Je venais d’avoir 19 ans et j’entamais ma dernière année lorsque Sibylle entra dans ma vie. On lui avait attribué un lit dans notre chambre et elle devint bien vite notre quatrième mousquetaire. Elle était nouvelle au S. Son père diplomate étant en poste à l’étranger, elle n’avait pu comme nous, être inscrite au pensionnat à l’âge de 16 ans et je compris que son adaptation tardive à notre système disciplinaire s’avérerait problématique. Elle travaillait peu, toujours en retard dans ses travaux, souvent distraite en classe. Mais surtout contrairement à son père, notre nouvelle amie n’avait aucun sens de la diplomatie. Le verbe haut, la répartie facile, elle ne réfrénait jamais l’envie de placer un bon mot au risque de froisser une de ses compagnes de classe ou de se tailler une solide réputation d’insolence auprès des professeurs. En fait la plupart des filles la jalousaient. Il est vrai que la nature l’avait dotée d’un physique de mannequin. Svelte et élancée, une élégance toute naturelle, des cheveux d’une blondeur scandinave, un regard impérieux que l’on qualifiait vite d’hautain. Quant aux garçons, ils la considéraient comme une improbable apparition et beaucoup n’osaient même pas lui adresser la parole.
Ses ennuis commencèrent au cours d’une soirée au club house. Une des filles qui la détestait, prit la mouche quand elle fut la cible d’un de ses mots d’esprit lâché devant des garçons. Le ton s’envenima rapidement et heurtée à son tour par une réplique cinglante, Sibylle se lança sur son adversaire, la gifla et lui déchira même le haut du chemisier. L’affaire fit grand bruit dans cet établissement si policé et dès le lendemain notre impétueuse amie fut convoquée chez le directeur.
Il nous sembla charitable de la préparer quelque peu à ce qui l’attendait. Son comportement lui vaudrait avec certitude une punition corporelle. Après un bon sermon sur les vertus de la civilité, le directeur lui imposerait probablement une solide fessée, peut-être complétée par quelques coups de martinet : rien d’insurmontable côté douleur. Au S. les châtiments corporels ne sont évidemment pas des séances sadomasochistes comme on les imagine dans la littérature anglaise. Ce serait plutôt sa pudeur qui aurait à souffrir de ce rendez-vous, puisque chez nous, les châtiments s’accompagnent toujours d’un déshabillage qui, selon la gravité de la faute mais aussi l’humeur du professeur, peut se révéler plus ou moins important, plus ou moins public et plus ou moins prolongé. La gêne et l’embarras d’avoir à s’exposer à l’une ou plusieurs personnes participent ainsi pleinement au système disciplinaire tant pour les filles que pour les garçons. A ses questions embarrassées, nous dûmes bien lui avouer que comme elle était nouvelle et faite comme elle l’était, nous imaginions mal notre cher directeur se contenter de lui relever la jupe. Il ne résisterait sûrement pas au plaisir d’une « présentation complète. » Par contre, la convocation dans son bureau était un signe plutôt encourageant. L’habitude lorsqu’il s’agissait de sévir à l’encontre d’une inconduite publique était d’infliger une punition tout aussi publique. On aurait pu craindre que le directeur se déplace lui-même dans notre classe ou au réfectoire des filles pour la corriger ou pire qu’il choisisse de la punir au club- house en présence des garçons. S’il préférait la faire venir dans son bureau, c’est qu’il entendait sans nul doute lui épargner, pour cette première fois, l’humiliation supplémentaire de témoins. Nous lui fîmes remarquer qu’elle aurait particulièrement détesté devoir se déshabiller sous le regard narquois de ses ennemies ou même que le directeur demande à la fille qu’elle avait giflée de se charger de la dévêtir comme il l’avait déjà fait dans un cas semblable. Cependant il fallait qu’elle sache que même dans le bureau du directeur, elle ne serait pas totalement à l’abri de témoins occasionnels car il avait pour règle de toujours maintenir sa double porte grande ouverte durant les punitions, si bien que n’importe qui passant dans le couloir pouvait regarder la scène. Or il y avait pas mal d’allées et venues d’enseignants et d’étudiants des deux sexes dans ce corridor qui desservait l’ensemble des bureaux du corps professoral et la salle des professeurs.
Virginie lui donna aussi le précieux conseil de prendre ses précautions avant de présenter au secrétariat de la direction, puisque les élèves ne pouvaient se rhabiller qu’une fois leur punition complètement terminée. Elle-même en avait fait la pénible expérience. Ayant demandé à satisfaire un besoin pressant, le directeur l’avait envoyée aux toilettes sans l’autoriser à remettre le moindre vêtement, et c’est entièrement nue qu’elle avait dû déambuler dans les longs couloirs de l’école, heureusement pour elle, déserts à cette heure de cours. Cette péripétie avait été d’autant plus éprouvante que le bureau du directeur se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment des garçons et que les élèves ne pouvant utiliser les sanitaires réservés aux enseignants, elle avait dû aller jusqu’aux toilettes des garçons au premier étage en passant devant toutes les portes de classe.
