Béatrice- Education d'une future soubrette

Mardi 16 juillet 2 16 /07 /Juil 22:48

Chapitre 4 Education anglaise: Step out !

 

Josie avait bien cru que jamais sa visite dans le bureau de Madame la surveillante générale ne finirait. Les cinquante coups de strap qu’elle avait reçus lui avaient laissé le souvenir d’une épreuve insupportable, la pire qu’elle ait endurée jusque-là. Aussi fit-elle tout son possible pour se tenir correctement au cours des jours suivants. Mais ses bonnes résolutions n’eurent qu’un temps. Son naturel indiscipliné reprit rapidement le dessus et le cours de musique du jeudi matin, parenthèse de plaisir dans sa vie maussade, fut à nouveau le prétexte à l’un de ces chahuts monumentaux dont elle avait le secret. Elle fut donc sanctionnée et comme c’était là sa troisième punition en moins d’un mois, le règlement intérieur exigeait qu’elle aille rendre compte de sa conduite en fin de semaine à Mère Mary Beverly, la Supérieure de l’établissement.

Le vendredi après-midi, la scolarité était écourtée. Les élèves étaient libérées après l’heure du déjeuner et pouvaient donc utiliser leur temps libre comme elles l’entendaient : travail à la bibliothèque, corvées domestiques - ménage, lavage, repassage - ou activités sportives. Josie, membre émérite de l’équipe de hockey, consacrait habituellement ses loisirs à l’entraînement. Ce jour-là cependant, elle dut quitter le terrain plus tôt que prévu et regagner au plus vite "Old Main", le bâtiment principal du collège, pour se présenter à l’heure à la convocation qui lui avait été fixée.

La Mère supérieure prit soin de la faire attendre dans la pénombre de son antichambre, la laissant redouter le pire, assise sur un banc de chêne inconfortable, dans un silence oppressant, cadencé par le tic-tac régulier d’une pendule. Dans sa précipitation, Josie ne s’était pas changée et avait conservé sa tenue de sport, composée d’une jupette bleu marine et verte, et d’un polo blanc. Ses cheveux longs, tressés en queue de cheval par-derrière et réunis par un ruban bicolore assorti à sa jupe, dégageaient sa silhouette adolescente en mettant en valeur la grâce de son port de tête et la finesse de son cou. Elle était encore essoufflée, les pommettes rosées, la nuque constellée de minuscules perles de sueur prisonnières de son duvet blond. Au rythme des battements de son cœur, le coton fin de son polo montait et redescendait en épousant les contours fermes de sa poitrine.

Quand la porte s’ouvrit enfin, elle sentit ses genoux s’effondrer. Devant le bureau trônait la chaise réservée aux visiteurs, en bois dur, au dossier raide et gigantesque. Josie la détestait et l’appelait « la chaise des supplices ». Toute élève qui avait le malheur de s’y asseoir savait qu’elle finirait très vraisemblablement en travers de celle-ci pour recevoir la correction et, pis encore, qu’ensuite, le postérieur en feu, elle devrait en supporter le contact ferme et glacé pendant tout le temps que durerait le sermon implacable de Mère Mary Beverly.

Josie crut qu’elle était autorisée à s’asseoir.

- Non non, restez debout !

Tremblante, le pan de sa jupe couvrant tout juste le haut de ses cuisses nues, elle se tint silencieuse, les genoux serrés, les yeux baissés, estimant inopportun de réfuter les accusations portées contre elle. La Supérieure était plongée dans la lecture de son carnet de conduite où les punitions de la semaine avaient été scrupuleusement notées par ses professeurs et accompagnées de commentaires sans indulgence. Un silence de plomb enveloppait la pièce. Josie pouvait entendre son cœur battre et ses oreilles siffler.

- Félicitations, Mademoiselle, continuez à ce rythme et je pourrai prochainement annoncer votre exclusion de notre établissement à votre tante, peut-être même sans attendre la fin de l’année !

- Oh non, ma Mère, s’il vous plaît, ne me renvoyez pas, je vous en supplie ! Je vous promets que je vais faire des efforts, je veux bien tout ce que vous voulez mais pas ça !

- Tout ce que je veux ? Ah vraiment ? Eh bien, c’est ce que nous allons voir !

Mère Mary Beverly se leva, fit le tour de son bureau et tirant Josie par sa queue de cheval, l’entraîna dans un coin de la pièce, vers un canapé sur lequel elle s’assit après avoir redonné forme aux coussins. Blême, Josie retenait ses larmes avec difficulté. La Mère supérieure la prit par le poignet et la bascula énergiquement sur ses genoux, dosant instinctivement la force nécessaire pour que son élève se retrouve en déséquilibre, le postérieur bien en évidence, la tête penchée en avant et les jambes en l’air. Josie tenta de se défendre mais le bras ferme de la Supérieure entoura immédiatement sa taille pour l’empêcher de réagir. Elle se sentit tout à coup vulnérable. C’est précisément la sensation que Mère Mary Beverly souhaitait lui faire ressentir quand elle releva le pan de sa jupe pour le rentrer au niveau de sa ceinture. Recourbant ses doigts en crochet, elle les introduisit de part et d’autre sous l’élastique de sa petite culotte moulante et abaissa celle-ci à mi-cuisses. Josie se mit à se tortiller et à se débattre. S’il y avait bien quelque chose qu’elle ne pouvait pas supporter, c’était d’être déculottée pour recevoir la fessée. A chaque fois, elle éprouvait la déplaisante sensation de retomber plusieurs années en arrière, au temps où sa tante Antoinette la corrigeait après l'avoir surprise en train de faire des bêtises.

La fessée en général, mais surtout celle déculottée, était particulièrement embarrassante pour l’élève qui en était victime. L’humiliation qui l’accompagnait était d’autant plus mortifiante que celle qui la recevait était âgée. Il ne fallait donc surtout pas en priver les « grandes ». Elle devait au contraire faire partie de la punition jusqu'à la fin de la scolarité.

Mère Mary Beverly tapota énergiquement les fesses rebondies et fermes.

- Prête ?

