous toutes ses coutures si j’ose dire bien que l’expression soit vraiment inadaptée en la circonstance. » Elle se tourne vers elle et lui demande si elle n’a pas l’intention d’accorder à ce cher Charles-Antoine une troisième session. Virginie perd ses moyens comme à chaque fois que cette dame s’adresse à elle et elle balbutie qu’elle ne sait pas ce qu’elle devrait faire mais la baronne s’exclame :

« Une troisième session mais quelle merveilleuse trouvaille, chère Séverine. Vous me donnez une idée absolument extraordinaire. Nous fêtons tous ensemble ce samedi l’anniversaire de Charles-Antoine et Béatrice m’a confirmé qu’elle pourra nous rejoindre en cours de soirée puisque son avion atterrit vers dix-huit heures trente. Faisons lui, ainsi qu’à Charles-Antoine la surprise de la présence de Virginie. Ce sera d’ailleurs pour vous, ma petite, l’occasion de nous montrer enfin cette jolie robe dont vous avez été privé tout à l’heure. Je suis certaine que Béatrice aura à cœur de vous faire raconter cette soirée, et je ne doute pas que vous en ferez un récit fidèle ; nous serons, de toute façon, là pour le complétez si par distraction vous en omettiez quelques détails. Nous pourrons ainsi nous assurer que votre belle-mère a gardé ses bonnes habitudes. Mais n’ayez crainte, nous serons entre nous; j’ai fait réserver les salons privés du Cercle diplomatique pour notre dîner. Le service du Cercle est très stylé et très discret et ne nous dérangera pas. Je ne doute pas que grâce à vous, notre Charles-Antoine aura le plus plaisant cadeau d’anniversaire de sa vie. Je compte sur votre discrétion à tous pour lui en laisser la surprise. »

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Vendredi 9 mai 5 09 /05 /Mai 16:20

Introduction

Bonjour, je m’appelle Dorine de la Marche. Comme beaucoup de jeunes gens de la bonne société de mon petit pays, j’ai passé la fin de ma scolarité entre 16 et 19 ans au pensionnat du S. Lors de notre dernière réunion des anciens du S., Julie, Virginie, Sibylle et moi, les quatre inséparables copines, nous nous sommes engagées, au milieu des fous rires, des applaudissements, des cris et des sifflements des garçons à vous raconter chacune un souvenir disons . . . cuisant de nos années de pensionnat. Et pour que les faits soient rapportés honnêtement, sans qu’une légitime pudeur n’en expurge les détails les plus intéressants, nos récits seront croisés : chacune décrira une aventure de son choix advenue à une de ses amies tirée au sort et son héroïne sera à son tour l’auteur du récit suivant. Le hasard m’a désignée pour commencer et Virginie sera ma victime. Mais je ne voudrais pas que vous pensiez que ce pensionnat fut pour nous un affreux bagne. Nous y avons passé, dans un cadre splendide, les meilleures années de notre vie. On nous y prodigua une excellente formation intellectuelle et l’on s’appliqua à forger nos caractères pour nous armer à affronter le monde. Le projet pédagogique se voulait résolument laïc et libertaire, loin des vieilles pudibonderies, formant des jeunes gens fiers de leur esprit et de leur corps.

Un mot encore pour cadrer nos récits. Au S., l’enseignement n’est pas mixte : les jeunes gens et les jeunes filles suivent les cours dans deux ailes séparées. Chaque établissement possède ses salles de classe et d’étude, son réfectoire et ses chambres. Par contre, la direction et l’administration ainsi qu’une partie du corps professoral sont communes. En outre, filles et garçons se retrouvent après les cours au club house, dans le parc ou dans les infrastructures sportives pour de nombreuses activités organisées par l’école. C’est ainsi que nos loisirs sont occupés par les cours de danse, de théâtre, de tennis, de bridge, les tournois d’éloquence . . . et tant d’autres activités culturelles et sportives. Vous aimeriez sans doute pouvoir localiser le S. Sachez que je suis francophone et que mon pays est tout proche de la France mais je ne vous indiquerai pas s’il s’agit d’une confédération, d’une principauté, d’un royaume ou encore d’un grand-duché.

Amusez-vous bien et surtout n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires : nous vous dirons peut-être plus tard à quel gage devra se soumettre l’auteur du récit qui aura eu le moins de succès.

Dorine (et Julie, Sybille et Virginie)

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Vendredi 9 mai 5 09 /05 /Mai 16:02

Bonjour

Le récit que vous allez lire est un récit court, une introduction et 2 chapitres, publié en 2010, sur le blog d'une auteure particulièrement douée, sous le pseudo de Dorine de La marche.

L'auteure a cependant abandonnée sa démarche de publication, nous laissant sur notre faim.

link

Le récit est tellement bien écrit, que je n'ai rien ajouté, rien modifié!

Comme pour "Les malheurs d'une cancre", c'est un récit pour les amateurs de fessées et punitions humiliantes, que je sais nombreux . . . et nombreuses.

Si la petite coquine qui a écrit ce récit lit encore des "cochoneries" sur le net à défaut de les écrire, qu'elle se manifeste pour écrire la suite! Je publie les yeux fermés! Bien entendu, ce récit est ouvert aux lecteurs et lectrices, comme tous les autres récits, pour participer à leur enrichissement.

Je vous préviens, c'est soft, élégant, mais ça se lit très vite d'une seule main!

A bientôt amis et amies pervers!


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