Sibylle était assez effarée par nos avertissements. Elle nous promit pourtant de faire bonne figure et l’on se quitta sur son engagement de tout nous raconter le soir même. Sa convocation était pour quatorze heures et à dix-huit heures nous l’attendions de plus en plus inquiètes dans notre chambre lorsque nous eûmes la surprise de la voir entrer essoufflée, les larmes aux yeux, le torse et les pieds nus. En fait sa jupe d’uniforme était son seul vêtement. Après s’être couverte, elle nous rapporta ainsi le désastre.
« Après tout ce que vous m’aviez raconté, j’avais la gorge nouée en m’engageant dans le couloir de la direction. Mlle D., la secrétaire m’accueillit avec une allure dédaigneuse, je l’ai sur le champ détestée. Elle parcourut mon billet de convocation, me toisa d’un air amusé et me demanda si j’étais bien la nouvelle de la classe terminale. Sur ma réponse positive, elle me lança :
« Savez-vous que l’on ne parle plus que de vous ? »
Et elle ajouta d’un air entendu :
« Je comprends que l’on soit impatient de vous . . . découvrir. »
Elle me demanda d’attendre dans le couloir mais bien vite, elle m’appela pour m’introduire chez le directeur. Il était absent lors de mon inscription si bien que je ne l’avais encore jamais vu. La cinquantaine, vêtu avec élégance, teint bronzé, yeux clairs, menton volontaire et allure énergique, je le trouve vraiment impressionnant.
Comme vous l’aviez prévu, il se lança immédiatement dans une diatribe sur le respect des autres et sur la nécessaire maitrise de soi. Je laissai passer l’orage en prenant bien soin d’adopter un air de parfaite contrition ; je reconnus humblement mes torts et je promis de m’amender. Il se calma alors, me fit asseoir et devint très aimable. Il m’interrogea longuement sur mon cursus à l’étranger, sur mes premières impressions du S. et si je m’y plaisais ; puis il prit des nouvelles de mes parents qu’il compte parmi ses relations. Je commençais à penser que vous m’aviez menée en bateau avec vos histoires, lorsque, sans aucune transition, juste après m’avoir dit combien il avait été ravi de revoir mon père lors de la réception de clôture des journées diplomatiques, il poursuivit sur le même ton de conversation mondaine :
« Auriez-vous l’obligeance de vous dévêtir ? »
Ce fut comme si l’air venait brutalement de se retirer de la pièce. Les tempes en feu, je me demandai si j’avais bien compris, tant il avait semblé me dire la chose la plus banale, la plus naturelle du monde. Il n’eût pas d’autres inflexions dans la voix s’il m’avait aimablement demandé si je prenais un ou deux sucres dans mon café. Je le regardai un moment incrédule, ne sachant comment réagir. Je m’attendais à ce qu’il répète son ordre et à tout le moins qu’il le précise mais rien ne vint. Il gardait le silence en me dévisageant de son air aimable et courtois. Renfoncé dans son fauteuil, il avait croisé les bras, attendant visiblement une action de ma part, mais sans me brusquer comme s’il voulait me tester. Je finis par me lever et face à son bureau, j’entrepris de déboucler la ceinture de ma jupe. J’avais les doigts gourds et ce simple geste me prit une éternité. En dégrafant ma jupe, je ne pus m’empêcher de me détourner de profil et je remarquai que comme vous l’aviez prévu la secrétaire avait laissé les doubles portes grandes ouvertes. Il comprit mon regard :
« Je suis désolé pour ce manque d’intimité mais les portes doivent toujours rester ouvertes lorsqu’un enseignant punit un élève du sexe opposé. C’est une règle que j’ai moi-même instaurée, ainsi on évite tout soupçon malsain puisque les punitions se déroulent sous les yeux de tout qui le souhaite. Il n’y aura jamais rien à cacher de ce qui se passe dans cette pièce. D’ailleurs reculez donc un peu vers votre gauche, ainsi vous serez parfaitement vue du couloir. »
J’obéis et ayant descendu ma fermeture éclair, je fis glisser ma jupe au sol. Je pris appui sur le coin de son bureau, pour me dégager du vêtement et en le ramassant, j’hésitai un instant où le poser.