La jeune fille se mordit les lèvres, secouant la tête, des larmes chaudes voilant ses yeux d’une colère rentrée. Non, pensa-t-elle, elle n’allait pas se mettre à pleurer comme un bébé. Sûrement pas ! Les premiers coups s’abattirent en cadence, lentement au début, comme si la supérieure s’échauffait progressivement. Le souffle coupé par la surprise et par la peur, Josie se crispa et émit un léger halètement. Le rythme et la vigueur des coups ne tardèrent pas à s’accentuer. Rapidement ses jambes s’agitèrent en l’air comme si elle voulait distribuer des ruades à gauche et à droite et des cris s’échappèrent de ses lèvres

- Ooooh, Owww, …Oowwww …Nooooo, please, Oowwwww …

Tandis que les coups redoublaient et gagnaient en intensité, Josie se débattit et essaya de se dégager du carcan qui lui emprisonnait la taille tout en manifestant son désarroi par des hochements de tête furibonds. Ses fesses étaient maintenant en feu. Elle ne put contenir plus longtemps des larmes de honte et de douleur. Manifestement, elle avait affaire à une spécialiste. Mère Mary Beverly continua donc sur sa lancée sans aucun état d'âme jusqu'à un crescendo final d'une série finale d’une demi-douzaine de coups sur chaque fesse, circonscrite à la partie la plus basse, à la jointure très sensible du haut des cuisses, ce qui la fit pousser des hurlements encore plus aigus, comparables à ceux d’une fillette.

- Oowww, owww, Ohhhh, …uh … uh … hwwww, hhhwwwww …

- Pour commencer, vous garderez votre col boutonné et sans cravate pendant une semaine, Mademoiselle ! [A Saint Mary’s Hall, cette entorse à l’uniforme signalait de façon codée à l’attention de tout l’établissement qu’une élève avait reçu une fessée déculottée de la main de la Mère Supérieure].

Puis l’empoignant à nouveau et sans ménagement par sa queue de cheval, elle la força à se redresser et à se remettre debout tant bien que mal, le pan de sa jupe toujours retenu dans sa ceinture. Les mains de Josie se dirigèrent instinctivement vers son postérieur, dans un réflexe frénétique pour apaiser la brûlure insupportable qui l’enflammait.

- Vos mains, Josie ! gronda-t-elle avec vigueur, jusqu’à ce qu’elle l’observe ramener celles-ci le long de son corps et, faute de mieux, tirer nerveusement sur les plis de sa jupe en signe de dépit.

Josie continua à sangloter, la poitrine parcourue de convulsions maintenant plus espacées, le visage écarlate et sillonné de larmes. Mère Mary Beverly, tout sourire, la regarda se tortiller d’un pied sur l’autre, tendue sur la pointe des orteils, en proie à une agitation désordonnée qui eut pour résultat, à son grand désespoir, de faire glisser sa petite culotte encore plus bas, autour de ses chevilles. Toute son attention était maintenant concentrée sur l’ordre imminent qui lui enjoindrait de remonter celle-ci, donnant ainsi le signal de la fin de ses épreuves. Mais cet ordre ne vint pas. A la place, Mère Mary Beverly s’avança vers elle et posa sa main sur son épaule.

- “Now then, young lady, step out!”

Josie crut subitement que son cœur venait de s’arrêter. Son visage s’empourpra violemment, sous le choc d’une extrême contrariété. Elle avait bien entendu. L’ordre était sans équivoque. On lui demandait de faire un pas en avant. En clair, cela signifiait qu’elle n’était pas autorisée à renfiler sa petite culotte. Il fallait en déduire que la punition allait continuer et que la Supérieure avait prévu une suite. Elle n’allait tout de même pas lui administrer une deuxième fessée ! Lentement elle leva un pied puis l’autre afin de dégager ses chevilles et, prête à éclater en sanglots une nouvelle fois, elle se figea dans la contemplation hébétée de sa lingerie maintenant étalée en toute impudeur à même le sol. Sans le moindre signe de pitié et en la poussant dans le dos avec un instrument dur qui avait la consistance du bois, la Supérieure fit avancer Josie jusqu’à son bureau.

- « Bend over », oui, c’est ça, penchez-vous, le buste bien à plat.

Le bureau était si haut et Josie était si petite qu’elle eut du mal à se courber dessus. Elle se dressa sur la pointe des pieds et s’inclina. Après avoir tâtonné et étiré le plus possible les bras en avant, elle réussit finalement à crocheter le bord opposé avec ses doigts et à l’agripper fermement, détournant le visage de la fenêtre pour éviter un pénible face à face avec son reflet et avec celui de la Mère supérieure, occupée à rentrer soigneusement le bas de sa jupette sous l’élastique de sa taille. Elle aurait pu lui demander de la retirer complètement mais elle trouvait plus humiliant de la laisser à moitié nue.

Comme elle le pressentait, l’instrument du supplice serait bien un battoir en bois, un « paddle », dont Mère Mary Beverly prit un malin plaisir à vanter les qualités. Il s’agissait d’un modèle épais et long d’une quarantaine de centimètres, fabriqué sur mesure par la maison Fletcher & Harriman, fournisseuse officielle des collèges. Percé à intervalles réguliers dans sa partie la plus évasée d’une double série parallèle de cinq larges trous circulaires, il était terminé par un manche ergonomique permettant une prise en main confortable. Sa structure en bois de chêne lui garantissait une dureté et une lourdeur sans égales. Le fabricant ajoutait que l’équilibre de l’ensemble était calculé pour éviter toute fatigue au niveau du poignet et que les perforations lui conféraient une force de frappe supplémentaire (« an extra bite »). Avec un sens de l'humour très particulier et qui n'appartenait qu'à elle, elle l'avait surnommé "the board of education".

- Vous allez m’en dire des nouvelles !

Le plus terrible, avant même que l’épreuve ait commencé, était de devoir écouter la Supérieure décrire la punition dans les moindres détails et décliner avec une précision médicale les différents stades des sensations qu’elle allait éprouver.

- Sa masse épaisse et rigide va s’abattre d’un coup sur vos rondeurs en les comprimant sous son poids avec un bruit plein et entier. Vous allez ressentir une douleur vive, à vous couper le souffle, suivie avec un léger décalage d’une sorte d’élancement continu, profond, insoutenable, qui va vous irradier tout entière. Entre chaque coup, je laisserai à la brûlure le temps de se diffuser et de se consumer lentement. Vous ne pourrez rien faire sinon vous résigner à subir et je doublerai la punition si je vous surprends à vous frotter les fesses avec vos mains.

Du bout de l’instrument, la Supérieure releva le menton de Josie pour lui faire partager la lueur amusée qui éclairait son regard pendant qu’elle prononçait cette ultime mise en garde. Elle contourna son bureau, vint se placer derrière elle, légèrement sur le côté, et après avoir balayé l’espace d’amples mouvements de moulinet, rectifia imperceptiblement ses marques pour s’assurer une position idéale. Josie ferma les yeux. Elle sentit le paddle s’élever, s’immobiliser un bref instant en l’air, puis émettre un sifflement caractéristique au travers des perforations et retomber avec un bruit mat sur ses rondeurs encore chaudes de la fessée précédente. La sensation qu’elle éprouva alors correspondait très précisément à ce que la supérieure venait de lui exposer. Une chaleur persistante, tenace, contenue, comme celle d’un feu qui couve sous la cendre, prêt à s’enflammer à la moindre étincelle. Au troisième coup, elle agrippa plus fermement le bord du bureau et se mit à gesticuler.