« Vous pouvez abandonner vos vêtements sur le bureau, ma secrétaire viendra les chercher. »
Je me souviens m’être demandée sur l’instant ce qu’il entendait par là et s’il me faudrait subir l’humiliation supplémentaire de devoir aller rechercher mes vêtements chez cette jeune femme si désagréable. Mais ma préoccupation immédiate était autre : il me fallait à présent enlever mon chemisier. Je ne porte jamais de soutien-gorge, je n’en ai d’ailleurs aucun et j’étais terriblement consciente que retirer ce chemisier assez long pour couvrir plus ou moins mon slip allait d’un coup me basculer dans un statut humiliant de quasi nudité. Le directeur me fixait toujours d’un regard curieux mais bienveillant. Je me résolus à l’inévitable et je commençais à défaire mes boutons lorsque son téléphone sonna. La conversation fut brève. En raccrochant il semblait très contrarié. Il se leva en me priant de l’excuser pour ce contretemps : il devait répondre à une urgence mais sa secrétaire me prendrait en charge pendant son absence. Sur ce, il prit son trench-coat et sortit. Presqu’aussitôt Mlle D. arriva, elle me dit que le directeur souhaitait que je reste en sa compagnie jusqu’à son retour mais qu’avec tout le travail qu’elle avait encore, elle ne tenait vraiment pas de me voir traîner dans son bureau, aussi elle allait me conduire au deuxième étage, dans la classe des dernières années où j’attendrais qu’il vienne me chercher. J’étais contrariée que des garçons que je rencontrais tous les jours sachent que j’étais sanctionnée, néanmoins je n’osais pas protester et je saisis ma jupe pour la remettre. Mlle D. m’arrêta sèchement :
« Votre jupe reste ici, Mademoiselle, vous pourrez vous rhabiller après votre punition. »
Je protestai qu’il est indécent de m’emmener en slip dans une classe de garçons, que d’ailleurs ma punition n’a pas encore réellement commencé et que le directeur me punit dans son bureau précisément pour m’éviter des témoins. . . etc. Mlle D. m’écouta avec un sourire moqueur exaspérant puis sans daigner répondre à mes arguments, elle trancha sèchement :
« Vous obéissez un point c’est tout, ma petite. Vous restez comme ça et vous me suivez. »
Je crois que je l’aurais tuée ! J’explosai en lui disant qu’elle aussi devait obéir au directeur et me permettre de l’attendre dans son bureau, qu’elle cherchait à m’humilier parce qu’elle n’était un petit gratte-papier aigri qui profitait de l’occasion pour se venger sur une jeune fille bien-née. Le coup avait manifestement porté car elle pâlit, me traita de garce et me gifla. Vous me connaissez! Je n’ai malheureusement pas pu me retenir, je lui ai rendu la pareille et nous en sommes venues aux mains. Un surveillant alerté par les cris nous a séparées et me saisissant par le bras, il m’emmena de force au second étage. Vous pouvez imaginer l’émoi que notre entrée provoqua dans la classe.
La classe était en fait un petit auditoire en gradin divisé par une allée centrale. Nous étions en haut de la salle et c’est de là que le surveillant expliqua la situation au professeur. Tous les garçons s’étaient évidemment retournés vers nous. Quand le surveillant eut quitté la classe, le professeur m’invita à venir m’installer au premier rang « où il pourrait me tenir à l’œil. ». Je descendis d’un pas hésitant, intimidée par tous ces regards masculins. Les quatre places du premier rang étaient occupées et je demandais timidement où je pouvais m’asseoir.
« Vous asseoir ? Mais il n’en est pas question. Puisque vous avez manifestement besoin d’une leçon de discipline vous attendrez Monsieur le directeur debout. Et commencez par poser vos mains sur la tête : c’est l’attitude des gamines qui attendent de recevoir leurs fessées. »
J’obéis piteusement déclenchant les ricanements dans mon dos. J’avais de la peine à contenir ma rage. Avec mes bras relevés, mon chemisier découvrait mon slip que je n’avais pas pu ajuster après la bagarre si bien qu’une de mes fesses était largement dénudée. J’étais le point de mire d’une vingtaine d’étudiants qui n’en revenaient pas de leur chance de pouvoir contempler à loisir une fille de leur âge punie et privée de sa jupe. La disposition en gradins leur assurait une vision parfaite jusqu’au dernier rang.
J’essayais de fixer mon attention sur le cours pour oublier que je devais être le sujet de bien des fantasmes et je devais certainement être la seule à encore écouter ce que racontait le prof.
Je crus arriver à la fin de mon humiliation lorsque j’entendis entrer le directeur. Ce parfait gentleman allait me délivrer d’une situation si inconvenante et me ramener immédiatement à son bureau. Mais je déchantai vite. Il semblait hors de lui. Il se campa à côté du professeur. Sans me prêter la moindre attention, il parcourut lentement des yeux toute la classe. Le silence était impressionnant. Il fixait à tour de rôle chacun des garçons comme s’il voulait bien connaître son public. L’homme du monde de tout à l’heure avait fait place à un supérieur autoritaire et déterminé. Il avait les lèvres serrées, le visage empourpré de colère, une veine battait sous sa tempe. Enfin ses yeux descendirent sur moi. J’avais envie de rentrer sous terre tant il me dévisageait froidement.
« Venez jusqu’ici, jeune fille, que l’on vous voit bien puisque vous aimez tant vous faire remarquer. »
Je montai sur l’estrade face à lui et il se déchaîna :
« Votre conduite est inqualifiable, Mademoiselle : vos résultats scolaires sont on ne peut plus médiocres ; vous agressez vos compagnes ; alors que je m’apprêtais à vous infliger une sanction modérée, vous aggravez votre cas en refusant d’obéir ; vous insultez ma secrétaire et comme si tout cela ne suffisait pas encore, pour la seconde fois en moins de vingt-quatre heures, vous vous colletez avec un supérieur et cela cinq minutes à peine après m’avoir promis de ne plus régler vos contentieux comme une sauvageonne. Des caractères rebelles comme le vôtre, je sais comment les mater, croyez-moi. »
Il me toisa de la tête au pied avec une glaciale froideur et je crus que le sol se dérobait sous moi, quand il ajouta sur un ton cette fois très calme :
« Non seulement je sais comment les mater mais qui plus est, je peux y trouver un certain plaisir.»
Il me laissa le temps d’envisager le sens de cette phrase ambiguë.
« Ma secrétaire m’a rapporté que vous l’avez brutalisée parce que vous refusiez de paraître devant les garçons dans une tenue que vous jugiez indécente ; est-ce exact ? »
Je n’en menais pas large. Rien que sa voix me faisait trembler. Je me sentais toute petite. Les yeux baissés, je réussis tout juste à balbutier :
« Oui, enfin les convenances . . . devant des garçons. Je voulais simplement remettre ma jupe en vous attendant.
− En m’attendant ? Vous vous déshabillez dans mon bureau, vous vous rhabillez pour vous présenter à ces jeunes gens . . . de manière à pouvoir vous déshabiller à nouveau dès mon retour. C’est bien cela. Croyez-vous que nous ayons du temps à perdre à vous regarder vous rhabiller et vous déshabiller ? Je crois que vous confondez notre établissement avec une école de strip-teases, Mademoiselle. »
Cette évocation suscita quelques rires nerveux dans la classe immédiatement stoppés quand il reprit la parole tant son autorité était incontestée et que chacun brûlait d’impatience de découvrir ce qui allait se passer.
« Trêve de plaisanteries. Vous saviez fort bien - et ma secrétaire vous l’a d’ailleurs rappelé – qu’on ne se rhabille pas avant la fin d’une punition. Quant au respect des convenances, voilà bien un sujet dont vous n’aviez nul besoin de vous préoccuper. Une élève punie n’est plus responsable de sa tenue vestimentaire. Le professeur décide de l’accoutrement qui lui convient et l’élève obéit, un point c’est tout. Si ma secrétaire a estimé qu’il n’était pas outrageant de vous faire venir chez les garçons sans votre jupe, elle ne pouvait qu’avoir raison puisque vous étiez sous son autorité. Et quand bien même elle vous aurait dit d’entrer nue dans cette classe, la seule règle de bienséance et de convenance qui se serait imposé à vous, eût été une immédiate et stricte obéissance. »
Sa suggestion déclencha une nouvelle vague d’agitation vite calmée.
« Mais pour l’heure, c’est à moi de décider de ce qui est convenable et de ce qui ne l’est pas. Cette mise au point est-elle suffisamment claire et êtes-vous disposée à présent à accepter votre punition sans discussion ou désirez-vous que nous commencions par une petite démonstration de la valeur relative des termes décence et obéissance ? »
L’espoir d’assister à cette « petite démonstration » parut enchanter mon public et les chuchotements qui suivirent la menace couvrit ma timide réponse qui se résuma en un sorte de stupide « oui enfin non. »
« Exprimez-vous clairement. Je veux que ces jeunes gens puissent vous entendre et soient témoins de votre engagement. Et d’abord, tournez-vous vers eux. »
Pour la première fois, je dus faire face à l’auditoire. Je n’osais lever les yeux de crainte de reconnaître tant de visages connus.
« Voilà qui est mieux. J’attends à présent des phrases dignes d’une jeune fille responsable et non des monosyllabes chaotiques d’une gamine. Êtes-vous consciente que vous méritez une punition exemplaire et allez-vous cette fois vous soumettre de bonne grâce aux instructions que l’on vous donnera ? »
Je compris que cet interrogatoire public faisait déjà partie de ma punition et que je n’avais nul intérêt à me soustraire à l’humiliation attendue de ma réponse. Aussi je m’efforçai de répondre d’une voix ferme :
« Oui, Monsieur le Directeur, ma conduite a été inqualifiable et je mérite d’être sanctionnée sévèrement. Je me soumettrai en toute obéissance à la punition que vous voudrez bien m’infliger.
− Parfait, il semble que vous commenciez à comprendre ce que l’on attend de vous. Mais je vois que nous avons ici de nombreux jeunes hommes qui semblent très intéressés. Je dois reconnaître que je les ai rarement vus si attentifs en classe. Puisque les questions de décence vous tiennent tant à cœur, il serait dommage de ne pas requérir leurs opinions sur un sujet qui, j’en suis sûr, va les captiver. Qu’en pensez-vous ? »
Et sans attendre ma réponse, il s’approcha de moi et il releva légèrement mon chemisier pour dévoiler mon slip.
« Vous estimez donc que cette petite culotte est impudique ? Voyons ce qu’ils en pensent ? Jusqu’à présent, vous leur en avez surtout exposé le côté pile. Avancez donc lentement jusqu’au fond de la classe que chacun ait l’occasion d’en examiner le côté face. Vous pouvez baisser les bras, et marchez naturellement. »
Tête basse pour ne croiser aucun regard et tirant machinalement sur les pans de mon chemisier pour mieux me couvrir, je me mis à monter les gradins entre les bancs des garçons. Arrivée en haut, je me retourne pour revenir vers le directeur espérant encore qu’il allait cette fois mettre fin à mon supplice et me ramener dans son bureau, mais il m’arrêta :
« Je vous ai demandé de nous montrer votre petite culotte afin que nous puissions juger en toute connaissance de cause de sa décence. Je constate qu’à nouveau, vous me désobéissez en tentant de la cacher sous votre chemisier. Vous êtes décidément incorrigible. Mais c’est tant pis pour vous, vous me contraignez à adopter des mesures plus radicales. »
Soignant ses effets, il marqua un temps d’arrêt. Je pris conscience de ma gaffe. Tous les garçons s’étaient retournés vers moi et je ne sais si c’était mon cœur ou le leurs qui battait le plus fort dans l’attente de la sentence.