- Oh … owwwwchhhh !!

Au sixième, elle se remit à dandiner d’un pied sur l’autre. Au septième, elle commença à renifler et au neuvième, elle éclata en pleurs, secouant la tête en tous sens, les yeux noyés de larmes, éperdus, le haut du corps secoué de sanglots incontrôlables. A ce stade, peu lui importait de continuer à sauver les apparences en feignant de se montrer insensible à la douleur. Sa seule obsession se concentrait sur le nombre de coups qu’il lui restait encore à subir et sur le moment où elle pourrait enfin appliquer ses mains sur le bas de son dos pour en atténuer la douleur. Le dernier coup lui fut appliqué tout en bas des fesses, la prenant par-dessous, à l’endroit le plus sensible, et la souleva littéralement au-dessus du sol, les orteils en l’air, avant de la laisser retomber sur ses pieds, le postérieur en éruption, marqué par les traces circulaires des trous du paddle et piqueté de petites cloques blanchâtres. La supérieure lui concéda quelques instants pour reprendre ses esprits et l’autorisa à se redresser. Josie se pencha pour ramasser sa petite culotte et tenta de la renfiler, maladroite, comme si la cuisson de la fessée en dilatant ses membres l’avait rendue encore plus ajustée que d’habitude.

- Qui vous a autorisée à vous rhabiller, Mademoiselle ?

- Mais, ma Mère !

- Il n’y a pas de « Mais, ma Mère », tenez-vous correctement, les mains le long du corps, combien de fois devrai-je vous le répéter ! Le temps est maintenant venu de méditer sur vos fautes et de faire provision de bonnes résolutions ! Faites pénitence, ma fille, vous en avez besoin !

Mère Mary Beverly lui désigna un prie-Dieu en palissandre noir face à un grand crucifix en ivoire accroché au mur. A moitié aveuglée par ses larmes, Josie se mit à genoux sur le coussin de velours rouge, les coudes posés sur le dosseret et les mains jointes, comme on le lui avait ordonné.

La Supérieure se rassit alors à son bureau et reprit la lecture qu’elle avait dû interrompre à l'arrivée de Josie. La tension retomba. Au léger froissement des pages ne répondaient plus maintenant en écho que quelques sanglots étouffés. Ses pensées étaient ailleurs. A la joie secrète qui venait de l'enflammer. Et qui se consumait encore à la vision de ces deux petites fesses écarlates tournées vers elle. Un sourie illumina son visage tandis qu'elle réfléchissait au prétexte qu'elle pourrait bien inventer à l'avenir pour avoir le plaisir de la fesser une nouvelle fois.

Le Père Huxley, qui passa la tête inopinément dans l'entrebâillement de la porte à ce moment-là, lui lança un clin d'oeil complice. Il ne faisait aucun doute que l'aumônier saurait également tirer parti de cette aubaine pour demander à son tour à Josie de venir se confier à lui dans le secret de la confession. C'est comme si elle l'entendait déjà formuler la pénitence à laquelle il allait la soumettre : une fessée déculottée ou une petite gâterie, à son choix. Et le connaissant, elle ne se faisait guère d'illusion, il commencerait par l'une pour terminer par l'autre.

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Mardi 16 juillet 2 16 /07 /Juil 22:47

Chapitre 3 : Education anglaise : Chelsea Whitfield

A St Mary’s Hall, la réputation de sévérité de Chelsea Whitfield était solidement établie. La simple évocation du nom de la surveillante générale emplissait les élèves d’une crainte incoercible. Peu d’entre elles avaient pu échapper à son emprise et les rumeurs les plus folles couraient à son sujet. Elle avait, parait-il, fait ses débuts dans un collège de garçons, à St Andrews en Écosse, où les méthodes d’éducation les plus strictes étaient appliquées avec une extrême rigueur, à la grande satisfaction du corps enseignant et des parents d’élèves. A force de pratique, les divers instruments de discipline n’avaient plus de secret pour elle. Elle en faisait collection, comme d’autres s’intéressent aux timbres-poste ou aux papillons. On la soupçonnait même de convoquer au hasard certaines élèves dans son bureau dans le seul but d’essayer tel ou tel nouveau modèle dont elle venait de faire l’acquisition. Son heure de gloire sonnait chaque mercredi après-midi, jour de visite hebdomadaire, lorsqu’elle exhibait à l’intention des familles quelques victimes alignées le long du mur du parloir, les fesses striées de marques rouges.

C’est la tête bouillonnante de ces images effroyables que Josie quitta le cours de mathématiques de Miss Harper pour se rendre chez Mrs Whitfield, tremblante et la gorge serrée. Sous sa jupe, la chaleur continuait d’irradier. Elle s’arrêta en chemin pour se frotter les fesses énergiquement afin d’en atténuer la brûlure. Dans les couloirs interminables, éclairés à intervalles réguliers par la lumière crue des tubes de néon, le sol en linoléum brillant comme un miroir dégageait une odeur tenace d’encaustique et de produit d’entretien. Elle parcourut l’étage des « petites », le long des casiers aux portes grillagées servant de vestiaires, et son enfilade de salles de classe identiques, avec leurs globes en verre dépoli descendant du plafond, leurs tableaux noirs ornés de la date du jour inscrite à la craie et leurs cartes suspendues au mur.

Au cours de son trajet, elle eut la malchance de croiser quelques professeurs désagréablement moqueurs, (« Dépêchez-vous, Mrs Whitfield vous attend avec impatience ! ») ou faussement naïfs (« Le cours de mathématiques est déjà terminé ? ») pour le simple plaisir d’observer le rouge lui monter aux joues et de l’entendre bredouiller une réponse maladroite. Devant l’infirmerie, d’où s’échappait une odeur entêtante d’éther, de camphre et de teinture d’arnica, sœur Bernadette l’arrêta dans sa course. Elle releva sa jupe pour mesurer l’étendue des dégâts et, sous prétexte de s’apitoyer, avec son air doucereux et ses manières glissantes, profita de la situation pour flatter par-devant, du bout de ses doigts glacés, le renflement de son pubis. Un peu plus loin, à l’entrée des dortoirs, sœur Lindsey, ravie de ce tête à tête discret et fortuit, du même ton sucré de fausse compassion, en fit autant avec plus d’insistance encore.