« Puisque vous vous servez de ce chemisier pour contrecarrer mes ordres, je n’ai d’autres choix que de vous demander d’ôter aussi ce vêtement malgré la présence de ces jeunes gens. »
Rouge comme une pivoine, je ne sais ce que je parvins à marmonner d’incompréhensible.
« Une nouvelle fois on ne vous entend pas, jeune fille. Ayez la politesse de nous parler à haute et intelligible voix si vous avez quelque chose à nous dire.
− Veuillez m’excuser Monsieur. Mais c’est que . . . je suis . . . je n’ai pas . . . enfin c’est-à dire que je. .
− On vous écoute, très chère, insista le directeur qui avait compris mon problème.
− Je ne porte jamais de soutien-gorge.
− Mais c’est votre choix et votre liberté, jeune fille. Pour ma part, je n’y vois aucun inconvénient puisque les sous-vêtements ne font pas partie de l’uniforme et il m’étonnerait que votre option contrarie grandement vos camarades. »
Les doigts tremblants, le cœur battant à tout rompre, je me déboutonnai maladroitement et fis glisser le vêtement sur mes épaules dévoilant un instant mes seins avant de vite les couvrir de mes mains.
« Voilà qui est parfait. A présent que vos mains sont occupées ailleurs, nous avons une parfaite vision de cette fameuse petite culotte. Reprenez votre présentation. »
Je dus une nouvelle fois parcourir l’auditoire, cette fois dans les deux sens ; les mains croisées sur mes épaules, je cachais soigneusement ma poitrine .
Tandis que je venais de faire demi-tour au fond de la classe, le directeur m’interpella :
« En fin de compte, je pense que vous aviez raison. Ce petit slip est tout-à-fait impudique. Il serait indécent et inconvenant de continuer à vous laisser parader au milieu de ces jeunes gens uniquement vêtue de ce minuscule bout de tissu. »
Il semblait adorer créer le suspens. Chacun pensait qu’il annonçait ainsi la fin du spectacle. La déception de l’auditoire se manifesta par quelques soupirs tandis que moi je me demandais s’il allait me ramener dans son bureau sans m’autoriser à remettre ma chemise. Il poursuivit en souriant :
« Vous rendez-vous compte que vous infligez un véritable supplice de Tantale à ces pauvres garçons qui aimeraient tant en voir plus et d’ailleurs, je suis pas du tout certain que vous ne paraîtriez pas moins indécente si vous étiez complètement nue. Quoiqu’il en soit j’estime que Monsieur le Professeur et ces jeunes hommes dont vous avez tellement perturbé la classe ont bien mérité une compensation : ils assisteront donc à votre correction. Ce petit slip est désormais superflu. Retirez-le et revenez sur l’estrade ; vous serez fessée toute nue. »
Là, je me mis à vraiment paniquer. Les murmures d’étonnement et d’enthousiasme traversaient la salle: une étudiante fessée dans leur classe, personne n’aurait osé le rêver. Je crois que je restai un bon moment au sommet de l’auditoire sans pouvoir bouger. Les garçons s’étaient évidemment retournés sur leurs bancs, certains se tordaient le cou pour mieux voir, d’autres s’étaient carrément levés. Ils attendaient dans un silence pesant le moment où inévitablement j’allais devoir tout leur montrer. Le directeur lui-même ne faisait preuve d’aucune impatience. Il se contenta d’ironiser :
« Prenez tout votre temps, nous ne sommes nullement pressés; je dois à la vérité que bien que vous nous cachiez l’essentiel vous êtes très agréable à contempler.»
J’étais véritablement paralysée, essayant désespérément de trouver une échappatoire. Ce qui me gênait le plus, c’était la présence toute proche des deux garçons assis au dernier rang, de part et d’autre de l’allée centrale. Charles et Philippe S., les deux cousins les plus insupportablement snobs de l’école, s’étaient carrément assis de biais sur leurs bancs pour se tourner vers moi. Ils m’encadraient de si près que je sentais la respiration de Charles sur ma cuisse tandis que le genou de Philippe frôlait ma jambe. Rassemblant tout mon courage, je finis par ôter une main de ma poitrine et lentement je tirai sur l’élastique de mon slip en l’abaissant sous mes fesses. Là encore je bloquais, tétanisée, incapable de poursuivre le geste de découvrir mon sexe et recroquevillée sur moi-même, je restais immobile, parcourant la pièce d’un regard affolé. Le petit bout de tissu blanc était roulé sous mes fesses et il cachait encore à peine mon sexe. Il me semblait que je n’avais plus aucune volonté propre. Je me sentais comme un jouet offert aux caprices de tous.
« Décidément vous avez l’art d’attiser notre curiosité, Mademoiselle. Si vous ne parvenez pas à vous en sortir seule, je vais demander à ces deux jeunes gens qui sont à vos côtés de bien vouloir vous aider. »
Effarée par cette menace, morte de honte à l’idée que ces prétentieux me touchent, je trouvai enfin la force de baisser mon slip. Je l’enjambai avec tant de gaucherie que je dus me rattraper à l’épaule de Charles pour ne pas trébucher. Vite je plaquai mes deux mains sur mon pubis préférant laisser voir mes seins. Le directeur me rappela qu’il m’attendait entièrement nue et je compris que je devais enlever mes chaussures à lacets et mes chaussettes ce qui m’obligea à m’agenouiller. Il voulait décidément faire durer mon exhibition car il me fit remarquer qu’une jeune fille bien éduquée n’abandonne pas ses vêtements au sol. Il me pria de les ramasser et les placer sur la table de Charles. Celle-ci était encombrée de documents. Charles, comme un mufle, ne bougea pas, assis de biais sur son banc, il me défiait d’un air narquois. Je fus contrainte de me pencher sur lui, les seins quasiment sur son visage pour déposer mes effets par-delà ses livres et cahiers. Ce fut pire pour mes chaussures car je reçus l’ordre de les poser à l’extrémité du banc de Philippe. Pour éviter de l’enjamber comme on souhaitait sans doute que je le fis, je dus m’astreindre à une gymnastique tout aussi humiliante qui me coucha presque en travers de ses genoux. Je sursautai quand je sentis que ce goujat en profitait pour m’effleurer furtivement l’intérieur de la cuisse.
Je fus presque soulagée quand le directeur m’ordonna de venir près de lui, « à pas lents, s’il vous plaît, apprenons la patience à ces jeunes gens». Je me sentais si nue, si vulnérable, terriblement consciente de tous ces yeux fixés sur moi. Tandis que je descendais, les uns cherchaient à capter mon regard, d’autres se focalisaient sur mes seins ou sur mes mains croisées sur mon sexe. Je savais que les ayant dépassés, ils se délectaient de ma chute de reins et de mes fesses. Le directeur me fit monter sur l’estrade et me plaça face à la classe pendant qu’il déplaçait une chaise sur le bord de cette scène comme s’il mettait en place un spectacle. Il s’assit, me prit la main et m’attira tout contre sa cuisse. Dans un instant, il allait me coucher sur ses genoux mais il prenait son temps. Je ne pus réprimer un agréable frisson lorsque sa paume se posa dans le creux de mes reins puis descendit sur mes fesses. Ses doigts étaient sur ma raie. Je sentais une excitation parcourir mon bas ventre. J’étais au-delà de la peur et de la honte à présent ou plutôt ma honte m’excitait. Les garçons me découvraient de profil. Ils devaient deviner mon émotion à mes tétons dressés et durcis, presque douloureux. Il me prenait l’envie confuse que le directeur me force à écarter mes mains que je tenais toujours serrées sur mon pubis. Mais sans un mot, il se contentait de contempler de bas en haut et de haut en bas ce que je lui offrais à quelques centimètres de son visage. Je sentis enfin qu’il déplaçait sa main. Ses phalanges s’insinuèrent dans ma raie et il appuya pour me faire basculer en travers de ses genoux. Mes mains prirent appui sur le plancher tandis que mes pieds quittaient le sol. Il veilla alors à me placer à sa convenance.
« Avancez un peu. Encore. Un rien encore. Non, là vous êtes trop avancée, reculez donc à présent.»
Et tandis qu’il m’obligeait à me contorsionner sur ses genoux, sa main était doucement posée dans le creux de mon dos.
« Voilà qui est parfait pour moi. Cette position est-elle à votre goût, jeune fille? En générale celles qui l’expérimentent la trouvent quelque peu humiliante. Qu’en pensez-vous ? »
Il voulait encore me faire parler. Je ne pouvais me contenter de recevoir passivement ma correction et il avait décidément l’art de faire participer activement les punies à leur humiliation. D’une voix nette, je dus répondre à toutes ses questions: oui, j’avais honte d’être nue devant des garçons de mon âge ; oui, j’avais conscience de l’indécence de ma position et il était très embarrassant d’être ainsi couchée en travers de ses genoux ; oui, il avait eu raison de me faire mettre nue dans cette classe plutôt que dans son bureau car je ne méritais pas que l’on ménage ma pudeur. Durant ces préliminaires verbaux, sa main parcourait mon fessier avec une incroyable douceur. Sa paume enfin se souleva et je me préparais à recevoir une première claque mais il la reposa délicatement sur mes fesses. Il recommença ce geste plusieurs fois mettant un comble à la tension qui régnait dans la pièce. Puis sans avertissement, une série de claques s’abattirent sur mon derrière. Il fessa longtemps mais en variant constamment la méthode. Tantôt il alternait les claques sur un lobe puis sur l’autre, tantôt il consacrait ses efforts sur une zone particulière. Parfois il ralentissait la cadence et j’avais le temps d’appréhender le coup suivant, parfois au contraire une grêle de claques sonores se déchaînaient soudain sur mon postérieur. Mes fesses, mes cuisses et surtout la jonction de ces deux zones étaient successivement l’objet de tous ses soins. Mon corps d’abord inerte se mit à onduler sur ses jambes. Je me débattais, je ruais en tout sens et je ne pensais plus à refermer mes jambes devenues incontrôlables. Quand je m’agitais trop, il s’arrêtait pour me repositionner. C’était prétexte à me toucher aux endroits les plus sensibles. Sa paume se plaquait entre mes cuisses pour me hisser plus avant sur ses genoux, tandis qu’il me soulevait en plaçant son bras sous mes seins. J’étais d’autant plus gênée de me sentir ainsi manipulée devant les garçons que je ne pouvais dissimuler que ces attouchements me procuraient des sensations. Un petit gémissement m’échappa même et je me détournai aussitôt pour cacher ma honte mais ce geste me valut une nouvelle réprimande.