Tout au fond du couloir enfin, Josie reconnut l’antichambre baignée dans la pénombre et la porte massive donnant accès au bureau de Chelsea Whitfield. Dans un silence oppressant, les tempes palpitantes, elle prit le temps de boutonner sa veste, de resserrer le nœud de sa cravate, de remonter ses chaussettes et d’ajuster sa coiffure. Elle frappa une première fois sans succès, puis à nouveau quelques instants plus tard. L’oreille collée à la double porte capitonnée de cuir, il lui parvint le son étouffé d’une fessée en cours, ponctuée comme en écho par des pleurs aigues et des supplications déchirantes. Elle estima plus prudent d’attendre la fin de la correction pour manifester à nouveau sa présence. Un « Entrez ! » énergique lui répondit et elle s’exécuta, préférant toutefois rester au seuil de la pièce, les mains dans le dos. Derrière son bureau, Mrs Whitfield avait reculé sa chaise et tenait encore allongée en travers de ses genoux, culotte baissée, une jeune élève de quatrième qui pleurait à gros sanglots, les fesses écarlates. Celle-ci reçut l’ordre de se relever et d’aller se mettre au coin dans l’antichambre, les mains sur la tête.

Un sourire ironique éclaira le visage de la surveillante générale quand elle reconnut Josie. Celle-ci lui tendit le petit mot de son professeur de mathématiques. Elle le lut attentivement puis lui fit signe de contourner son bureau afin de l’attirer contre elle. En même temps qu’elle la réprimandait (« Alors, Mademoiselle, on ne tient aucun compte des observations de ses professeurs ! »), sa main erra sur ses jambes nues (« La fessée ne vous fait plus rien ? »). Elle sentit ses ongles griffer sa peau en remontant le long de ses mollets (« La règle plate non plus ? ») et ses doigts continuer à progresser sous sa jupe (« Vous avez raison, ce n’est plus de votre âge. »), la forçant à écarter les jambes afin de caresser à loisir la face interne de ses cuisses (« Vous êtes maintenant trop grande ! ») et, se faufilant sous l’élastique de sa petite culotte, de s’insinuer entre les bouclettes rousses de sa toison naissante (« Oh oui, beaucoup trop grande ! »).

- Eh bien, nous allons vous prescrire un régime plus adapté, une potion plus forte, quelque chose d’énergique, à effet immédiat, un traitement de choc en quelque sorte ! Vous a-t-on jamais donné la canne ?

- Oh non, Madame !

- Et vous le regrettez, j’en suis sûre ! [Josie, terrorisée, n’osa pas faire obstacle aux doigts qui poursuivaient leur chemin et écartaient maintenant ses lèvres intimes pour la tripoter plus à leur aise.]

Depuis l’automne, lorsqu’on l’avait mesurée pour lui remettre un uniforme à sa taille, elle avait grandi de près de six centimètres. Le bas de sa jupe couvrait maintenant à peine le ras de ses fesses et laissait entrevoir le liseré blanc de sa petite culotte au moindre de ses mouvements.

- Non seulement vous êtes en retard, mais en plus votre tenue est indécente, mettez-vous à genoux, que je voie si l’ourlet touche le sol. [A St Mary’s Hall, la bonne longueur, ni trop courte ni trop longue, était celle qui devait effleurer le plancher.] C’est bien ce que je pensais, votre jupe est beaucoup trop courte ! Vous serez aussi punie pour ça !

- Mais Madame, je n’y peux rien, ce n’est tout de même pas de ma faute si je grandis trop vite!

- Taisez-vous, petite impertinente, il faut toujours que vous ayez raison !

Tandis que Mrs Whitfield la basculait en un tour de main sur ses genoux et relevait sa jupe, Josie se sentit brusquement aussi vulnérable que l’élève en larmes aperçue quelques minutes plus tôt dans la même position.

- Beau travail !

La surveillante générale, prenant l’air approbateur de quelqu’un qui s’y connaît, ne dissimula pas sa satisfaction en découvrant le bas du dos de Josie, encore chaud de la correction administrée par Miss Harper et coloré uniformément d’un rouge intense, zébré des traces plus foncées laissées par la règle. Elle vérifia au passage que la petite culotte était bien conforme au modèle réglementaire (« regulation white brief ») et remarqua avec plaisir que le haut et le côté des cuisses n’avaient pas été épargnés, laissant ainsi clairement visibles et sans doute pour longtemps les marques de la correction, une fois la jupe renfilée, pour la plus grande honte de l’élève.

- Redressez-vous, Mademoiselle, et retirez vos vêtements ! Oui, vous m’avez bien entendu, dépêchez-vous, tout, la petite culotte, le soutien-gorge… vous pouvez garder vos chaussettes.

Chelsea Whitfield ouvrit en grand la fenêtre de son bureau afin que tout un chacun dans les étages, de l’autre côté de la cour, puisse assister à la scène. Elle se dirigea ensuite vers un coin de la pièce tendu d’un rideau de velours rouge qu’elle tira avec solennité. Apparut alors un assortiment très complet d’instruments de pénitence pendus avec le plus grand soin, chacun à son crochet. Il y avait là plusieurs modèles de cannes, de la plus souple à la plus rigide, des battoirs en bois et en cuir, des cravaches, des fouets, des badines, des courroies de cuir, des verges en bouleau. Rien ne manquait. Elle faillit se saisir de son instrument préféré, un martinet équipé d’un manche de petite taille, gainé d’un adorable tissu rose, et d’une dragonne permettant de le conserver au poignet. Elle le trouvait facile à manier, vif et cinglant, parfait pour châtier les formes tendres et rebondies des jeunes filles dissipées. Mais compte tenu de la gravité des circonstances et de l’âge de Josie, elle jeta finalement son dévolu sur un instrument plus frappant, une lanière de cuir large et épaisse, entaillée en forme de trident à son extrémité.

- Si vous ne connaissez pas encore le « strap », vous allez m’en dire des nouvelles !

Mrs Whitfield prit le temps d’en décrire les effets dévastateurs. Le découpage en trois lanières à son extrémité, outre qu’il permettait de réduire la résistance à l’air, visait à prolonger la durée de l’impact et à rendre les contusions encore plus douloureuses car ces lanières atteignaient leur cible chacune l’une après l’autre en diffusant leurs effets avec un très léger décalage. Un instrument terrifiant. C’était comme si vous receviez trois coups en une seule fois.

- Oh non, Madame, je vous en supplie !