« Ne dissimulez pas votre visage, jeune fille. Tête relevée. Ainsi, voilà qui est bien. Et regardez la classe.»
Il marquait aussi des poses plus ou moins longues durant lesquelles, sans un mot, il me caressait les fesses, les massait, les malaxait, les écartait même quelques fois. Du bout de ses doigts, il parcourait avec une émouvante délicatesse toute mon échine jusqu’à la nuque puis redescendait savamment le long de mon flan provoquant de délicieux frissons. Il eut la cruauté de faire remarquer aux garçons un soupir.
« On dirait que cette jeune personne finit par prendre goût à l’exhibition. Si vous aimez tant que l’on vous regarde, je pourrais la prochaine fois vous punir au réfectoire.»
Des images érotiques me traversaient l’esprit, aggravant mon trouble. J’avais des envies d’abandon, de me laisser aller, de me porter vers cette main qui me frappait si vigoureusement et me caressait si divinement. Il avait emprisonné ma jambe entre ses genoux si bien qu’il m’interdisait d’encore refermer mes cuisses. Je me sentais honteusement mais délicieusement ouverte, offerte à sa vue et à sa main s’il le voulait. Je ne sais s’il se rendit compte de mon état, mais il interrompit soudain claques et caresses et il m’aida gentiment à me relever alors que mon visage était aussi empourpré que mon fondement. A nouveau, il me plaça face à la classe. Après quelques instants, je pris conscience de ce que j’exposais et je me couvris de mes mains malgré ma terrible envie de me frotter les fesses. Je dus le remercier de m’avoir puni, il me fallut aussi présenter mes excuses au professeur puis aux garçons pour avoir dérangé leur cours et les remercier de leur patience à mon égard.
Le directeur me congédia alors en me priant d’aller me mettre à disposition de sa secrétaire. Elle était la principale préjudiciée de ma conduite, c’est à elle, me dit-il, qu’il revenait de lever ma sanction, je pourrais alors retourner dans ma section.
Je voulus aller récupérer mes vêtements au fond de la salle mais il m’apostropha :
« Laissez là vos vêtements. Vous n’en avez nul besoin pour l’instant. Vous viendrez les rechercher lorsque Mlle D. vous y autorisera. En attendant veillez à lui montrer que vous avez appris à obéir.»
Parcourir les couloirs et l’escalier du bâtiment des garçons dans le plus simple appareil fut une nouvelle épreuve. Je me dissimulais au mieux de mes mains et de mes bras et je me recroquevillais tant et plus en passant devant chaque salle de classe, terrorisée à l’idée que quelqu’un n’en sorte. En descendant l’escalier, j’entendis deux étudiants qui discutaient en descendant au−dessus de moi. Je dévalai les dernières marches et j’atteignis le bureau de Mlle D. un peu essoufflée. Elle m’accueillit en me lançant ironique :
« Je vois avec plaisir que votre sens de la pudeur et de la décence évolue rapidement. Mais ne vous arrêtez donc pas en si bon chemin; puisque vous êtes nue, toute nue, autant vous montrer sans détour ; posez donc vos mains sur la tête. »
A l’arrière de son bureau, une porte-fenêtre donnait sur la cour, elle me poussa contre la vitre.
« Laissez-moi admirer le travail de notre cher directeur sur ce joli petit cul.»
Tandis qu’elle me palpait les fesses et le haut des cuisses, j’eus un mouvement de recul quand un de mes professeurs passa tout proche mais sans m’apercevoir. Ce réflexe de pudeur déclencha sa colère.
« Si je vous place devant cette porte-fenêtre, c’est précisément pour vous exposer à tout qui passe par la cour, étudiants ou professeurs. Si vous essayez encore de vous dérober aux regards, je vous conduis au beau milieu de cette cour et vous y resterai jusqu’après la sortie des classes.»
Et elle en profita pour m’asséner quelques claques supplémentaires puis me positionna à son gré. Elle me fit reculer d’un pas, m’obligea du genou à me camper jambes écartées, elle joignit mes mains dans mon dos puis me poussa le torse vers la fenêtre. Je n’osais plus bouger et je restais plantée là, cambrée, nez contre la vitre tandis qu’elle recommençait ses attouchements. Son champ d’exploration ne connaissait plus de frontières et en me laissant faire, je me fis la réflexion que notre directeur eut été bien inspiré d’étendre la règle de la porte à maintenir ouverte aux situations où professeur et élève sont du même sexe. Ses investigations de plus en plus envahissantes, ses caresses de plus en plus précises m’emportaient dans de profonds frissons. Je tentais de résister mais elle me manipulait avec une science diabolique et j’étais affolée à l’idée que quelqu’un pût me surprendre dans un tel état.