- Il est trop tard, Mademoiselle, avancez ! Vous voyez ce chevalet ? Penchez-vous dessus complètement, oui pliée en deux comme ça, il est juste à la bonne hauteur. Vous sentez comme vos petites fesses sont tendues ? Avec vos mains, agrippez la barre métallique inférieure à ses extrémités. C’est parfait. Maintenant vous allez m’ouvrir largement les cuisses. J’ai dit largement, encore, encore ! Tenez, pour vous aider, je vais vous attacher les chevilles aux montants avec ces bracelets de cuir. Voilà ! Vous n’aurez pas la tentation de les resserrer !

En observant Josie ainsi exposée, elle se surprit à sourire en repensant à ses précédentes fonctions et aux ultimes préparatifs dont elle gratifiait, dans la même position, les garçons indisciplinés de St Andrews. Elle retroussait leur verge pour dégager leur petit gland rosé. Ce raffinement supplémentaire était désigné sous le nom de « fessée décalottée », pour reprendre un jeu de mots subtil qui circulait à l’époque dans l’établissement.

- [Josie, la tête en bas, s’adressant à Mrs Whitfield entre ses jambes écartées] Oh non, Madame, pas devant la fenêtre, tout le monde va me voir !

De fait, la correction n’allait pas passer inaperçue. C’était même à se demander si toute l’école ne s’était pas donné le mot. Le nez écrasé contre la vitre du bâtiment d’en face, des grappes d’élèves enchantées du spectacle, exposaient leurs faces hilares, se montrant du doigt avec jubilation la victime dont le visage brouillé de larmes s’était mis à s’empourprer lentement.

- Oh Madame… s’il vous plaît !

- Vous feriez mieux de vous concentrer, Josie, … et de respirer profondément, … je commence !

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Mardi 16 juillet 2 16 /07 /Juil 22:46

Chapitre 2 : Education anglaise : En position !

 

Il n’y avait pas que les sciences naturelles qui rebutaient Josie. Celle-ci éprouvait un dégoût similaire pour les mathématiques et avait décidé une fois pour toutes qu’elle n’y comprendrait rien. Les lettres, oui, les chiffres, non. Le blocage complet. Libre à ses camarades d’écouter si elles éprouvaient du plaisir à manier des formules ésotériques et des concepts abstraits. Pour sa part, elle se résignait difficilement à attendre la fin des cours. Dans la meilleure des hypothèses, elle se contentait de ronger son frein en dessinant en silence dans son coin. Mais la plupart du temps, son humeur badine la conduisait à organiser des jeux variés où les batailles de boulettes de papier et les jets de gommes occupaient une place prépondérante. Elle excellait également dans l’imitation des cris d’animaux - celui du coq en particulier - lorsque le professeur avait le dos tourné.

Le professeur en question était Helen Harper, une femme un peu plus âgée que sa collègue Rosemary Barton et qui se dévouait à son métier avec une totale abnégation, comme animée par une sorte de mission divine exaltant les vertus de l’effort, les bienfaits de la discipline et la réputation de l’établissement dans lequel elle avait l’honneur d’enseigner. Miss Harper savait parfaitement à quoi s’en tenir avec Josie. Elle exerçait sur elle un contrôle étroit, une surveillance de tous les instants, bien décidée à garder la situation en mains quelles que soient les circonstances.

Elle l’avait installée au premier rang de la classe, au milieu, juste devant l’estrade, de façon à pouvoir épier le moindre de ses faits et gestes et à intervenir sur-le-champ dés qu’il le fallait. Josie avait beau le savoir, emportée par ses jeux, elle se laissait toujours surprendre. Miss Harper déboulait alors du fond de la classe et fondait sur elle par-derrière tel un oiseau de proie. Avec Josie, il était vain de se borner à élever la voix. Les remontrances ou les menaces demeuraient sans effet. Seule la manière forte semblait encore rencontrer quelque succès.

Sans préambule, elle lui donnait alors l’ordre de poser immédiatement son stylo, de refermer son cahier, de se lever sans quitter sa place et de retirer sa veste d’uniforme. Une veste en flanelle grise ourlée d’un galon violet et ornée de l’écusson étincelant du collège.

- En position, Mademoiselle, dépêchez-vous !

Josie n’avait pas besoin qu’on lui en dise davantage. La position en question consistait à se courber en avant, à plaquer le buste sur le plat du bureau de façon à faire ressortir ses reins le plus haut possible et à laisser pendre ses bras par-devant. La vision directe de ce qui allait se produire alors lui échappait totalement mais à vrai dire, elle n’y faisait plus guère attention. Le refrain de la chanson était connu. Elle avait accumulé suffisamment d’expérience dans ce domaine pour savoir à quoi s’en tenir. Un silence sépulcral enveloppait soudainement la pièce. Miss Harper savourait longuement cet instant. La partie était gagnée d’avance. Les élèves ne pouvaient que se rendre à l’évidence : c’est à elle et à elle seule que reviendrait le dernier mot.

Et c’est bien comme cela qu’elle entendait procéder. La suite des événements lui appartenait. Une question d’habitude. Elle relevait soigneusement la jupe d’uniforme à larges plis afin de dégager les fesses moulées dans une ravissante petite culotte. La petite culotte réglementaire, haute et en coton blanc. Humilier avant de punir. Ne pas se contenter de la douleur physique. Penser surtout à mortifier la coupable. A faire naître en elle un sentiment de honte. Il fallait d’abord l’exhiber en petite tenue, sans défense et offerte. Dévoiler son intimité. Offenser sa pudeur. Provoquer les moqueries de ses camarades. L’écouter protester. La contempler en train de se trémousser en vain et de tortiller son petit derrière dans l’angoisse insupportable de la correction imminente. Faire durer son attente. Observer ses joues rosir et ses yeux se voiler. Patienter encore quelques instants. Suivre le liseré de ses doigts effilés et glacials, à l’endroit précis où l’élastique comprime la chair rebondie, jusqu’à ce que la peau nue se mette à frissonner. Puis d’un geste sec, remonter la petite culotte vers le haut afin d’exposer le plus possible les rondeurs potelées.

La punition pouvait alors commencer. Dès le premier coup, les élèves pouvaient facilement identifier l’instrument. Ils n’avaient guère de mérite. Tout le monde au collège connaissait les goûts de Miss Harper, sa prédilection pour la règle plate en bois - the house ruler - qui lui servait à de multiples usages, la plupart du temps pacifiques, pour désigner une formule au tableau ou pour réveiller la classe d’une pétarade retentissante le long des colonnes du radiateur quand son auditoire montrait des signes d’inattention. Détourné de son usage commun et appliqué aux punitions, elle trouvait qu’il s’agissait là de l’instrument idéal, long, flexible, léger, sonore, plus percutant que la main, sans toutefois se montrer trop douloureux, mais particulièrement bien adapté aux rondeurs adolescentes dont il épousait les courbes à la perfection.