On frappa à sa porte et elle me vit sursauter. Je me tournai vers elle et l’on se regarda un moment puis malgré ma supplique silencieuse, elle me sourit et cria d’entrer. J’étais dos à la porte mais je compris que deux étudiants venaient d’entrer et qu’elle les invitait à s’asseoir. La conversation portait sur l’organisation de la prochaine fête de l’école; ces garçons étaient en terminal mais je ne reconnaissais pas leur voix. Je me demandais s’ils étaient dans la classe où j’avais été fessée ou si c’était la première fois qu’ils me voyaient nue. Dans ce cas, au moins ils ignoreraient mon nom car Mademoiselle D. n’avait pas fait la moindre allusion à moi. La présence d’une fille nue avait dû les surprendre et les troubler profondément comme je le percevais au ton de leur voix et à leurs bafouillages. Je me tenais bien droite, les cuisses serrées l’une contre l’autre, les fesses contractée pour ne pas laisser voir mon sexe. Après quelques minutes, Mlle D. s’interrompit au milieu d’une phrase comme si elle se souvenait soudain de ma présence. J’eus l’impression que mon cœur s’arrêtait de battre lorsque je sentis ses mains se poser sur mes hanches et qu’elle m’obligea doucement à pivoter pour faire face à ses visiteurs. Les mains toujours croisées dans le dos, rouge de confusion, je gardais les yeux baissés n’osant pas regarder les garçons qui devaient se délecter de ma nudité. Mlle D. enserra de son bras le haut de ma cuisse pour m’attirer tout contre son fauteuil. Sa main chaude posée sur la partie la plus sensible de ma cuisse, à toucher presque mes lèvres, il n’y avait plus que cela que je ressentais. Elle expliquait :
« Sibylle est punie ; pour lui apprendre à conserver son self control, elle doit rester toute nue sans chercher à se cacher ou à se couvrir. Mais il lui faut encore faire des efforts pour accepter de se laisser regarder sans réticence. N’est-ce pas Sibylle que l’exercice est difficile ? Il est tellement gênant d’offrir aux regards du tout-venant ce que l’on a de plus intime, ce que l’on a l’habitude de cacher soigneusement. Mais ne vous tracassez pas vous faites de rapides progrès; il y a une heure à peine vous me frappiez parce que vous refusiez de paraître en sous-vêtements devant quelques garçons et à présent voyez comme vous vous exhibez à ces jeunes gens.»
Tout en parlant, elle me maintenait contre elle, et du bout des doigts de sa main libre, elle reprit sa lente exploration, côté face cette fois. Elle s’attardait sur ma fine toison, la lissant puis l’enroulant autour de ses doigts. Elle prenait les garçons à témoin du soin de mon épilation qui me découvrait parfaitement. Elle trouvait que l’ourlet de mes lèvres tellement apparentes constituait « une merveille d’indécence ». Son bras qui me retenait prisonnière lâcha prise mais sa main entreprit de me caresser l’intérieur de la cuisse. Elle remontait de plus en plus haut et plusieurs fois son pouce atteignit, comme par mégarde, mon sexe en provocant des petits bruits mouillés. Les garçons regardaient fascinés ce jeu pervers tandis que ma respiration se faisait saccadée. Un orgasme m’aurait fait mourir de honte. Ma tourmenteuse interrompit à temps ses caresses et m’abandonna un peu hagarde.
« Les préparatifs de cette fête doivent rester confidentiels, je sais que vous avez grand plaisir à découvrir les charmes que Sibylle vous offre si généreusement mais il est préférable que nous la fassions sortir pendant que nous discutons entre membres du comité. Allez donc attendre dans le couloir, Mademoiselle, et surtout ne vous avisez pas de vous couvrir. Aujourd’hui chacun peut vous contempler à loisir, ne l’oubliez pas. Vous n’avez rien à cacher.»
Je restai devant sa porte plus d’une demi-heure. Deux professeurs passant dans le hall s’arrêtèrent pour m’interroger. Ils voulaient savoir pourquoi j’étais privée de vêtements et je dus leur raconter toutes mes mésaventures en détail tandis qu’ils m’examinaient sans vergogne. Les deux étudiants finirent enfin par sortir et je pus rentrer à l’abri tout relatif du bureau. Mlle D. avait à présent l’air pressée de s’en aller. Elle me fit signer le registre des punitions, me rendit ma jupe qu’elle avait récupérée chez le directeur et me congédia en me disant que je pouvais aller chercher le reste de mes vêtements au deuxième étage. Elle me précisa que la classe était maintenant inoccupée et que la porte n’était pas fermée à clé. Je sortis tout heureuse du bureau, je remis prestement ma jupe et j’allais me précipiter vers l’étage quand la sonnerie de fin des cours retentit. Presqu’aussitôt, les élèves sortirent des classes ; un flot bruyant et joyeux descendait l’escalier. M’engager à moitié nue à contre-sens d’un tel déferlement me sembla impossible. Je pris alors le parti de rentrer sans mes vêtements et je me mis à courir à travers la cour et le parc pour revenir jusqu’ici.
Je dois à la vérité de préciser que cette punition fut la seule que mérita Sibylle au cours de son année au S. Après cette mémorable équipée dans le bâtiment des garçons, son comportement changea radicalement. Ses résultats scolaires connurent une notable amélioration mais surtout elle devint beaucoup plus sociable avec ses compagnes. Quant aux garçons, ils cessèrent de la voir comme une icône intouchable et elle devint le centre de toutes leurs attentions.
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