A un rythme régulier, sans précipitation, en dosant l'intensité des coups et en alternant les points d'impact, la règle s'élevait en sifflant puis retombait sur les fesses de Josie. Celle-ci les contractait sous l'effet de la peur puis les relâchait avant de les crisper à nouveau en prévision du coup suivant. Miss Harper prenait bien garde de ne jamais frapper deux fois au même endroit. Elle imposait à ses élèves de compter chaque coup à haute voix, les rendant ainsi, par leur participation, complices de leur punition en la réclamant. La perversion consistait bien sûr à interpréter ce consentement implicite comme une invitation à poursuivre indéfiniment l'exercice en laissant planer l'incertitude sur la fin de l’épreuve. Elle se permettait même d’y ajouter une touche de raffinement supplémentaire en reprenant la punition depuis le début lorsqu’elles commettaient la moindre erreur.

Après une vingtaine de coups, le professeur s’accordait habituellement une pause qu’il mettait à profit pour frotter et pincer les courbes de son élève afin d’évaluer le degré de chaleur qui s’en dégageait à travers le tissu. La toute première fois, les élèves pensaient que leur épreuve s’arrêtait là. Secrètement satisfaites de s’en sortir à si bon compte, elles s’apprêtaient à se relever lorsque Miss Harper les rappelait à l’ordre et les contraignait à rester penchées en leur expliquant d’une voix enjouée qu’il ne s’agissait là que des préliminaires (« just a warm-up, my dear ! »). Que le plus douloureux était encore à venir. Le plus humiliant aussi, car Miss Harper saisissait alors des deux mains les bords de la petite culotte blanche et d’un geste définitif abaissait celle-ci à mi-cuisses. Après avoir testé toutes les nuances du rose, les fesses de la victime n’allaient pas tarder à s’enflammer comme des pivoines, puis à virer progressivement du vermeil au rouge écarlate.

Nouvelle attente interminable. Miss Harper rectifiait la position de son élève, qui devait cambrer davantage les reins en arrière et écarter impudiquement les cuisses afin que ses camarades ne ratent aucun détail du spectacle. Elle reculait alors d’un pas pour reprendre sa position tout en défiant la classe de ses yeux pétillants. Une nouvelle série allait commencer. A cet instant, comme sa collègue Rosemary Barton, elle éprouvait une sorte de plaisir pervers, incontrôlable. A conforter son image de professeur autoritaire. A insuffler sournoisement un vent de terreur entre les rangs. A combler peut-être en elle des frustrations plus secrètes. Rien ne la réjouissait autant intérieurement que de punir et d’humilier. Les élèves observaient la scène avec une extrême attention, partagées entre la crainte de devoir se trouver un jour à la place de leur camarade, la satisfaction d’échapper momentanément à la peine, et la bonne conscience de voir la plus dissipée d’entre elles payer pour toutes les autres.

- Allons, allons, Mademoiselle, un peu de tenue s’il vous plaît, nous ne sommes pas en France!

Les yeux embués de larmes, Josie ne pouvait s’empêcher de trépigner et de gigoter tout en implorant grâce. Mais dans la position où elle se trouvait, ses trémoussements demeuraient sans effet. Frappée de surdité, Miss Harper continuait comme si de rien n’était. Ses coups étaient même plus rapides. Plus appuyés aussi, surtout au niveau de l’entrecuisse, là où la peau est la plus tendre.

- Oowww, owww, Ohhhh, …uh … uh … hwwww, hhhwwwww

Un large sourire illuminait maintenant son visage. Elle n'était pas du genre à se laisser impressionner par des remords trop rapides ou par des promesses sans lendemain. Et puis elle détestait les choses faites à moitié. Pour une adepte des corrections magistrales comme elle, une bonne cinquantaine de coups constituaient un minimum. Poursuivre jusqu’au repentir total, jusqu’à la soumission absolue. Elle s’était fixée pour principe de ne jamais abandonner. Contre vents et marées, elle continuait impitoyablement avec une régularité de métronome jusqu’à ce que ses jeunes élèves se résignent finalement à accepter leur sort au point de renoncer à tout mouvement de défense, à s’abandonner.

Ce jour-là, elle ne put dissimuler un rictus de satisfaction quand Josie finit par éclater en sanglots, et pour célébrer sa victoire, elle continua plusieurs minutes encore à la fesser avant de se résoudre presque à regret à s’interrompre, haletante, les tempes moites et les joues congestionnées. Puis, reprenant petit à petit ses esprits, elle l’autorisa sèchement à remonter sa culotte et à renfiler sa veste.

En pleurs et occupée à éponger ses larmes, Josie vit le professeur regagner son bureau, toiser, triomphante, la classe du regard, et extraire son carnet de notes de son tiroir pour y inscrire la punition du jour. Quand elle découvrit que c’était la deuxième de la semaine, Miss Harper eut du mal à retenir un petit rire nerveux. Ce n’était pas à elle que l’on allait rappeler le règlement intérieur du collège. En effet, le chapitre spécial consacré aux punitions prévoyait expressément que la survenance de deux sanctions dans la même semaine entraînait ipso facto la convocation de la coupable chez la surveillante générale.

- Eh bien, Mademoiselle, à ce que je constate, vous avez gagné le gros lot, je vais vous donner un petit mot pour Mrs Whitfield, vous irez le lui porter immédiatement.

Miss Harper griffonna quelques lignes, s’interrompant à plusieurs reprises pour fixer Josie dans les yeux, comme si elle était à la recherche de l’expression la plus percutante :

- « En dépit de mes avertissements répétés, la conduite de Mademoiselle Roussel n’enregistre aucun progrès. Une correction très sévère me paraît indispensable. Je m’en remets à votre savoir-faire. Cordialement, H. Harper. »

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Mardi 16 juillet 2 16 /07 /Juil 22:44

Chapitre 1:  Education anglaise - St Mary's Hall

 

Béatrice parlait peu de ses années de pensionnat en Angleterre, non pas parce que cette expérience ne l’avait pas marquée mais bien au contraire parce qu’elle avait laissé en elle des traces profondes, indélébiles, qu’elle aurait aimé pouvoir refouler à tout jamais dans les abîmes de son passé. Toutefois, elle avait beau faire, les images remontaient inexorablement à la surface et venaient à intervalles réguliers hanter ses nuits à Glendale. Lady Alexandra tentait alors de la consoler et lui prêtait une oreille attentive.

L’institution St Mary’s Hall, située à Sevenoaks dans le Kent et dirigée par les sœurs du Christ Rédempteur, était spécialisée dans l’éducation des jeunes filles de bonne famille. Celles destinées à arriver vierges au jour de leur mariage mais riches de connaissances suffisantes pour leur permettre d’accéder au rang d’épouses obéissantes, de mères attentives et de maîtresses de maison irréprochables.

Béatrice était orpheline et c’est sa tante Antoinette qui, faute de pouvoir s’occuper d’elle personnellement à Pithiviers où elle vivait, l’avait expédiée Outre-manche et confiée à cet honorable établissement, persuadée que les méthodes d’éducation anglaises, garantes de résultats inégalés, ne tarderaient pas à manifester leur influence bénéfique sur le caractère fantasque de sa nièce. A plus long terme, espérait-elle, si cette dernière savait saisir sa chance, elle pourrait rencontrer un beau parti et s’établir en vue de couler une vie agréable, à l’abri du besoin, chérie par un mari fortuné et entourée d’une famille nombreuse.

Au tout début, Béatrice vécut cet exil comme une rupture pénible. Rien de commun, en effet, entre ses premières années de scolarité en France et les dures réalités d’un collège britannique. La transformation de son prénom en « Josie », censée lui donner une consonance plus locale et faciliter son assimilation au sein du groupe, ne fit qu’aggraver les choses. Elle resta pendant longtemps l’étrangère, la petite Française, « Froggy Josie », celle dont on se moquait pour le moindre prétexte. Tenue à distance, son isolement s’accentua et elle se mit à ressentir plus durement encore la solitude de sa nouvelle prison, à l’abri des hauts murs de Hillsboro Lane.

A force de volonté, cependant, et parce qu’il fallait faire, quoi qu’il lui en coûte, contre mauvaise fortune bon cœur, elle réussit à s’adapter tant bien que mal à sa nouvelle vie. Une vie tranquille, feutrée et régulière, ponctuée par le tintement de la cloche à l’heure des cours et des offices religieux. Elle ressentit avec étonnement des sensations nouvelles. L’odeur rassurante de la cire des parquets, le contact rêche des grands draps de métis, la senteur tenace d’encens refroidi, de vieil or et de grains de buis. Elle découvrit le poli sévère des marbres de la chapelle, le chatoiement des rayons du soleil à travers les vitraux, l’étincellement des étoles brodées et le bruissement soyeux des chasubles. A la longue, elle finit même par se laisser séduire par la sonorité dépaysante des cantiques en latin, la pureté angélique des chœurs et le grondement tumultueux des orgues.

Les confessions hebdomadaires étaient obligatoires. Elles se déroulaient dans le secret du bureau du Père Christopher Huxley. Grand et bien bâti, la trentaine avantageuse, l’aumônier du collège n’avait pas mis longtemps à comprendre le parti qu‘il pouvait tirer de son statut de mâle dominant dans un environnement exclusivement féminin, qu’il s’agisse de la petite communauté des religieuses dévouées corps et âme à sa personne ou de l’essaim des collégiennes innocentes et dociles autour desquelles il avait tissé sa toile, faisant peser de tout son poids son autorité de directeur des consciences. Vu l’âge de ces demoiselles et de leur inexpérience, il était de son devoir, déclarait-il bien haut, de leur enseigner les « choses de la vie » afin de les mettre en garde. Le renard dans le poulailler. Un renard qui pouvait évoluer en toute liberté dans la basse-cour, repérer ses proies et les attirer à lui sans vergogne lorsqu’il lui plaisait de satisfaire ses envies. Sans doute parce que son physique ne passait pas inaperçu, peut-être aussi en raison de sa qualité de française qui la rendait plus désirable encore, «Josie» était convoquée plus souvent qu’à son tour dans le bureau de l’aumônier pour des examens de conscience approfondis immanquablement accompagnés de caresses équivoques et d’autres jeux interdits auxquels elle ne pouvait se soustraire. Car ce pervers aux mains baladeuses n’aimait rien tant qu’imposer à ses élèves les pénitences les plus humiliantes afin, déclarait-il, de les détourner du péché. Il leur faisait ainsi régulièrement donner les verges en sa présence par une jeune novice ou il les contraignait à rester allongées nues et attachées les bras en croix toute une nuit sur les dalles glaciales de la chapelle.

En classe, les résultats de Béatrice lui valaient des notes supérieures à la moyenne, notamment en littérature, pour peu qu’elle fît quelques efforts, mais sa pensée était le plus souvent ailleurs et sa conduite désastreuse. On blâmait son insolence. On réprouvait ses liens équivoques d’amitié avec des élèves plus jeunes, entretenus la nuit venue au feu d’ardeurs maladroites dans l’intimité des dortoirs. Au demeurant, si sa vivacité d’esprit et son intelligence ne faisaient aucun doute, ces qualités étaient clairement tendues vers des occupations plus ludiques qui l’intéressaient davantage : les papotages continuels avec Ruth Lessing, sa meilleure amie, les courses dans les escaliers, les combats à coups de polochons, les batailles rangées de petits pois au réfectoire et la chasse effrénée aux garçons à l’occasion des promenades dominicales.

Au sein du corps enseignant, composé exclusivement de femmes, l’une des plus exigeantes était Rosemary Barton, professeur de sciences naturelles, dont la tenue stricte - tailleur anthracite et cheveux blonds relevés en chignon sur la nuque - trahissait un caractère énergique et volontaire. Habituée à mater les fortes têtes, Miss Barton n’avait eu aucun mal à repérer Josie, l’agitatrice principale, la fauteuse de troubles, et l’avait naturellement prise en grippe dès le premier cours, en raison du mauvais exemple qu’elle donnait en permanence. Mais il en fallait sans doute beaucoup plus pour tenter de la déstabiliser vraiment. S’il y avait, en effet, quelque chose sur lequel elle savait se montrer inflexible, c’était bien les questions de discipline. Les châtiments corporels, dûment énumérés dans le règlement intérieur de l’établissement et gradués selon une sorte de barème en fonction de la gravité des fautes, étaient intimement mêlés à la vie quotidienne des élèves. Miss Barton ne manquait pas d’en faire usage, toujours à bon escient, mais à intervalles rapprochés dans le cas précis de Josie, qui se souciait au demeurant comme d’une guigne des cours de biologie en général, de l’appareil génital des souris, de l’anatomie de la sauterelle ou du système oculaire du mouton en particulier.

En matière de punition, la spécialité de Miss Barton était la fessée déculottée à mains nues devant toute la classe. Ce traitement était réservé aux cas d’inconduite notoires. Elle interrompait alors subitement sa leçon pour conférer à l’évènement une solennité inhabituelle car dans son esprit, seule une mise en scène théâtrale était de nature à renforcer le sentiment d’humiliation en public et à marquer durablement les consciences.

- Encore vous, « Mademoiselle » Roussel !

Le « Mademoiselle », prononcé en français avec un fort accent, éclata comme un coup de tonnerre dont l’écho résonna jusque dans le couloir. Josie sut immédiatement à quoi s’en tenir. Miss Barton remonta calmement les marches qui surélevaient son bureau, contourna celui-ci et empoigna la chaise qui s’y trouvait pour l’installer bien en vue au milieu de l’estrade, de profil afin que, le moment venu, l’anatomie de la victime soit franchement exposée et que les élèves, où qu’elles soient assises, ne puissent rien manquer du spectacle qui allait suivre. Un profond silence emplit la salle. C’est comme si les trois coups venaient d’être frappés et que le lourd rideau de velours cramoisi allait s’ouvrir d’une minute à l’autre. Ménageant ses effets, le professeur s’assit lentement, se cala confortablement contre le dossier, rajusta la veste de son tailleur et se tournant vers Josie, lui fit signe d’approcher en la toisant sévèrement du regard.

Celle-ci, les joues colorées et les yeux baissés, s’exécuta le plus lentement possible, comme si elle cherchait par tous les moyens à retarder le commencement de l’épreuve. Elle gravit les marches une par une et vint se planter devant Miss Barton. Celle-ci lui donna l’ordre d’enlever sa veste d’uniforme et de la poser sur son bureau. Josie portait sa petite jupe courte écossaise ainsi qu’un chemisier en oxford blanc impeccable, égayé par une cravate à rayures aux couleurs du collège, orange vermillon et violet aubergine.

- Baissez votre culotte !

Elle trouvait plus humiliant pour les élèves de devoir s’infliger cette vexation plutôt que de s’en charger elle-même. Le feu aux oreilles, les tempes palpitantes, Josie fit disparaître ses mains sous sa jupe de chaque côté et, introduisant ses doigts sous l’élastique, descendit sa culotte jusqu’à mi-cuisses, s’efforçant de les tenir légèrement écartées afin d’empêcher celle-ci de tomber sur le plancher. Ensuite et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle se retrouva basculée en avant, un bras étroitement enroulé autour de sa taille, le postérieur cambré, les pieds au-dessus du sol et la tête pendante. Enchaînant ses gestes avec précision, Miss Barton rentra le bas de sa jupe sous sa ceinture afin de dégager au maximum ses reins. Seuls ne dépassaient plus maintenant que les pans fraîchement repassés de son chemisier. Elle fit glisser la petite culotte plus bas, au niveau de l’articulation des genoux. Josie serra les dents en prenant conscience de sa posture impudique et du spectacle qu’elle offrait, exhibée face à toute la classe, comme une fillette de douze ans. Les yeux fermés, elle eut fugitivement l’impression que sa tante Antoinette se tenait à ses côtés, ravie de la retrouver dans un état dont elle l’avait si souvent menacée (« Attends un peu, ma fille, tu riras beaucoup moins quand je t’aurai envoyée en Angleterre ! »). Le bras du professeur s’éleva puis resta suspendu en l’air.

- J’attends, mademoiselle...

Celle-ci, interloquée, se retourna avec peine sur le côté pour élucider le sens de la question. Qu’attendait-elle au juste ? Fallait-il qu’elle lui présente à nouveau des excuses ? Ou bien qu’elle lui promette une fois encore qu’elle ne recommencerait plus ? Miss Barton observa sa confusion, satisfaite de l’embarras qu’elle venait de semer dans l’esprit de son élève. Ajouter au malaise de celle-ci ne pouvait que renforcer la portée de la punition.

- Je ne commencerai que lorsque vous me l’aurez demandé.

Josie la dévisagea davantage, totalement déconcertée. Sentant des doigts impatients parcourir avec insistance ses formes rebondies, son visage s’empourpra soudainement et sa lèvre inférieure se mit à trembler comme si elle ne pouvait plus se retenir. Ce qu’elle allait dire était trop pénible à exprimer. Les mots restaient bloqués au fond de sa gorge.

- Je vous demande pardon d’avoir perturbé la classe. Je m’engage à ne plus recommencer…

- Et… ? compléta Miss Barton sur un ton à peine plus clément pour l’encourager à poursuivre.

- Et je vous demande…

- Et je vous prie, vous n’êtes pas en situation de me demander quoi que ce soit !

- Et je vous prie de bien vouloir me donner la fessée que je mérite

- De bien vouloir, s’il vous plaît !

- De bien vouloir, s’il vous plaît, me donner la fessée que je mérite.

- La sévère fessée, reprenez depuis le début !

- Et je vous prie de bien vouloir, s’il vous plaît, me donner la sévère fessée que je mérite.

A peine eut-elle achevé sa phrase que le plat de la main de Miss Barton s’abattit sur elle avec une vigueur incroyable. Une avalanche de coups. On aurait dit une pluie d’orage. Une tornade tropicale. Quasiment incessante et de plus en plus forte. Comme l’expression d’une sorte de défoulement. D’excitation. De débordement de plaisir inavouable. De jouissance malsaine qui allait bien au-delà de la stricte application des règles disciplinaires. Josie se mit à gesticuler dans tous les sens, à se mordre la langue et à respirer à pleins poumons pour ne pas crier.

Mais Miss Barton, les yeux brillants, continua à frapper sans aucun état d’âme. Méthodiquement. Et encore longtemps après que l’élève, les fesses écarlates, ait fini par éclater en sanglots. On la sentait jubiler à l’idée que Josie allait endurer des tourments épouvantables au cours des jours qui suivraient quand elle aurait à s’asseoir, à croiser les jambes ou même tout simplement à marcher.

Puis, presque contrariée de devoir mettre un terme à la correction, l’enseignante redressa la tête et adressa un large sourire circulaire aux autres élèves. A bon entendeur ! Le message était clair. La leçon reprit. On aurait entendu une mouche voler.

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Mardi 16 juillet 2 16 /07 /Juil 22:41

C’est sous ce titre que je vais publier 4 chapitres d’un blog assez original, bien tenu, et tout à fait « stimulant ». Ces 4 chapitres racontent les « malheurs » de la jeune Béatrice dans une école religieuse. Elle va y recevoir une éducation qui va la marquer à vie et faire d’elle une soumise intégrale.

 

Le blog raconte l’histoire de Béatrice à partir du moment où elle entre au service de Maitresse Alexandra : le blog a donc une thématique beaucoup plus large que l’éducation de Béatrice. Je vous invite à le découvrir . . . après avoir savouré ces 4 chapitres.

 

Lien vers le blog: link

 

Et pour changer, ces 4 chapitres sont publiés en une fois !

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